Les propos lors du Sommet du G20 du président de la République concernant les pays africains sont inadmissibles. Dans un relent de malthusianisme archaïque, le chef de l’État qui se pique d’une soi-disant modernité rend notamment responsables les femmes africaines de l’absence de développement dans leurs pays et sur le continent. Cela relève d’une idée non seulement fausse mais méprisante.
Emmanuel Macron, en évoquant un « aspect civilisationnel » dans les problèmes que rencontrent les pays africains, s’inscrit dans la droite ligne des propos de sinistre mémoire tenus par Nicolas Sarkozy.
Alors qu’il dénonce les États africains faillis et les nombreux conflits sur le continent, son mouvement « En Marche » fait de l’Ivoirien Guillaume Soro un invité d’honneur à son congrès constitutif.
Il faut savoir que Guillaume Soro est un ancien chef « rebelle » qui a déstabilisé la Côte d’ivoire. Il est actuellement président de l’Assemblée nationale de ce pays marqué par la répression, les arrestations arbitraires et la détention illégale de plusieurs centaines de prisonniers politiques. Le nom de Soro est associé à différentes déstabilisations, y compris au Burkina Faso. Il a d’ailleurs été concerné par des procédures judiciaires en France pour des violences envers un de nos ressortissants et au Burkina Faso en relation avec la récente tentative de putsch visant la restauration du système Compaoré. Guillaume Soro a également été mis en cause dans des rapports onusiens pour avoir acquis illégalement des centaines de tonnes d’armes !
Les progressistes des pays africains et européens sont appelés à construire des alternatives et des propositions politiques mutuellement avantageuses pour leurs peuples afin de rompre ainsi avec les politiques défendant les seuls intérêts privés qui s’accaparent les rênes du pouvoir, ici comme là-bas. Ce sera la meilleure réponse face aux propos méprisants d’Emmanuel Macron annonciateurs d’une politique africaine rétrograde et dangereuse.
Parti communiste français,
Paris, le 13 juillet 2017