POINTE-NOIRE (Congo)- Le président ivoirien Alassane Ouattara a déclaré dimanche à Pointe-Noire (sud), au terme de sa première visite officielle au Congo, que la Cour pénale internationale (CPI) faisait « son travail en toute liberté » dans le dossier de son prédécesseur, Laurent
Gbagbo. « Les juges de la Cour pénale internationale ont fait un certain nombre de recommandations qui s’adressent au procureur. La Côte d’Ivoire attend simplement la décision de la CPI », a précisé à la presse le président Ouattara lors d’une conférence de presse avec son homologue congolais Denis Sassou Nguesso. « Il appartient au procureur de fournir les documents complémentaires qui lui ont été demandés », a ajouté M. Ouattara. « Pour le reste, la CPI fait son travail, je fais le mien pour mes compatriotes », a-t-il insisté. Détenu à La Haye depuis fin 2011, Laurent Gbagbo, âgé de 68 ans, est soupçonné d’être « co-auteur indirect » de quatre chefs de crimes contre l’humanité commis durant la crise postélectorale de 2010-2011, qui a fait environ 3.000 morts. La CPI a annoncé début juin que les juges en charge du dossier avaient besoin d’informations ou d’éléments de preuve supplémentaires de la part du
procureur avant de décider de mener un éventuel procès contre M. Gbagbo. De son côté, le parti de Laurent Gbagbo a récemment appelé la CPI à prononcer la « relaxe pure et simple » de l’ex-président ivoirien, estimant que l’accusation a échoué à apporter des preuves de sa culpabilité. Alassane Ouattara a bouclé dimanche sa première visite officielle au Congo,
qui a duré trois jours et qui l’a mené à Brazzaville et Pointe-Noire, la capitale économique. Cette visite était destinée à la relance de la coopération entre les deux pays, et notamment à la création de la première Commission mixte de coopération en 2014, selon un communiqué de presse. Le président Sassou NGuesso a par ailleurs annoncé l’ouverture d’une ambassade du Congo en Côte d’Ivoire en 2014. D’après le même communiqué, les deux présidents ont « passé en revue les situations de crise en République démocratique du Congo, au Mali, en Guinée
Bissau, entre les deux Soudans, à Madagascar, en Somalie et au Nigeria ». Concernant le Mali, Alassane Ouattara a dit avoir « bon espoir » que l’élection présidentielle se tienne le 28 juillet. « Cette élection concerne les Maliens et ceux qui soutiennent le processus. Un préalable concerne la question de la ville de Kidal (Nord-Est). Kidal fait partie du Mali et les élections doivent également avoir lieu à Kidal », actuellement sous contrôle de rebelles touareg, a-t-il dit.