L’IA avait annoncé en exclusivité que le congrès du Pdci n’aurait plus lieu à Yamoussoukro, mais à Abidjan. Dans l’article paru le lundi 26 août 2013, votre quotidien posait et soulevait déjà des problèmes à travers cet extrait de l’article « C’est officiel : le congrès du Pdci n’aura plus lieu à Yamoussoukro
PDCI-RDA / Graves menaces sur le 12ème congrès Duncan et Alain Lobognon retardent la mise à disposition du Palais des Sports à Bédié
Première nouvelle : la rumeur est presqu’officielle. Ainsi, sauf nouveau changement, le 12ème congrès du Pdci-Rda n’aura plus lieu à Yamoussoukro, mais plutôt à Abidjan, entre l’Hôtel Ivoire, la maison du Pdci et le Palais des Sports de Treichville, qui avait déjà accueilli le congrès du Rdr en 98 et celui du Pdci, en 2000 lors de la transition. La tenue du congrès à Abidjan facilitera les problèmes d’intendance et d’organisation avec au moins 5000 personnes attendues. D’autres sources parlent même de 10 000 congressistes attendus à Abidjan. Selon nos informations : l’organisation à Yamoussoukro, d’un tel rassemblement aurait posé des problèmes d’hébergement, de restauration et d’autres commodités : ‘’A Abidjan, chaque secrétaire de section a au moins un parent, à défaut d’un pied à terre. Ce sera plus facile’’, justifie une source autorisée au sein du Pdci-Rda. » Citant, notre informateur, l’IA disait qu’il ne pensait pas qu’une éventuelle polémique sur l’usage du Palais des sports à des fins extra-sportives, puisse conduire à reprogrammer le congrès à Yamoussoukro. « Non, il n’y a aucune raison de ne pas pourvoir aller au Palais des Sports, ou au Palais de la Culture », avait rapporté sur la base des assurances de notre source.
Dans le cadre des dispositions à prendre et des procédures à régler, le comité d’organisation du congrès a donc écrit à l’Ons (Office national des sports) et au Ministère chargé des Sports, à l’effet de disposer du Palais des Sports de Treichville.
Saisi par le Pdci-Rda, le ministre de la Promotion de la Jeunesse, des Sports et Loisirs, Alain Lobognon, n’a pas pu donner à la demande de suite favorable par écrit avant de partir aux 7ème Jeux de la Francophonie. A la date d’hier 12 septembre 2013, les organisateurs du congrès étaient encore dans l’incertitude, parce qu’en dehors de l’accord verbal du ministre et du chef du gouvernement les services adéquats n’avaient pas encore adressé un courrier officiel. Se voulant légaliste et respectueux des démarches, le vieux parti, n’a pas encore imprimé les cartes d’invitation, les documents du congrès, les tee-shirts, ni les autres supports de communication sur lesquels il doit inscrire le lieu du congrès. En l’absence d’un accord écrit, les responsables du Pdci ne veulent pas engager leur crédibilité en inscrivant le Palais des Sports. Sous la pression, le comité d’organisation a saisi le Premier ministre Daniel Kablan Duncan, qui a marqué son étonnement sur le fait que le problème ne soit pas encore réglé. Le chef du gouvernement a promis faire diligence, alors que le comité d’organisation, hier au moment, où nous bouclions, regrettait le fait de devoir encore attendre jusqu’à lundi 16 septembre 2013, à une vingtaine de jours du congrès, pour avoir la lettre officielle. « Le ministre assurant l’intérim, ou le directeur de cabinet, peut par délégation signer le courrier s’il n’y a aucun problème. Mais qu’on ne vienne pas nous parler du Palais des Sports rénové. Le Pdci est un parti responsable. Nous savons prendre soin des biens publics », explique un membre du comité d’organisation impatient !
Charles Kouassi
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Gestion du pouvoir, incarcération des pro-Gbagbo… / Affi N’guessan charge le pouvoir :
‘‘Ceux qui nous gouvernent ne peuvent pas avoir l’âme en paix’’
‘’On ne peut pas désarmer la police et la gendarmerie et confier notre défense à des miliciens sans formation, sans qualifications et sans autorité’’
C’est sous une fine pluie et vêtu d’une tenue traditionnelle blanche, après sa purification hier, que Pascal Affi N’guessan s’est livré à une attaque en règle contre le pouvoir Ouattara. En présence de toutes les têtes couronnées du Moronou, le président du FPI a condamné l’état dans lequel se trouve la Côte d’Ivoire, plus de deux ans après la crise postélectorale. “Tout est sans dessus dessous, il faut y mettre fin et c’est nous qui devons le faire. C’est pour cette raison que je suis sorti de prison et avec la mobilisation que je vois, je me dis que vous êtes prêts. Moi aussi je suis prêt et soyez surs que nous allons gagner en 2015. Nous allons remettre le pays sur pied, résoudre vos problèmes et sécher vos larmes. Ce n’est pas possible qu’on gouverne un pays comme on le voit aujourd’hui. Dans quel état la police et la gendarmerie ont été réduits aujourd’hui? Gendarmes et policiers sont réduits à errer comme des âmes en peine, sans armes, sans les moyens de leur dignité et de leur travail. On ne peut pas humilier notre police et notre gendarmerie et penser qu’on est content. Nous le condamnons et nous invitons le pouvoir à remettre les armes à la police, à la gendarmerie et à les remettre dans leur fonction régalienne, celle d’assurer l’ordre public et notre sécurité. On ne peut pas désarmer la police et la gendarmerie et confier notre défense à des miliciens sans formation, sans qualifications et sans autorité. C’est pour mettre fin à tout cela que nous devons nous mobiliser pour 2015″, a dit le président du FPI aux militants de son parti. La situation actuelle de la Côte d’Ivoire préoccupe Affi N’guessan, dans un contexte où il y a encore des détenus pro-Gbagbo dans les prisons ivoiriennes. “Ce n’est pas possible que des frères mettent en prison tant d’autres frères. Ce n’est pas possible qu’un Ivoirien condamne des milliers d’autres Ivoiriens à l’exil pendant des années. Ce n’est pas possible qu’un Ivoirien digne de ce nom puisse attraper son frère Ivoirien et l’envoyer dans une prison à l’étranger. On ne peut pas faire ça et croire qu’on sera béni. Dieu ne peut pas bénir celui qui fait autant de mal, d’humiliations et de frustrations (…) Si je suis sorti de prison, c’est que les portes des prisons sont ouvertes, Simone Gbagbo et Blé Goudé sortiront de prison. Le combat n’est pas terminé, parce qu’on nous a arraché le pouvoir de force. Nous devons le reprendre en 2015, pas après parce que c’est nous qui le méritons. C’est à nous que le pouvoir revient et 2015 doit sonner le retour du FPI au pouvoir pour abréger les souffrances des populations (…) Les uns et les autres ont usé de tous les moyens pour nous arracher le pouvoir, aujourd’hui le constat est amer, les Ivoiriens sont dans la désolation et même Dieu nous a tourné le dos. Le pouvoir est un don de Dieu et si vous ne l’avez pas de par la volonté de Dieu, vous ne pouvez pas l’exercer en paix. Vous êtes obligés d’errer comme on voit certains errer actuellement. Vous vous êtes battus pour conquérir le pouvoir, le trône est là, mais vous ne pouvez pas vous asseoir parce que ça brûle. Mais quand on a expédié un homme de la trempe de Laurent Gbagbo à La Haye, à la CPI, on ne peut pas dormir tranquille. Ça vous hante, ça vous trouble, ça vous brule et vous errez comme une âme en peine. Ceux qui nous gouvernent ne peuvent pas avoir l’âme en paix, ni aujourd’hui ni demain, mais nous devons les aider”, a martelé Affi N’guessan en invitant toutes les populations ivoiriennes à s’inscrire et à s’engager dans la dynamique de la réconciliation nationale.
La réconciliation pour le bien de la Côte d’Ivoire
“Malgré mon incarcération et mes souffrances pendant plus de deux ans, je suis sorti de la prison sans haine ni rancune. Ceux qui m’ont fait ça sont plus à plaindre qu’à condamner, parce qu’ils ne savent pas tout le mal qu’ils font à la Côte d’Ivoire, toutes les souffrances qu’ils sèment dans les cœurs des uns des uns et des autres. C’est pourquoi nous devons mettre fin à leur règne le plus rapidement possible et réconcilier les Ivoiriens”, a insisté Pascal Affi N’guessan. “C’est votre affection et votre amour qui m’ont fait sortir de prison et ces sentiments viennent de triompher sur le mal (…) Il y a beaucoup qui ont cru que mon départ était définitif, j’ai été rayé de Bongouanou et de la carte de la Côte d’Ivoire. Ils ont mis le feu à ma maison, ils ont pillé tous les biens que j’avais (…) Est-ce tout ce qui a été fait méritait d’être fait ? Nous devons nous préparer à nous réconcilier avec nos frères et nos sœurs, même ceux qui ont pillé nos maisons et nos plantations et qui auraient tué certains de nos parents”, a-t-il exhorté ses parents en leur demandant de tirer les enseignements de la crise qu’a connue la Cote d’Ivoire.
Olivier Dion, envoyé spécial
Encadré
Le film d’un retour au village
Deux ans de séparation, deux ans pendant lesquels Bongouanou a attendu patiemment son fils Pascal Affi N’guessan. Pour son retour sur la terre de ses ancêtres, le jeudi 12 septembre 2013, les populations de la région du Moronou ont réservé un grand accueil à leur fils, qui revient d’un séjour carcéral dans la prison de Bouna. A 11 h quand le premier véhicule du cortège de Pascal Affi N’guessan fait son entrée dans la ville de Bongouanou, l’euphorie test perceptible. “Il est ressuscité, Affi N’guessan est de retour”, scandaient des jeunes, des vieux, des femmes et des enfants qui escortaient le véhicule de commandement du président Affi N’guessan à travers les rues des quartiers de la ville. A Kangandi, Agnikro et Dioulakro, debout dans son 4X4 noir, précédé par des dizaines de motos, Pascal Affi N’guessan a pris un bain de foule qui traduisait la joie des populations de le revoir après toutes ces années. Le président du FPI, serrait parfois les mains tendues au passage du cortège, s’il n’avait pas son index et son majeur levés, formant le V de la victoire, signe du Front populaire ivoirien. Après cette parade dans la ville, la direction de la résidence de l’ex-Premier ministre de Laurent Gbagbo a été prise. Dans un décor qui rappelle les événements de la crise postélectorale, Affi N’guessan et les chefs traditionnels de la région du Moronou, entre autres, nanan Ekanza, roi de Bongouanou et Nanan Kadio, chef du village d’Agbossou, président du Collectif des chefs du Moronou, ont échangé les nouvelles. “Après la crise postélectorale, nous n’avions plus de nouvelles de notre fils. Nous avons appris qu’il était en prison à Bouna, mais depuis le 6 août 2013, il est libre et nous sommes très heureux de le retrouver en bonne santé”, a dit en substance le porte-parole de la chefferie. Après ces civilités, Affi N’guessan a visité sa maison, entièrement pillée et incendiée pendant la crise postélectorale. Tout a été emporté dans cette bâtisse, depuis les carreaux revêtant le sol jusqu’aux interrupteurs en passant par la tuyauterie et les sanitaires. Aucune pièce de la demeure n’a échappé au “nettoyage”. Sur la question, le président du FPI a souhaité ne rien dire pour l’instant, attendant d’évoquer la question au cours d’un meeting.
Olivier Dion, envoyé spécial