Hélène Yapo Etté, dernier témoin de Bensouda à la barre
Professeur titulaire en médecine légale, Hélène Yapo Etté a témoigné hier devant la Cpi, à La Haye. C’est le dernier témoin de l’accusation dans ce procès où l’ancien président Laurent Gbagbo et l’ex-leader de jeunes Charles Blé Goudé sont accusés de « crimes contre l’humanité » pour leur implication présumée dans la tragédie post-électorale de 2010 qui a fait 3000 morts.
Très technique, les questions ont porté sur le travail de la légiste pendant la crise post-électorale.
« Nous avons pris en charge 789 cadavres issus de ces évènements », a déclaré Hélène Yapo Etté, indiquant que « certains cadavres ont fait l’objet d’exhumation avant l’autopsie ».
« Les cadavres étaient issus des forces de l’ordre et également de populations civiles essentiellement (…) Nous pouvions recevoir environ 20 à 30 familles par jour », a-t-elle précisé.
« Nous avons pu ainsi classer, en fonction de nos constations, des morts violentes dans 647 cas sur les 789 cas observés, soit 82%. Parmi lesquels, nous avions noté 590 cas, soit 91.02% de lésions traumatiques », a indiqué la légiste, faisant état également de « traces de brûlures thermiques » et « d’asphyxie mécanique ».
Ces traumatismes ont été provoqués par des « projectiles d’armes à feu » dans 393 cas sur 590, soit dans 63.2% des cas. 79 traumatismes ont été le fait « d’armes blanches ». Et dans 129 cas, il était « impossible de déterminer l’origine des lésions ».
Le témoin a expliqué que les examens se faisaient de manière « collégiale » par une équipe de médecins légistes et que cette équipe a officié dans des morgues d’Abidjan et de l’intérieur du pays.
Suspendu depuis décembre 2017 pour cause de vacances judiciaires, le proès de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé devant la Cour pénale internationale (CPI) n’a repris que ce mercredi 17 janvier 2018.
Avec Fratmat et Abidjan.net