La police ghanéenne a à nouveau arrêté vendredi le porte-parole de l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo, Justin Koné Katinan, trois jours après sa libération sous caution, a annoncé son avocat.
« Mon client a été incarcéré », a déclaré à l’AFP Me Patrick Sogbodjor, l’avocat ghanéen de M. Koné Katinan dont la Côte d’Ivoire réclame l’extradition. Il a ajouté qu’on lui avait affirmé que son client avait été arrêté pour violation des droits de l’Homme.
Selon lui, Justin Koné Katinan a été emmené au siège de la police d’Accra pour y être entendu et a ensuite été placé en détention.
Détenu depuis août au Ghana où il s’était réfugié avec des milliers d’autres fidèles de l’ex-président ivoirien, M. Koné Katinan avait été libéré sous caution mardi. Un tribunal d’Accra a justifié cette mesure par le retard pris par l’examen de la demande d’extradition.
Il est visé par un mandat d’arrêt international, émis par Abidjan qui l’accuse de « crimes économiques » en tant que ministre du Budget durant la crise née du refus de Laurent Gbagbo de céder le pouvoir après sa défaite électorale face à Alassane Ouattara en décembre 2010. Cette crise achevée en avril 2011 a fait quelque 3.000 morts.
La justice ghanéenne examine depuis plusieurs semaines la demande d’extradition de la Côte d’Ivoire, suscitant l’impatience d’Abidjan dans un contexte de tension croissante entre les deux pays qui partagent une frontière de près de 700 km. Selon ses avocats, M. Koné Katinan ne peut pas être extradé vers la Côte d’Ivoire car il bénéficie du statut de réfugié au Ghana.
La Côte d’Ivoire a subi depuis août une série d’attaques visant les forces de sécurité, attribuées par le pouvoir à des partisans de l’ancien président Gbagbo, ce que ceux-ci ont démenti.
Le président Ouattara a ordonné il y a une semaine la fermeture des frontières avec le Ghana, après l’attaque d’un poste frontière ivoirien par des assaillants venus du Ghana et qui s’y sont repliés, selon les autorités ivoiriennes.
La frontière aérienne a rouvert lundi, mais les frontières terrestres et maritimes restent fermées jusqu’à nouvel ordre, au grand dam des commerçants et des centaines de personnes bloquées.
Dans un discours prononcé mercredi aux Nations unies à New York, le président ghanéen John Dramani Mahama a assuré que son pays ne permettra pas que son territoire serve de base pour des opérations contre les Etats voisins.
AFP