Sur la question de l’ethnicité dans le recencesement général de la population et de l’habitat (RGPH), deux thèses se confrontent. Le „oui“ contre le „non“. Il se dégage, toutefois, un substrat solide sur lequel les différents actants se retrouvent: la Côte d’ivoire a besoin de statistiques fiables. Une planification stratégique lui permettra d’entreprendre les travaux nécessaires en vue d’améloirer le quotidien de l’Ivoirien. C’est un exercice essentiel pour le pays. C’est un instrument au service de données geo-stratégiques pour un devéloppement durable.
Au delà de cette vue d’ensemble, la mention de l’ethnicité dans le recensement général divise: comme illustration à ce débat nous allons faire appel au professeur Mamadou Koulibay, Président du Lider et à Loic Mpanjo, Simple serviteur de Dieu, dans Un regard venu d’Afrique.
Pour ce dernier „Ceux qui critiquent la présence de critères ethniques dans le recensement devraient comprendre que la culture ivoirienne dans sa diversité a parfaitement le droit d’être recensée, suivie et étudiée sous l’angle sociologique […] l’articulation des rapports identitaires dans la gestion de l’état moderne ivoirien peut conduire à la construction d’une société ivoirienne plus solide et respectueuse des particularités et des particularismes existant en Côte d’ivoire. […]“
Le professeur Mamadou Koulibaly affirme pour sa part: „quand Koulibaly leur parle, ils voient un Dioula avec lequel «on n’attache pas bagage».Quand Gbagbo leur parle, ils voient un Bété «boussoumani» qui ne peut les commander. Quand Bédié leur parle, ils voient un Baoulé Kôbala qui est resté trop longtemps au pouvoir au point de croire qu’il n’y a que lui pour les gouverner. Quand Ouattara leur parle, ils voient un étranger, Burkinabè de surcroît, qui ne peut pas être leur président. Pour eux, Koulibaly, Gbagbo, Bédié et Ouattara ne sont que des unités ethniques, des gens qui n’ont de valeur que par rapport aux perceptions qu’ils ont de leurs tribus. Ils sont d’abord leur ethnie avant d’être des humains. Leurs groupes ethniques les définissent mieux que leurs caractères propres. […] Ceci est non seulement de nature à entretenir le tribalisme qui nous divise et nous dresse les uns contre les autres […].“
Notre propos
Notre conviction est celle-ci: la volonté manifeste du gouvernement Ouattara à maintenir la mention „ethnie“ sur la fiche du recencement démontre de son intention inintelligente à traduire dans le fichier du RGPH l’altérité nauséeux qui pue dans le corps social de l’Ivoirien. Sinon comment expliquer qu’un instrument de données scientifiques puisse prendre en ligne de compte un registre à relent ethnique. N’aurait-il pas été indiqué de confier ce domaine sensible de la vie ivoirienne à un groupe d’expert indépendants, chercheurs et académiciens (linguiste, sociologue, anthropologue,…) en décuplant, idéologiquement et chronologiquement, le RGPH des données culturelles et ehtniques. Reste à ce groupe d’expert d’instruire le gourvemenment. A t-on vraiment besoin de la mention „ethnie“ pour une émergence à l’an 2020? ou 2050? La construction d’un pont est-il fonction du coefficient ethnique?
Dr. Phil. Okou Zéphyrin DAGOU