Guillaume Soro est dans la course aux législatives. Au-delà de son élection dans la circonscription de Ferké, il rêve d’occuper le poste de président de l’Assemblée nationale.Toute chose qui risque d’être contrariée par le PDCI.
Le premier ministre, Guillaume Soro,est candidat dans la circonscription de Ferké au prochain scrutin législatif. Cette candidature du chef du gouvernement, c’est un truisme de le dire, n’est pas du tout fortuite. En demandant les suffrages des populations de sa circonscription électorale, le secrétaire général des Forces qui se présente sous la bannière du Rassemblement des Républicains (Rdr) a, en ligne de mire, la présidence de
l’Assemblée nationale. Au perchoir,l’ancien leader estudiantin compte
continuer à jouer les premiers rôles.Mais, cette légitime ambition risque
de se heurter à la volonté du parti démocratique de Côte d’Ivoire
(Pdci) de contrôler le Parlement ivoirien. Partis en rangs dispersés
au scrutin législatif, le RDR et le PDCI sont obligés de se livrer un
duel sans merci sur le terrain. Chaque formation politique voudra
démontrer son ancrage sur le terrain politique. Au parti doyen, l’on
compte sur les prochaines joutes parlementaires pour rebondir et
occuper le haut de la scène politique. Alphonse Djédjé Mady,
secrétaire général du Pdci, n’a d’ailleurs pas manqué de le signifier, la semaine dernière. Et c’était lors de la cérémonie d’investiture des candidats. « La réalité d’hier n’est pas celle d’aujourd’hui, ni celle de demain. Le Pdci doit sortir grandi de la compétition en raflant
la majorité des sièges », a-t-il martelé. Si cette éventualité arrivait à se réaliser, il va sans dire que le Pdci aura les leviers pour désigner la personne qui occupera le perchoir. Une perspective qui mettra Guillaume
Soro en difficultés. Pour de nombreux cadres du Pdci, il ne faudra pas compter sur eux pour offrir au Premier ministre le fauteuil du pré-
sident de l’Assemblée nationale,aussi facilement. « Du moment où nous avons décidé de partir en rangs dispersés aux législatives. Le combat doit se mener jusqu’au bout. Il n’est donc pas question pour le Pdci de se soumettre à quelque injonction que ce soit. Le jeu politique et démocratique se fera jusqu’au bout. Si le Pdci a la majorité des sièges à
la future législature, il faudra rendre à César ce qui appartient à César.
Nous occuperons de bon droit le perchoir », indique un candidat Pdci aux législatives. Comme on le voit,les choses ne sont pas gagnées d’avance pour Guillaume Soro si tant est qu’il tient à occuper le perchoir. Surtout qu’après le scrutin législatif, le chef de l’Etat voudra bien tenir sa promesse de céder la primature au Pdci.
Les alternatives de Guillaume Soro
Guillaume Soro, éjecté de la primature et loin du perchoir verra se dessiner une nouvelle ère politique pour lui. Avec le statut de député,
l’homme sera certes encore dans le système mais avec moins de marge
de manœuvres. Il pourra surfer sur trois options pour entretenir ses
ambitions politiques. Dont le but final est d’être, un jour, président de
la République de Côte d’Ivoire. La première option qui s’offre à Guillaume Soro est de muer les Forces Nouvelles en parti politique. Qui compte dans le microcosme politique ivoirien, au regard de ses branches politique et militaire. En dehors de cette option, l’autre alternative qui s’offre à l’actuel premier ministre est d’occuper la présidence du Rdr au compte duquel il est candidat Rdr à Ferké. Cela lui permettra de se mettre résolument sur les rails pour filer tout droit à la présidence de la République. La dernière option à exploiter pour Guillaume Soro est d’occuper la présidence du groupe parlementaire Rdr au Parlement. Il pourra, en tant que leader des élus du parti au pouvoir, aider le chef de l’Etat à faire passer ses réformes. Un rôle qui lui permettra de continuer à être incontournable et de continuer à œuvrer dans l’antichambre du numéro un Ivoirien. En attendant qu’advienne son heure de gloire.
Vincent BOtY, Le Jour