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Alpha Condé déclaré vainqueur de la présidentielle en Guinée
Le président guinéen sortant, Alpha Condé, 82 ans, a gagné la présidentielle, remportant ainsi un troisième mandat controversé, selon les résultats provisoires annoncés samedi par la commission électorale (Céni) et qui ont immédiatement entraîné des violences à Conakry.
Annonçant ces résultats encore provisoires, le président de la Céni, Kabinet Cissé a déclaré que M. Condé avait remporté 59,49 % des voix lors du scrutin du 18 octobre.
Son principal rival, Cellou Dalein Diallo, 68 ans, qui s’était proclamé vainqueur de la présidentielle avant la publication des résultats, a obtenu 33,5 % des suffrages, selon la Céni.
Dès l’annonce des résultats, des affrontements ont éclaté entre forces de l’ordre, qui ont fait usage de gaz lacrymogènes, et manifestants, a constaté un journaliste de l’AFP. Des bérets rouges étaient présents, en appui aux policiers et aux gendarmes et des tirs ont été entendus.
Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a appelé à une « solution pacifique » par le « dialogue » de la crise postélectorale, demandant à MM. Condé et Diallo d’empêcher « la violence ».
« Le secrétaire général exhorte également les leaders d’opinion et la presse à mettre un terme à tous discours incendiaires et appels à la dissension d’inspiration ethniciste », a déclaré son porte-parole dans un communiqué.
« Dans la rue »
« Nous sommes dans la rue, tant que Cellou Dalein ne nous demandera pas de rentrer », a assuré à l’AFP l’un des manifestants, Souleymane Cisse, chauffeur.
Dans un communiqué, son parti, l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), a affirmé que « le bilan provisoire de ces exactions inouïes était […] de 27 morts et de près de 200 blessés par balles », tandis qu’un bilan officiel a fait état de dix morts, sans qu’il soit possible d’obtenir un bilan des violences de source indépendante.
« L’UFDG et ses alliés ne renonceront pas aux manifestations dans les rues et sur les places publiques pour protester contre ce hold-up électoral », ajoute le communiqué du parti.
En entrevue samedi, M. Diallo s’est dit choqué par l’attitude de la communauté internationale qui n’a pas condamné le « terrorisme » du gouvernement.
Dans un climat général d’inquiétude et de violences, la tension était déjà montée d’un cran vendredi, les violences faisant au moins cinq morts dans ce pays d’Afrique de l’ouest à l’histoire particulièrement troublée et sanglante.
Les autorités ont réquisitionné l’armée tandis que de nouveaux affrontements entre jeunes partisans de M. Diallo et forces de sécurité avaient éclaté à Conakry et en province.
La procureure de la Cour pénale internationale (CPI), Fatou Bensouda, a mis en garde les acteurs politiques guinéens, leur rappelant « que quiconque commet, ordonne, incite, encourage et contribue » à des crimes tels que définis par les statuts de la CPI, « peut être poursuivi par les tribunaux guinéens ou par la CPI ».
La Guinée est plongée depuis un an dans une profonde crise. Des mois de mobilisation contre l’éventualité d’un troisième mandat de M. Condé, à plusieurs reprises durement réprimée, ont fait des dizaines de morts civils.
Comme redouté de toutes parts, après une campagne émaillée d’incidents, les esprits se sont échauffés avec la présidentielle.
M. Diallo, battu par M. Condé en 2010 et 2015, avait proclamé sa victoire dès lundi en se fondant sur les données remontées par ses partisans envoyés dans les bureaux de vote pour ne pas s’en remettre à la Céni et à la Cour constitutionnelle, inféodées au pouvoir selon lui.
Souffler sur les braises
Le pouvoir l’accuse de souffler sur les braises. Dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux, le parti de M. Condé, le Rassemblement du peuple de Guinée (RPG), traite M. Diallo de « pyromane », et parle « d’appel au meurtre et à la guerre civile » de sa part.
La Guinée s’est retrouvée vendredi avec un accès à Internet fortement dégradé. Netblocks, un groupe qui surveille de telles coupures, a expliqué soupçonner l’action de l’État guinéen.
Une telle censure avait déjà été observée en mars à l’occasion d’un référendum constitutionnel et de législatives controversées.
M. Condé n’était alors pas encore officiellement candidat à sa succession. La nouvelle Constitution visait à moderniser le pays, selon lui. Elle marquait l’avènement d’une nouvelle République, qui remettait donc, estime-t-il, son compteur présidentiel à zéro et lui permettait de se représenter.
Un Front national de la défense de la Constitution, M. Diallo en tête, menait alors la contestation anti-Condé.
La Contestation
« Nous ne reconnaissons pas ces résultats. Nous avons des documents sortis des urnes qui disent autre chose. Nous allons préparer notre dossier conformément à la loi guinéenne et saisir la Cour constitutionnelle, a prévenu Aliou Condé, secrétaire général de l’UFDG. Nous espérons que le droit sera dit et que la Cour nous surprendra agréablement. Nous continuons la lutte ! »
Selon la Ceni, le taux de participation s’élève à 78,88 %. Dans certaines villes de Haute-Guinée acquises au pouvoir, il frôle les 100 %. Aliou Condé dénonce « des pourcentages gonflés ». « Est-il possible que tous les inscrits d’un bureau votent ? Nous avons les vrais procès-verbaux de ces zones, leurs taux de participation ne dépassent pas 50 %. Ce sont des chiffres fabriqués », dénonce cet homme de confiance de Cellou Dalein Diallo.
« On ne doit pas s’étonner que le RPG ait des scores élogieux »
« Il faut bien que l’une des parties trouve quelque chose à redire, rétorque Domani Doré. On ne doit pas s’étonner que le RPG fasse des scores élogieux en Haute-Guinée ou en Guinée forestière. Le président Alpha Condé a été très proche des électeurs de ces régions. »
« Il y a eu des anomalies, il revient aux partis concernés de les soulever devant la Cour constitutionnelle », assure pour sa part Dansa Kourouma, président du Conseil national des organisations de la société civile (CNOSC), qui a déployé six mille observateurs à travers le pays.
Si ce dernier estime raisonnable le taux de participation à l’échelle nationale, il reste toutefois dubitatif quant à certains chiffres annoncés localement. « Un taux de participation à 100 % est impossible dans le contexte guinéen. Cela va donner du travail à la Cour constitutionnelle, il y a un élagage indispensable à faire pour que ces chiffres soient conformes à la réalité. » Mais le plus important, selon lui, est d’appeler à la retenue, de privilégier le recours judiciaire et de renoncer à toute forme de violence.
Sera-t-il entendu ? « L’UFDG et ses alliés de l’Alliance nationale pour l’alternance démocratique (ANAD) rejettent catégoriquement ces faux résultats et appellent les populations à se mobiliser pour défendre, par tous les moyens légaux, la vérité des urnes qui donne leur candidat vainqueur à 53, 84 %, précise un communiqué du parti publié dès samedi. L’UFDG et ses alliés ne renonceront pas aux manifestations dans les rues et sur les places publiques pour protester contre ce hold-up électoral. »
Avec Le Devoir et Jeune Afrique
Lire aussi Guinée: Alpha Condé brigue un troisième mandat controversé
ALASSANE DRAMANE OUATTARA : UNE TENDANCE INNEE
ALASSANE DRAMANE OUATTARA : UNE TENDANCE INNEE A VOULOIR POUR LUI CE QUI APPARTIENT AUX AUTRES !
Il m’est arrivé de lire, tout à fait par hasard, que Monsieur Abdou Touré, un proche d’Alassane Dramane Ouattara, a écrit une biographie de l’actuel chef de l’Etat ivoirien. Il aurait fait mention, dans cette biographie, du fait que l’homme, Alassane Dramane Ouattara, enfant, lorsque sa mère sortait avec lui, le portant au dos comme nos mères le font partout, l’enfant tendait la main à tous ceux qui se retrouvaient sur leur parcours. Une main mendiante, semblerait-il ! Je n’ai pas lu la biographie en question. Mais, je dois avouer que j’ai quelque peu été intrigué par ce penchant d’un enfant à tendre la main à tous ceux qui se trouvent sur son chemin. On pourrait me rétorquer qu’avec les enfants, rien ne devrait surprendre, et j’en conviens, mais tout de même ! Surtout qu’en plus, le biographe aurait indiqué que la mère, n’approuvant pas cet agissement de son enfant, lui aurait mis un jour dans la main une braise ardente, ce qui montre que je ne suis le seul à être indisposé par un tel penchant, fût-il enfantin.
Je ne sais pas quel commentaire, certainement glorieux pour ADO, a fait Monsieur Abdou Touré, sociologue de son état, de ce penchant plutôt hors du commun (c’est ce qui justifie qu’on puisse le mentionner dans une biographie) ; mais, en tant qu’observateur lambda, sans être ni sociologue, ni psychologue, je me pose des questions sur la signification que peut avoir un tel comportement, relativement à la personnalité de l’individu. Alors, il m’est venu une idée que je voudrais partager : mon intention n’est nullement de jeter l’opprobre sur qui que ce soit. Ce que je fais, c’est d’exprimer mon opinion sur ce fait tout de même si remarquable qu’il a été retenu par le sociologue biographe. Mon opinion repose sur l’observation qu’il est donné de faire de la vie et des comportements de l’illustre personnage de la biographie : Monsieur Alassane Dramane Ouattara.
De l’observation actuelle de la vie et des comportements quotidiens de cet homme, on peut retenir qu’il est une personne qui cherche tout le temps à s’approprier ce qui appartient aux autres. Comme il faisait dans son enfance ! L’homme traine une tare comportementale qui l’installe dans une imposture viscérale qui consiste à chercher, en permanence, à s’approprier ce qui ne lui appartient pas. Autrement dit, il est un éternel insatisfait de ce qu’il a, et/ou de ce qu’il est ! Voilà pourquoi il est dangereux : son vice transparaît dans le rejet qu’il fait de sa nationalité voltaïque ou burkinabé d’origine ; c’est également ce qu’il faut voir dans son dévolu sur la nationalité ivoirienne qui, soit dit en passant, ne lui a jamais été accordée en tant que telle. C’est encore le sens de sa volonté acharnée de tout le temps prétendre ce qu’il n’est pas, au pont parfois de s’attribuer des qualités parfaitement contraire de ce qu’il est en réalité : et sur ce point, je suis sûr que tous ceux qui connaissent, sans passion aveugle, l’histoire ou la vie de cet homme, comprennent parfaitement mon propos. On ne s’en sortirait pas à mentionner des exemples pour illustrer ces affirmations ; mais tout le monde sait que cet homme ne peut gagner aucune élection normalement organisée en Côte d’Ivoire ; je ne crois d’ailleurs pas qu’il puisse en gagner nulle part. Et l’homme le sait si bien qu’il s’accroche à des parodies d’élection, pour se prétendre vainqueur, ce que tout le monde sait qu’il n’a jamais été ! Au demeurant, il faut être d’une personnalité aussi basse que celle de cet homme, pour se glorifier d’une victoire fabriquée à coups de tricheries grossières, de falsifications de toutes sortes, de rejet des lois, et de brigandages sur les institutions et les individus ! Une personne digne affronte loyalement son (ou ses) adversaire(s) et le(s) bat honnêtement ! Et cela lui confère le respect et la considération de tous, y compris des adversaires… Mais, nous disons « une personne digne », c’est-à-dire quelqu’un qui a le sens de l’honneur et des valeurs positives. Et l’homme, depuis son enfance, n’a rien appris de cela ! On a là la preuve qu’on ne peut pas demander à l’hyène ou au chacal le comportement de la panthère ou du lion !
Le penchant à vouloir ce qui appartient à l’autre ou aux autres est si fort chez ADO que l’homme est capable de renier sa mère pour celle d’autres personnes. Sans scrupule aucun ! Au cours de sa comédie ubuesque qu’il appelle « campagne électorale », son slogan c’est : « le meilleur ! » … il affirme que son « bilan est excellent », là où tout le monde voit qu’il a échoué sur toute la ligne ! Et le plus ahurissant, c’est qu’il semble y croire !… Auparavant, Il a réussi à faire croire à ses supporters qu’il avait une immense fortune, il s’est donc prétendu plein aux as, sans que cela soit avéré ! Mais le mythomane est dans son jeu. Il a trompé et continue de tromper, tel le flatteur de la fable, tous ceux qui l’écoutent… Il aura manipulé et trahi, parfois jusqu’au trépas, tous ceux qui se sont fiés à lui !… On voit bien que de la même manière qu’enfant, il mendiait sans aucune gêne, il a dû indûment s’approprier des choses quand il était jeune. Devenu vieux, il continue de vouloir ce qui est aux autres et de vivre d’imposture à tous points de vue. Tant que ce penchant à vouloir ce qui est aux autres ne dérangeait que sa mère, ce n’était pas grave. Mais, aujourd’hui, c’est la nation ivoirienne que cet homme est en train de détruire !…
Que les psychologues se penchent sur la personnalité extraordinairement négatif que représente cet homme, pour éclairer l’opinion sur le drame de la Côte d’Ivoire qui a dû avoir à sa tête un tel homme sous les bombes impérialistes, après des crimes ignobles… En attendant, la roue tourne et elle est à présent à un niveau de sa rotation où les jeux sont faits, pour qu’on puisse dire, à présent, que c’est « BORI BANA » (fin de parcours) pour l’imposteur !
Une Contribution de Bédi Holy
Le Kremlin dénonce la « russophobie rampante » des Etats-Unis
Pirates informatiques/ Le Kremlin dénonce la « russophobie » des Etats-Unis après l’annonce par la justice américaine de l’inculpation de six agents russes pour des cyberattaques mondiales, comme les Jeux olympiques de 2018 en Corée du sud et le piratage du parti d’Emmanuel Macron avant les présidentielles françaises de 2017.
« Cela ressemble à des relents réguliers de russophobie rampante, regrette Dmitri Peskov porte-parole du Kremlin, ce qui n’a bien sûr rien à voir avec la réalité. Les services spéciaux russes n’ont jamais entrepris d’attaques de piratage, en particulier contre les Jeux olympiques. »
Les accusés, six pirates informatiques, âgés de 27 à 35 ans, sont recherchés par la justice américaine.
« Aucun pays n’a armé ses capacités cybernétiques de manière aussi malveillante et irresponsable que la Russie, causant des dommages collatéraux sans précédent, tout ça par dépit et pour poursuivre des petits avantages tactiques », a déploré John Demers, assistant du procureur général pour la division de la sécurité nationale.
Selon le ministère américain de la sécurité intérieure, Russie, Chine et Iran sont les principales menaces pour les États-Unis. Les Etats-Unis accusent Moscou d’occuper l’une des premières places dans le monde en termes d’arsenal cybernétique
Ouattara a engagé son régime dans une voie dictatoriale
M. Ouattara a, en effet, engagé son régime dans une voie dictatoriale, et en réalité, est déterminé à faire un passage en force le 31 octobre 2020, lors d’une élection présidentielle truquée à l’avance, dans laquelle, il sera déclaré vainqueur par la Commission électorale qu’il contrôle, et puis, faire confirmer sa pseudo victoire par le Conseil constitutionnel sous ses ordres. Tels sont les propos de son Excellence Youssoufou Joseph Bamba, lors de sa conférence de presse, le 15 octobre à Washington, aux Etats-Unis.
Devant un parterre de personnalités, hommes d’Etat, administrateurs, juristes, parlementaires, il a exposé sur la situation en Côte d’Ivoire en cette période électorale. Ci-dessous la déclaration faite par l’Ambassadeur Youssoufou Joseph Bamba.
Tout d’abord, je commencerais à dire que, ce à quoi nous assistons actuellement en Côte d’Ivoire, incarne le pire des scénarios que tout pays africain devrait craindre. En effet, c’est un pays qui a connu une crise post-électorale il y a 10 ans, qui a abouti à une guerre civile avec 3.000 morts, et ce pays se dirige à nouveau de front vers un autre conflit lié aux élections probablement plus meurtrier, à cause d’un président sortant. Qui, après avoir été élu deux fois, a obstinément décidé d’obtenir à tout prix un troisième mandat, en violation flagrante de la constitution de son pays.
M. Ouattara a, en effet, engagé son régime dans une voie dictatoriale, et en réalité, est déterminé à faire un passage en force le 31 octobre 2020, lors d’une élection présidentielle truquée à l’avance, dans laquelle, il sera déclaré vainqueur par la Commission électorale qu’il contrôle, et puis, faire confirmer sa pseudo victoire par le Conseil constitutionnel sous ses ordres.
Bien sûr, pour s’opposer à ce brutal hold-up électoral planifié, toutes les composantes de la population ivoirienne, dans une démonstration sans précédent d’unité de vision et d’action, ont élevé la voix depuis la validation scandaleuse et infâme de la candidature de M. Ouattara par le Conseil constitutionnel.
Le tollé général et l’indignation de la population que cette décision ont suscités, ont été éloquemment démontrés lors de l’immense rassemblement du samedi 10 octobre 2020 qui s’est tenu au stade Félix Houphouët Boigny à Abidjan, où, parmi de nombreux orateurs, un très proche et collaborateur de longue date de M. Ouattara est allé jusqu’à dire « Nous sommes prêts à mourir pour retrouver notre liberté ».
Il est donc clair que le peuple ivoirien souhaite que la Constitution nationale soit respectée. M. Ouattara n’est pas éligible. Sa candidature doit donc être retirée. Deuxièmement, il faut savoir que le peuple de Côte d’Ivoire veut avant tout des élections libres, justes, inclusives et pacifiques. Pour rendre cela possible, l’organe électoral, à savoir la Commission électorale indépendante (CEI), devrait être réformée dans le sens des décisions de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP).
En effet du fait de la configuration largement déséquilibrée de la CEI au détriment des partis d’opposition et du caractère non consensuel de la CEI, le PDCI, après avoir épuisé tous les recours du droit internes, avait intenté une action en justice contre l’Etat de Côte d’Ivoire devant la CADHP en Arusha, Tanzanie.
En conséquence, la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP) a jugé, le 15 juillet 2020, que la Côte d’Ivoire n’a pas pleinement rempli son obligation de créer une commission électorale « indépendante et impartiale », et ordonne à la Côte d’Ivoire
« De prendre les mesures nécessaires avant toute élection pour que le processus de nomination des membres du corps électoral par les partis politiques, en particulier les partis d’opposition, ainsi que les organisations de la société civile, soit dirigé par ces entités, sur la base de critères déterminés, avec le pouvoir d’organiser, de consulter, de tenir des élections si nécessaire et de présenter les candidats requis; »
Cette prescription de la Cour dans l’arrêt du 15 juillet 2020 fait clairement peser sur le Gouvernement de la République de Côte d’Ivoire la charge de prendre les mesures nécessaires ordonnées avant la tenue de toute élection. Par ailleurs, le président Laurent Gbagbo et le président Guillaume Soro, tous deux candidats à la présidentielle pour les prochaines élections, ont été injustement radiés de la liste des électeurs par la CEI.
Ils ont également intenté une action en justice contre l’État de Côte et ont finalement été couronnés de succès car la CADHP a statué pour leur réintégration sur la liste électorale avant toute élection. Mais le président Ouattara a clairement indiqué qu’il n’avait aucune intention de se conformer aux décisions de la Cour africaine. En conséquence, l’opposition, pleinement unie, a clairement fait connaître son rejet de la configuration actuelle de la CEI qui n’a ni légitimité ni capacité à mener des élections présidentielles inclusives, transparentes, libres, justes, crédibles et pacifiques en Côte d’Ivoire.
Troisièmement, en ce qui concerne le processus électoral actuel, une analyse minutieuse de la liste électorale provisoire effectuée par les partis politiques et les groupes d’opposition, a révélé de nombreuses lacunes et anomalies. Je pourrais citer quelques exemples tels que:
• un nombre impressionnant de ressortissants des pays de la sous-région ont été inscrits sur les listes
• 7 526 personnes qui n’ont ni père ni mère;
• un nombre impressionnant de personnes décédées non rayées de la liste électorale;
• 23 511 cas de doublons avec des personnes ayant au moins 10 cartes d’électeur
• des bureaux de vote annulés sans justification,
L’élément le plus important encore, c’est le délit d’initié dont s’est rendu coupable l’actuel Président de la CEI, qui utilise une compagnie-écran appelée NDB, appartenant à Voodoo Communication, l’agence de communication du parti et qui possède le code de nom de domaine du site Web de la Commission électorale indépendante (CEI). Une telle situation de complaisance permet ainsi à Voodoo communication de pirater en toute liberté le système informatique de la Commission électorale indépendante et ainsi de manipuler les résultats du vote.
Par conséquent, sur la base des conclusions ci-dessus, il est clairement évident que l’intégrité du processus électoral actuel pour la conduite d’une élection présidentielle inclusive, transparente, libre, juste, crédible et pacifique en Côte d’Ivoire en octobre 2020 est définitivement compromise, et un audit international de la liste électorale s’impose comme une nécessité impérieuse.
Quatrièmement, s’agissant de la question de la violence et des risques de guerre civile, il convient de noter qu’en réponse à la volonté dictatoriale de M. Ouattara au cours des deux dernières années, le peuple de Côte d’Ivoire, dans sa grande majorité a exprimé une forte indignation qui se s’est traduite par des manifestations pacifiques, comme le permet la Constitution, notamment dans son article 20.
Malheureusement, ces manifestations pacifiques sont réprimées avec une brutalité injustifiée et le bilan humain de la violence augmente chaque jour, notamment en raison de l’instrumentalisation criminelle par le parti au pouvoir de jeunes voyous, communément appelés « microbes », qui sont transportés sur les lieux des manifestations pour attaquer, à coups de machettes et couteaux, les manifestants opposés au 3e mandat inconstitutionnel du président Ouattara, comme l’atteste le rapport d’Amnesty International du 18 août 2020.
A ce jour, il y a une trentaine de morts, plus de 250 personnes arrêtées et plus de 400 blessées. Ces pratiques violentes barbares ont, de nouveau, été largement observées et documentées sur divers médias sociaux, le samedi 10 octobre 2020, où plusieurs bus transportant des participants à un rassemblement de l’opposition ont été attaqués par les bandes criminelles du RHDP dans leur tentative de perturber le déroulement du Giga-meeting de l’opposition, et ceci sous le regard passif des forces de sécurité.
En outre, il convient de dénoncer l’existence de nombreuses caches d’armes sur plusieurs sites du territoire national, assignées à des miliciens sous les ordres du parti au pouvoir, prêts à réprimer dans le sang toute protestation du peuple contre le hold-up électoral en cours. À cette fin, le parti au pouvoir RHDP, dans son obsession de s’accrocher au pouvoir à tout prix, a prévu de commettre des assassinats et des atrocités de masse contre des personnes ciblées en fonction de leur appartenance politique, ouvrant ainsi la voie à un génocide planifié.
De plus, et compte tenu de l’existence en Côte d’Ivoire de nombreuses communautés originaires de plusieurs pays voisins, et qui sont intrumentalisées par le RHDP en tant que ”Bétail electoral” selon les propres termes d’un responsable du RHDP, il est à craindre que de graves conflits inter-communautaires pourraient émerger dans le contexte de cette élection, et atteindront une dimension sous-régionale incontrôlable, source de graves menaces pour la stabilité de la région de la CEDEAO.
En conclusion, nous devrions nous demander ce que fait la communauté internationale pour empêcher que la crise électorale ivoirienne en cours ne dégénère en guerre civile, et ce, d’autant plus que tous les indicateurs indiquent indubitablement une crise majeure avec un potentiel de guerre civile. En effet, il y a quelques jours, le Représentant spécial des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel (UNOWAS), le Ministre Chambas, ainsi que des délégations de la CEDEAO, de l’Union africaine et de l’Union européenne, ont eu des consultations approfondies avec toutes les parties prenantes ivoiriennes, mais à la suite de cette tournée, aucune évaluation politique traitant des causes profondes de la crise ivoirienne n’a été jusqu’à présent rendue publique, ni aucune feuille de route pour prévenir les risques de conflit violent n’a été évoquée.
À cet égard, la Résolution 1150 de la Chambre des Représentants des États-Unis du 24 septembre 2020 exhortant le gouvernement de Côte d’Ivoire, les dirigeants de l’opposition et tous les citoyens à respecter les principes démocratiques, à s’abstenir de toute violence et à organiser des élections libres, équitables, transparentes et pacifiques en octobre 2020, apparaît hautement louable et marque l’engagement sans équivoque de la communauté internationale à soutenir les principes de la démocratie, en particulier la limite des mandats présidentiels, comme le meilleur moyen de prévenir la violence et la crise liées aux élections.
C’est pourquoi, le président du principal parti d’opposition, le PDCI, M. Henri Konan Bedie, a formellement adressé, le 13 octobre 2020, une demande au secrétaire général de l’ONU d’inscrire la question de la situation explosive en Côte d’Ivoire à l’ordre du jour du Conseil de sécurité et en particulier de nommer un envoyé spécial pour faciliter la gestion de la crise en cours en vue de prévenir l’escalade de la violence et de sauver des vies. J’espère vivement que l’ONU répondra positivement et agira de manière responsable.
Ambassadeur Youssoufou J Bamba
Secrétaire Exécutif chargé des Relations Extérieures du PDCI-RDA
Lire aussi: En COTE D’IVOIRE la campagne de Ouattara se déroule dans un climat de fortes tensions
La CEDEAO exhorte le PDCI et le FPI à ne pas boycotter l’élection
Présidentielle 2020 : Communiqué final de la fin de Mission de la délégation ministérielle de la Cedeao en Côte d’Ivoire (Communiqué)
1. Dans le cadre du suivi de la récente mission conjointe de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), de l’Union Africaine (UA) et des Nations Unies (UN) qui a eu lieu du 4 au 7 octobre 2020, une mission ministérielle de la diplomatie préventive de la CEDEAO s’est rendue en République de Côte d’Ivoire du 17 au 19 octobre 2020, dans le cadre des efforts de la CEDEAO pour promouvoir une élection présidentielle inclusive, crédible, transparente et pacifique en République de Côte d’Ivoire.
2. La précédente Mission conjointe visée ci-dessus, avait entre autres, formulé les recommandations suivantes :
o La mission conjointe avait encouragé la CEI à poursuivre les réunions avec les différents candidats pour trouver des solutions aux problèmes en suspens.
o La Mission conjointe avait exhorté toutes les parties prenantes à promouvoir le dialogue et à s’engager dans l’organisation et la tenue d’élections crédibles, transparentes et inclusives, respectueuses des droits de l’homme et tenant compte des mesures préventives liées à la propagation de la pandémie de Covid-19.
o La Mission les avait encouragées à sécuriser le processus électoral ainsi que la protection de la sécurité physique des candidats et de leurs partisans avant, pendant et après l’élection du 31 octobre 2020. Enfin, elle les a exhortées à revoir et à respecter le Code de bonne conduite des partis politiques, des forces politiques et des candidats à l’élection, afin de favoriser la création d’un environnement propice à la tenue d’une élection démocratique, gage de paix, de cohésion nationale et de développement de la République de Côte d’Ivoire.
3. Le but de cette mission ministérielle était donc de poursuivre les engagements avec les principales parties prenantes dans le processus électoral, notamment les candidats à l’élection présidentielle afin d’assurer l’inclusivité, la transparence et la crédibilité du processus afin.
de maintenir la paix et la stabilité avant, pendant et après l’élection présidentielle prévue.
4. La Mission a été conduite par S.E. Shirley Ayorkor BOTCHWEY, Ministre des Affaires étrangères et de l’Intégration régionale de la République du Ghana et Présidente du Conseil des ministres de la CEDEAO. Elle a été accompagnée du Général Francis A. BEHANZIN, Commissaire aux Affaires Politiques, Paix et Sécurité de la CEDEAO.
5. La Mission a rendu une visite de courtoisie à Son Excellence Alassane Dramane Ouattara, Président de la République. En saluant la mission, le Président Ouattara a exprimé sa gratitude à la CEDEAO pour son accompagnement au processus électoral et a réitéré son engagement en faveur de la promotion de la paix et de la stabilité en Côte d’Ivoire et de la conduite d’une élection présidentielle inclusive, pacifique et transparente.
6. La Mission a tenu des consultations avec les principales parties prenantes, notamment le Premier Ministre, Hamed BAKAYOKO, l’ancien Président Henri Konan BEDIE, M. Pascal Affi N’GUESSAN et M. Bertin Kouadjo KONAN. En outre, la Mission a rencontré le groupe informel des ambassadeurs accrédités en Côte d’Ivoire, qui comprenait des ambassadeurs des membres permanents du Conseil de sécurité des Nations Unies.
7. La Mission a noté la persistance des points de divergence relatifs au processus électoral, notamment, la plainte du Parti démocratique de la Côte d’Ivoire (PDCI) et du Front Populaire Ivoirien (FPI) au sujet de la faible représentation des partis politiques de l’opposition au sein de la Commission Electorale Indépendante (C.E.I.).
8. La Mission a observé la méfiance persistante des candidats et acteurs politiques à entreprendre des initiatives de dialogue constructif pour une solution durable aux différends qui les opposent dans le processus électoral en cours. A cet effet, la mission a exhorté les candidats à se focaliser sur des points réalistes devant aider au dénouement des différends en vue d’une participation inclusive, transparente, crédible et non violente à l’élection présidentielle.
9. La Mission a exhorté les candidats à l’élection présidentielle ainsi que les partis politiques à faire des efforts considérables afin de parvenir à un accord concernant l’élection.
10. La Mission a réitéré son appel à la CEI pour qu’elle poursuive ses réunions avec les différents candidats pour trouver des solutions aux problèmes en suspens.
11. La Mission a exhorté les candidats à la présidentielle du PDCI et du FPI à reconsidérer sérieusement la décision de boycotter l’élection et l’appel à leurs partisans à se lancer dans la désobéissance civile pour protester contre le processus électoral, mais plutôt à oeuvrer de façon sérieuse pour parvenir à un consensus sur le processus électoral puis qu’ ils pourraient ne pas être en mesure de contrôler les excès qui résulteraient de leur appel à la désobéissance civile.
12. La Mission a fermement condamné les actes récents de violence et appelé toutes parties à faire preuve de maximum de retenue .
13. La Mission a exhorté les autorités compétentes à inviter les forces de sécurité à rester neutres, impartiales et professionnelles dans l’exercice de leurs fonctions. De même, la Mission a appelé tous les candidats et leurs partisans à faire preuve de tolérance et à éviter des propos incendiaires et de discours haineux qui pourraient conduire à la violence et rendre responsables les auteurs et commanditaires, soit individuellement ou de manière collective.
14. La Mission a assuré les autorités ivoiriennes et les parties prenantes du soutien continu de la CEDEAO pour accompagner le processus électoral afin d’assurer le maintien de la paix et de la stabilité dont le pays bénéficie.
15. La Mission a exprimé sa gratitude aux autorités ivoiriennes pour l’accueil chaleureux et fraternel et pour toutes les facilités mises à disposition de la Mission durant son séjour.
Fait à Abidjan, le 19 octobre 2020
LA MISSION MINISTÉRIELLE DE LA CEDEAO