Bamako – L’état d’urgence en vigueur au Mali, et qui devait expirer dimanche, a été prorogé de huit mois, jusqu’au 29 mars 2017, par l’Assemblée nationale réunie samedi en session extraordinaire, a appris l’AFP de sources officielles.
Le projet de loi prorogeant cette mesure, qui avait été adopté vendredi par le Conseil des ministres, a été approuvé à l’unanimité des 99 députés présents dans l’hémicycle à Bamako, a indiqué une source à l’Assemblée.
La prorogation concerne la période du 1er août 2016 au « 29 mars 2017 à minuit », a précisé la télévision publique ORTM.
Cette mesure d’exception a été instaurée à plusieurs reprises dans le pays depuis l’attaque, le 20 novembre 2015, de l’hôtel Radisson Blu de Bamako par des jihadistes (20 morts, outre deux assaillants tués).
Son dernier rétablissement remonte au 21 juillet, au lendemain d’un assaut contre un camp de l’armée à Nampala, dans la région de Ségou (centre), où 17 soldats ont été tués et 35 blessés. La mesure avait été réinstaurée pour une période de dix jours, expirant dimanche.
La nouvelle prorogation jusqu’au 29 mars 2017 « s’inscrit dans le cadre du renforcement des actions de lutte contre le terrorisme, les crimes organisés et toutes les formes de menace ou d’atteinte à la paix et à la sécurité des personnes et de leurs biens au Mali », a expliqué le gouvernement dans le compte rendu du Conseil des ministres de vendredi.
L’état d’urgence donne notamment plus de possibilités d’intervention aux forces de sécurité et restreint les rassemblements.
Après l’attaque du camp militaire de Nampala, le gouvernement avait dénoncé une « action terroriste coordonnée », qui a été revendiquée par deux groupes armés: un mouvement peul du centre du pays dont l’existence a été révélée en juin, et l’organisation jihadiste malienne Ansar Dine, de l’ex-rebelle touareg malien Iyad Ag Ghaly.
Ansar Dine fait partie des groupes jihadistes liés à Al-Qaïda qui ont contrôlé le nord du Mali de mars-avril 2012 à janvier 2013.
Les jihadistes ont été dispersés et en grande partie chassés de ces régions par une intervention militaire internationale déclenchée en janvier 2013 et qui se poursuit actuellement. Mais des zones entières échappent encore au contrôle des forces maliennes et étrangères.
Longtemps concentrées dans le Nord, les attaques jihadistes se sont étendues à partir de 2015 vers le centre, puis le sud du pays.