Appel du porte-parole du président Laurent Gbagbo à la mobilisation des Ivoiriens et des Africains à l’occasion de la séance de confirmation des charges du 19 février 2013 à la Haye.
La crise postélectorale qui a suivi la présidentielle de 2010 a connu son point culminant avec l’arrestation par l’armée française du président Laurent Gbagbo, des membres de sa famille dont son épouse Simone, son fils Michel, ses collaborateurs comme le Premier Ministre Aké Ngbo et les membres de son gouvernement ainsi que plusieurs cadres, sympathisants et responsables du Front Populaire Ivoirien (FPI) et de La Majorité Présidentielle (LMP), les partis et groupements politiques et syndicaux qui ont présenté sa candidature à l’élection présidentielle de 2010. Il s’en est suivi presqu’immédiatement sa déportation et sa détention au Nord de la Côte d’Ivoire. Le 29 novembre 2011, contre toute logique juridique et tout bon sens politique, les nouvelles autorités ivoiriennes ont procédé, dans des conditions douteuses, à son transfèrement à la Cour Pénale Internationale de la Haye. Depuis cette date, le président Laurent Gbagbo croupit dans le centre de détention de Scheveningen après une première comparution publique le 5 décembre 2011.
En marge de la séance de confirmation des charges, plusieurs fois programmée et reportée, des demandes infructueuses de liberté provisoire ou conditionnelle ont été introduites auprès de cette juridiction internationale, mais ces demandes ont été rejetées pour des raisons politiques liées entre autre, à la popularité du président Laurent Gbagbo. Ce procès de confirmation des charges est finalement prévu pour se tenir le 19 février 2013.
À l’approche de cette date importante dans le combat de libération de la Côte d’Ivoire et de la dignité de l’Afrique, alors même que toute l’attention des Ivoiriens et des patriotes africains est captivée par cette séance juridico-politique, le pouvoir d’Abidjan, contraint de procéder à une décrispation sociale et politique dans un environnement marqué à la fois par une insécurité toujours présente et grandissante et la paupérisation extrême des populations, veut distraire l’opinion nationale et internationale en libérant quelques prisonniers politiques dont le Premier Ministre Aké Ngbo alors qu’il s’agit de libérer toutes les personnes injustement incarcérées avec à leur tête, le président Laurent Gbagbo, son épouse Simone Ehivet Gbagbo et le Premier Ministre Pascal Affi Nguessan, président du Front Populaire Ivoirien, afin que celles-ci participent au débat politique. Dans le même temps, alors que le régime d’Abidjan semblait admettre la nécessité du dialogue direct avec le Front Populaire Ivoirien(FPI), il exprime contradictoirement sa mauvaise foi en continuant de poursuivre des exilés politiques vivant au Ghana et ailleurs.
Tout en saluant et en encourageant vivement les camarades dirigeants du FPI à participer et persévérer dans le dialogue politique engagé avec le gouvernement Duncan, seule moyen pour restaurer la confiance entre Ivoiriens, l’on ne peut que déplorer, regretter et dénoncer l’arrestation du ministre Charles Blé Goudé et de Jean-Yves Dibopieu, deux des principaux leaders des jeunes patriotes qui ont résisté avec le peuple ivoirien contre l’imposture incarnée par la rébellion pour que la Côte d’Ivoire reste debout. De même que l’arrestation du commandant Jean-Noël Abéhi qui a défendu aux côtés de valeureux soldats notre pays attaqué, est inopportune et contre-productive. Ces arrestations qui ne sont que de trop viennent confirmer la réelle volonté du pouvoir d’Abidjan de ne point privilégier la réconciliation mais de continuer à traquer et persécuter tous ceux qui se sont engagés auprès du président Laurent Gbagbo proclamé vainqueur de la présidentielle de 2010 par le Conseil Constitutionnel dans sa quête de défense de la République et de la Démocratie en Afrique.
En réalité, l’objectif visé par le pouvoir d’Abidjan, acteur et complice de la conspiration contre la Côte d’Ivoire et son président, Laurent Gbagbo, est de faire diversion et de détourner l’attention des Ivoiriens et patriotes africains du procès de confirmation des charges du président Laurent Gbagbo fixé au 19 février 2013. Cela participe clairement de la stratégie de manipulation de l’opinion nationale et internationale.
Le procès de confirmation des charges du président Laurent Gbagbo ne peut nullement être occulté par des manœuvres intimidantes et dilatoires du pouvoir d’Abidjan dont le rêve est de faire oublier le Président démocratiquement élu par la majorité des Ivoiriens. Car, au delà de ce procès qui peut paraître comme une étape banale et normale de procédure, il faut voir la grande machination internationale colonisatrice, impérialiste et raciste montée contre tous ceux qui, comme le président Laurent Gbagbo, ont des idées progressistes de protection des droits et devoirs de leurs concitoyens et du continent africain.
Le procès du président Laurent Gbagbo n’est pas un simple procès juridique. C’est un procès politique qui oppose les maitres autoproclamés du monde et ceux qui, selon eux, doivent rester des éternels esclaves.
Le président Laurent Gbagbo en prison à la Haye compromet gravement les chances de cohésion sociale et de réconciliation sincère entre filles et fils de Côte d’Ivoire. Il est bon de rappeler que le président Laurent Gbagbo n’est pas à la CPI du fait d’une résolution du Conseil de Sécurité de l’ONU mais bien par la volonté de l’actuel Chef de l’Etat ivoirien alors que tout le monde l’en avait dissuadé. Il incombe donc à ce dernier, et à lui seul, la responsabilité de faire libérer le président Laurent Gbagbo et le faire revenir en Côte d’Ivoire où son peuple l’attend.
C’est pourquoi, il est impératif d’en appeler dès à présent et durant toute la durée du procès, à la vigilance et à l’union sacrée, par une mobilisation soutenue et constante, aussi bien en Côte d’Ivoire que partout dans le monde, des Ivoiriens, des Africains et de tous les défenseurs des Droits des Peuples à disposer d’eux-mêmes autour du procès du président Laurent Gbagbo en dénonçant partout cette conspiration internationale en vue d’obtenir sa libération pure et simple. C’est la seule alternative qui ouvre les vannes qui conduisent à une solution politique définitive à la crise ivoirienne.
Le Porte-parole du Président Laurent Gbagbo
Le Ministre Justin KONE Katinan