Face aux problèmes des jeunes en Afrique subsaharienne, les solutions proposées n’ont jamais répondu de front aux questions posées.
La question qui se pose, est la suivante: pourquoi les jeunes africains préfèrent-ils mourir dans la mer que de mettre à profit l’énergie que leur confère la jeunesse pour se bâtir un avenir?
Devant une telle question, claire et sans ambiguïté, il faut répondre clairement. Et les réponses des gouvernements d’Afrique noire ont toujours été que cette jeunesse n’est pas nécessaire à la construction des pays respectifs.
Cela montre que les leaders politiques sont en panne de visions. Or une personne inapte à construire dans le futur ne peut prétendre conduire les autres. Il s’impose donc que la jeunesse revoit ses réponses à la question et qu’elle exige d’être complètement intégrée dans le développement de chaque pays.
Ainsi, la solution ne sera pas de partir vers d’autres cieux mais d’exiger des gouvernements locaux qu’ils créent des emplois. Cette position devra être soutenue par les parents qui, au lieu de s’endetter pour faire partir leurs enfants, pour apprendre, par la suite, qu’ils ne reviendront plus jamais, parce qu’ils sont morts dans la méditerranée, supporteront les politiciens qui créent des emplois pour la jeunesse.
Quand on est un parent responsable, on sait que l’avenir de ses enfants ne se joue pas comme à la loterie. Car Lampedusa, c’est la loterie de la mort. Quand on est un parent responsable, on a des projets sûrs et des exigences concrètes. Etre parent responsable, c’est aussi refuser de supporter les partis politiques qui exploitent les jeunes personnes, les envoyant régulièrement battre le pavé, sans leur proposer des emplois sûrs. Etre parent responsable, ça peut aussi vouloir signifier le refus d’accepter un million de francs cfa quand votre progéniture est tuée pour des sacrifices humains commis par des mains obscures qui n’ont aucune vergogne à tuer des enfants…
Il y a tant à dire sur la démission des parents à propos des conditions dramatiques que traversent les jeunes du continent africain. On ne peut plus accepter d’accuser uniquement les politiciens si les parents que nous sommes ne montent au créneau pour dire que pour l’amour de nos enfants, nous exigeons que l’avenir dans nos pays respectifs soit construit méticuleusement.
Par ailleurs, nul n’ignore que la famille, et non la politique, est le fondement de toute société. Ainsi, la responsabilité de la mort des jeunes à Lampedusa doit être considérée et gérée dans les familles. Nous ne pouvons plus accepter que les enfants soient tués quand les parents continuent d’applaudir les responsables de ces meurtres. « Une personne qui refuse dit non ». Eh ben, nous disons NON.
Une contribution de Serge Daniel
Rédaction de Diaspora Cote d'Ivoire dit
Quand nous disons que partir à l’aventure doit être la dernière des idées de la jeunesse africaine, il se trouve, comme d’habitude, des mécréants pour chanter le refrain habituel des paresseux intellectuels et hurler avec les hyènes.
Au risque de nous répéter, nous martelons que chaque gouvernement a le devoir absolu de créer des emplois pour la jeunesse. Il ne peut pas se soustraire à cette exigence et montrer la porte de sortie aux jeunes.
Tous les observateurs objectifs des indices de développement savent que le premier capital d’Afrique, c’est sa jeunesse. On ne peut donc pas avoir un tel potentiel et le jeter à l’eau dans la méditerranée.
La jeunesse africaine, aidée et comprise par les parents doit exiger de chaque gouvernement qu’il crée des emplois ou alors qu’il rende le tablier pour faire place à d’autres personnes plus responsables.
Il faut pousser le bouchon, mettre la pression sur les décideurs locaux et très rapidement, nous constaterons qu’ils n’accepteront plus de go le diktat des capitales européennes.
Pour que cesse le nouvel esclavage de l’Afrique à travers le Franc des colonies françaises d’Afrique (CFA) et la paupérisation du Nigeria par Shell, par exemple, c’est la jeunesse qui doit se lever pour dire et exiger qu’on lui donne du travail.
Tant que nous nous lamenterons à travers des accusations des ordres capitalistes des Occidentaux, les leaders locaux d’Afrique se sentiront à l’aise de continuer ce qui existe déjà. Pour que le nouvel ordre économique intègre les exigences africaines, le sursaut doit venir de la jeunesse.
Dans ma génération, bien que menant actuellement, individuellement, une vie plus ou moins décente en Europe, nous nous rendons à l’évidence qu’au-delà de l’exigence du multipartisme, nous aurions pu pousser les gouvernants locaux à refuser systématiquement la politique d’austérité que proposait le FMI en son temps. Nous avons choisi l’exil et la politique d’austérité s’est imposée avec son corollaire de destruction de nos économies et mêmes de nos dignités.