Selon l’ONU et plusieurs organisations internationales, la prise mardi par les pro-Ouattara de Duékoué, important carrefour de l’Ouest ivoirien, s’est accompagnée de massacres à grande échelle. Les bilans vont de 330 tués à un millier de «morts ou disparus».
L’ONG Caritas a confirmé dans la nuit de samedi à dimanche les soupçons de massacre dans l’ouest de la Côte d’Ivoire, affirmant qu’un millier de personnes avaient été «tuées» ou étaient «portées disparues» entre dimanche et mardi dernier à Duékoué. Des révélations délicates pour le président reconnu par la communauté internationale, Alassane Ouattara, accusé par la Mission de l’ONU en Côte d’Ivoire (Onuci) d’être impliqué dans ces tueries.
La ville de Duékoué, important carrefour de l’Ouest ivoirien, est tombée mardi aux mains des combattants d’Alassane Ouattara après de violents affrontements avec les militaires et miliciens fidèles au président sortant, Laurent Gbagbo. L’ONG «ne sait pas qui est responsable de cette tuerie, mais indique qu’une enquête doit avoir lieu pour établir la vérité. Caritas condamne les attaques sur les civils et souligne que la situation humanitaire en Côte d’Ivoire se détériore rapidement», conclut l’organisation.
Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) avait déclaré vendredi soir qu’«au moins 800 personnes» avaient été tuées mardi lors de «violences intercommunautaires» dans cette même ville de l’Ouest ivoirien. De son côté, la Mission de l’ONU en Côte d’Ivoire (Onuci) avait évoqué trois cent trente personnes tuées entre lundi et mercredi. Si le bilan provisoire de l’Onuci est pour l’instant le plus bas, c’est aussi la seule organisation à désigner des coupables : «la plupart» des morts de Duékoué ont été tués par des combattants pro-Ouattara. L’Onuci affirme également que le camp de Laurent Gbagbo est lui aussi reponsable de dizaines de morts.
Possibles «crimes de guerre»
Des « allégations» vivement contesté par le camp Ouattara, qui a affirmé que tous les tués étaient des «miliciens», donc des combattants armés, et non des «civils». Mais ces graves accusations sur de possibles «crimes de guerre» sont d’autant plus embarrassantes pour Alassane Ouattara qu’elles proviennent de l’Onuci, la mission qui assure sa protection au Golf Hôtel et qui a validé sa victoire à la présidentielle du 28 novembre. L’image internationale du président reconnu pourrait s’en trouver gravement abîmée. Dimanche, la secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton a ainsi demandé à ses combattants de «respecter les lois de la guerre et de cesser les attaques contre les populations civiles». Et celle-ci d’arguer : «les forces du président Ouattara doivent se montrer à la hauteur des idéaux et de la vision exprimés par leur chef élu».
L’ONG Médecins sans frontières s’est de son côté alarmée du nombre de nouveaux blessés affluant dans les structures médicales de l’ouest du pays. Un signe que les «violences continuent dans la zone» six jours après le début de l’offensive des pro-Ouattara. L’ONG, qui appuie notamment la structure médicale de Bangolo, rapporte ainsi que dans la journée du 1er avril une vingtaine de blessés y ont été transportés pour des soins et que dix attendaient toujours dimanche d’y être opérées.
Source: Le Figaro
anne dit
Mais justement madame CLINTON, c’est ce qu’ils font : ils se montrent « à la hauteur des idéaux et de la vision exprimés par leur chef » !