La France « condamne fermement » le coup d’état au Burkina. Toutefois les militaires français sur place n’ont « pas à interférer », affirme Hollande
Le ministère des Affaires étrangères avait appelé dans la matinée les Français résidant à Ouagadougou à « rester confinés à leur domicile ». L’ambassade de France sur place a par ailleurs annoncé « la fermeture, pour la journée de jeudi, des établissements scolaires français » dans la capitale et à Bobo Dioulasso, la deuxième ville du pays.
Burkina: les militaires français sur place n’ont « pas à interférer », affirme Hollande 13 :31-17/09/15
Le contingent militaire français présent au Burkina Faso n’a « pas à interférer » dans les évènements en cours à Ouagadougou, où des militaires putschistes ont renversé les autorités de transition, a déclaré jeudi le président français François Hollande.
Ce contingent sur place, fort de 220 soldats des forces spéciales qui participent à l’opération antiterroriste Barkhane au Sahel, « n’a pas à interférer », a dit à la presse M. Hollande, en marge d’un déplacement en banlieue de Paris.
« Je condamne ce coup d’Etat, je le condamne fermement parce qu’un processus électoral était en cours, les dates étaient arrêtées, le corps électoral était recensé et il y avait donc un processus », a-t-il souligné.
« Il ne peut pas être expliqué que des groupes puissent empêcher cette transition démocratique qui était en cours. J’appelle donc ceux qui ont commis cet acte à libérer les personnes qui sont retenues, et notamment le président de la transition qui encore aujourd’hui est pris en otage, et j’appelle ces groupes à cesser immédiatement leur action », a ajouté François Hollande.
Des élections présidentielle et législatives étaient prévues le 11 octobre au Burkina pour mettre un terme à la transition mise en place depuis que la rue a chassé l’ex-président Blaise Compaoré en octobre 2014 après 27 ans au pouvoir.
« La France a une relation d’amitié à l’égard du Burkina Faso et la France ne peut pas laisser faire ce qui se produit aujourd’hui », a aussi déclaré le chef de l’Etat français sans autre précision sur ce que Paris peut faire.
Toutes les mesures sont prises pour s’assurer de la sécurité des ressortissants français dans le pays, a-t-on précisé dans son entourage.
Le ministère des Affaires étrangères avait appelé dans la matinée les Français résidant à Ouagadougou à « rester confinés à leur domicile ». L’ambassade de France sur place a par ailleurs annoncé « la fermeture, pour la journée de jeudi, des établissements scolaires français » dans la capitale et à Bobo Dioulasso, la deuxième ville du pays.
Le nombre de Français recensés au Burkina, une ancienne colonie française, est de 3.500 personnes, dont 92% d’expatriés, qui vivent pour la plupart dans la capitale, selon le ministère des Affaires étrangères. De nombreux Français se rendent également chaque année au Burkina, destination privilégiée pour les associations et ONGs.
En octobre 2014, lors de la chute de Blaise Compaoré, Paris avait assuré ne pas avoir fait intervenir ses militaires. La France avait reconnu ensuite avoir facilité la fuite de M. Compaoré vers la Côte d’Ivoire.
Avec Fratmat