La jeunesse ivoirienne a organisé, hier, au stade Robert Champroux de Marcory, un meeting de soutien aux Forces de Défense et de Sécurité et aux travailleurs.
La journée du dimanche 23 janvier 2011 sera gravée dans la mémoire des Ivoiriens. Et pour cause, la jeunesse ivoirienne a décidé de rendre un vibrant hommage aux Forces de défense et de sécurité. Tôt le matin, ils se sont amassés tout au long des voies menant au stade Robert Champroux de Marcory. Les populations sont sorties nombreuses. Personne ne veut rater l’événement. Hommes et femmes, toutes les tranches d’âges se sont parés de leurs plus beaux habits. Chants et danses rivalisent d’ardeur. C’est une ambiance de fête. Toutes les différentes artères de la commune de Marcory sont bouclées par les éléments des Forces de défense et de sécurité. Les soldats sont positionnés partout.
Les jeunes prêts à tout
Le stade Robert Champroux de Marcory, devant servir au grand meeting de soutien aux Fds et aux travailleurs, est noir de monde. Des jeunes habillés dans des tee-shirts à l’effigie du chef de l’Etat. «Nous sommes venus écouter notre leader. Nous attendons le mot d’ordre pour la suite du combat. Car cela fait des années que nous tournons en rond», crie en chœur la foule. Des personnes visiblement énervées contiennent difficilement leur colère. «Nous sommes fatigués des atermoiements de l’opposition ivoirienne et leurs soutiens extérieurs», déclare Josiane Akissi, cadre dans une société de la place. Et d’indi-quer : «Nous ne pouvons pas accepter que des gens puissent vouloir attaquer notre pays. Nous attendons leur Ecomog. Nous sommes prêts à mourir pour notre patrie». Des jeunes hommes et femmes, en provenance des quatre coins d’Abidjan, commencent à affluer. Ils arrivent par groupe. Chaque arrivée est une fête. On crie, on danse en chantant : «Respecter le pouvoir de Gbagbo; il n’y a rien en face, c’est maïs ; On attend Ecomog».
Comme s’ils s’étaient passé le mot. Et ils sont tous vêtus de tee-shirts aux couleurs nationales. En tout cas, personne ne veut rater cet évènement. «Nous sommes venus démontrer aux yeux du monde entier que nous sommes déterminés à faire barrage à n’importe quel obstacle. Parce qu’on parle trop de venir installer Alassane Ouattara par la force. Nous attendons l’arrivée de cette force. On ne meurt qu’une seule fois» lance Amadou Diabagaté qui tient à peine sur ses jambes.
Et de poursuivre : «Si je meurs aujourd’hui, je n’aurai pas vécu inutilement». Les Forces de l’ordre, en grand nombre, veillent au grain. Elles occupent tous les coins et recoins des alentours du stade. Tout se passe dans la discipline. Chacun est minutieusement fouillé. On ne sait jamais. «Il faut prendre toutes les dispositions pour éviter des incidents. Nous prenons toutes les dispositions pour éviter que des personnes étrangères infiltrent notre manifestation», fait remarquer un homme de la sécurité. A l’intérieur du stade, les deux tribunes sont insuffisantes pour accueillir le flot de personnes. Même sur la pelouse, il n’y a plus de place. Les plus malins assistent la manifestation à partir des toitures des maisons jouxtant le stade. Le public n’a pas le temps d’exulter que le maître de cérémonie annonce la délégation de l’Alliance des jeunes patriotes. La foule l’accueille avec des hourras. L’accueil est pareil pour le Général des corps d’armée, Philippe Mangou. Face à l’ambiance, il exquise des pas de danses.
Les Forces de Défense et de Sécurité émues
Les Forces de défense et de sécurité présentes au stade se disent heureuses d’avoir un tel soutien de la jeunesse. «Cette mobilisation nous donne plus de tonus à mener le combat de la sauvegarde de la Côte d’Ivoire. Une armée est forte lorsqu’elle sent le soutien de son peuple. Nous sommes fiers de la jeunesse ivoirienne. Elle vient de démontrer sa capacité de mobilisation. Nous pouvons compter sur elle», font remarquer les Fds interrogés. Et de prendre l’engagement de faire front à toute attaque : «Rien que pour le peuple, nous sommes prêts au sacrifice suprême. Nous attendons ceux qui veulent nous attaquer. Nous attendons les forces extérieures qui viendront nous faire la guerre. Nous pensons que les chefs d’Etat qui veulent nous faire la guerre ont mesuré les conséquences».
La détermination des Travailleurs
Mahan Gahé, responsable de la centrale Dignité et ses camarades travailleurs soutiennent que les Ivoiriens ne doivent pas avoir peur d’une éventuelle attaque de la Côte d’Ivoire par des forces étrangères. Bien au contraire, ils doivent se préparer à faire face. Et cela, dans le but de leur survie. «Nous nous opposerons à toutes les forces du mal qui viendront s’attaquer à nous. Les gens s’amusent avec le feu. On les attend», soutiennent-ils.
Yacouba Gbané
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