Dans une interview accordée au site internet de la fédération ivoirienne de football, Didier Drogba, « le joueur emblématique de la sélection ivoirienne » s’est dit fin prêt pour le mondial 2014, au Brésil. A 36 ans, le capitaine des Eléphants de Côte d’Ivoire a aussi insisté sur sa présence dans le groupe. Vu son expérience en club tant bien qu’en sélection nationale, Drogba a insisté sur sa volonté à encadrer et à accompagner les jeunes joueurs. Selon lui, c’est le bon encadrement de maintenant qui permettra aux jeunes joueurs de glaner des trophées plus tard. Voir l’interview intégrale :
Avoir 101 sélections en équipe nationale de Côte d’Ivoire, c’est une tranche de vie avec les Eléphants …
C’est vraiment une histoire de famille. Pour tout joueur qui représente les couleurs de son pays, passer la barre des 100 sélections, c’est un privilège et une fierté. Ça fait plaisir en tout cas.
Cela représente plus de 10 années passées en sélection. Sûrement avec quelques souvenirs ?
Oui, avec de bons souvenirs et des souvenirs un peu plus difficiles. Mais s’il n’y avait pas plus de bons souvenirs, je ne serais plus en sélection et je n’aurais pas atteint cette barre de 100 sélections. C’est vrai qu’il y a eu des moments difficiles avec beaucoup de déceptions mais je suis fier d’avoir pu représenter mon pays pendant tout ce temps.
Ta présence en sélection est aussi jalonnée de plusieurs CAN manquées, de deux Coupes du Monde de la FIFA et d’une troisième toute proche. Qu’est-ce qui a manqué aux Eléphants pendant tous ces rendez-vous ?
Je dirais de la réussite. On a joué deux finales de CAN qu’on a perdues aux tirs au but. Il nous a manqué aussi de la rigueur à certains moments. Et à beaucoup d’autres moments, il nous a également manqué l’union au sein de l’équipe. Le sport d’équipe en général et le football en particulier sont compliqués. Ils ne laissent pas de place au manque de solidarité. S’il n’y a pas de solidarité, il est difficile d’aller loin. Même avec le talent. Et quand bien même la solidarité est de mise, on peut ne pas gagner. Donc, c’est mieux d’avoir cela et ça pourrait peut-être aider. J’espère qu’on a compris maintenant et que ces différentes expériences que nous avons vécues permettront aux plus jeunes de remporter des trophées plus tard.
Est-ce que le fait d’avoir disputé le Mondial 2010, amoindri par une fracture du bras, te donne un sentiment de revanche à prendre en 2014 ?
Non. Parce que c’est le troisième Mondial auquel je participe. En Afrique du Sud, j’ai eu des regrets parce que s’il n’y avait pas eu cette fracture, je pense qu’on aurait pu faire un autre résultat contre le Portugal. Parce que j’étais bien physiquement. Ce troisième Mondial au Brésil, je le jouerai pour l’éclosion de quelques talents en équipe nationale de Côte d’Ivoire. Je suis là pour les accompagner, les guider.
L’actualité récente te concernant, c’est un passage à Doha, dans le Centre médical ASPETAR pour des soins. Quel est ton état de forme en ce moment ?
Je pense que c’était un passage obligé. Il y a eu beaucoup de mauvaises informations à mon sujet. Je ne suis pas parti à Doha pour me faire opérer. J’avais une douleur récurrente depuis le match Chelsea-Galatasaray en Ligue européenne des Champions. Après, j’ai rejoué sans être remis physiquement et cela a aggravé ma blessure. Ce qui m’a beaucoup gêné et au bout d’un moment, en accord avec mon club, j’ai décidé d’aller à ASPETAR pour me soigner. J’ai bien fait puisqu’aujourd’hui ça va mieux. Je rejoue, je suis même plus affuté qu’avant et je retrouve mon poids de forme d’il y a deux ans. Bref, je me suis préparé pour le Mondial 2014.
Comment se passe le stage de préparation des Eléphants à Dallas ?
Le stage se déroule bien. Mais ça été difficile voir cinq de nos partenaires partir, suite à la publication de la liste des 23 joueurs par le Sélectionneur. Quand on vit ensemble pendant un bon moment et que certains coéquipiers doivent quitter le groupe, c’est dur. Mais c’est le choix de l’entraîneur. J’espère ceux qui n’ont pas été retenus vont être derrière nous et qu’ils nous transmettront leur énergie et leur force.
Que penses-tu de l’arrivée de jeunes talents en sélection ? C’est une bouffée d’oxygène pour les Eléphants ?
Oui, bien sûr. Ça peut être une bouffée d’oxygène comme cela l’a été à notre arrivée. Il faut que ces jeunes-là aient cette détermination qui amène les Eléphants à gagner des trophées. Etre en équipe nationale n’est pas une fin en soit, malheureusement. En plus de ça, il faut gagner ou se remettre constamment en question à chaque match. Et si je peux me permettre de le dire, le plus dur commence pour eux.
Source: http://www.africafootballnews.com/?p=15