Crise post-électorale en Côte d’Ivoire : Pulchérie et le CCRC dénoncent la responsabilité du pouvoir dans les violences
Abidjan, 14 novembre 2025 — Au lendemain de la publication du communiqué du Conseil National de Sécurité (CNS) sur les troubles ayant émaillé l’élection présidentielle du 31 octobre 2025, le Conseil pour la Coordination de la Résistance Citoyenne (CCRC) a réagi avec virulence, dénonçant ce qu’il qualifie de « dérives autoritaires » du régime en place.
Selon le bilan officiel communiqué par le CNS le 13 novembre, les violences post-électorales ont causé la mort de 11 personnes, dont un officier de la Gendarmerie Nationale, fait 71 blessés, engendré d’importants dégâts matériels, et conduit à l’interpellation de 1 658 personnes à travers le pays.
Mais pour le CCRC, ce bilan tragique est avant tout le fruit d’une politique répressive orchestrée par un pouvoir dont la légitimité est, selon lui, « profondément contestée ». Dans un communiqué signé par sa présidente Pulchérie Edith Gbalet, le mouvement citoyen pointe du doigt la décision du CNS, datée du 2 octobre, d’interdire toute manifestation pacifique. Une mesure jugée liberticide, qui aurait privé les citoyens d’un droit fondamental garanti par la Constitution.
« Ceux qui prétendent aujourd’hui mesurer les dégâts sont les mêmes qui ont créé les conditions de la violence », affirme le CCRC, qui accuse le régime d’avoir instauré un climat de peur et de répression systématique. Le mouvement dénonce également le silence du CNS sur l’affaire de Nahio, un drame communautaire survenu dans un contexte d’incitation verbale à la haine. Le CCRC rappelle notamment les propos controversés du président de fait du CNS, qui aurait qualifié les opposants à son projet de quatrième mandat de « chiens », une dérive lexicale jugée « dangereuse et irresponsable ».
Le CCRC va plus loin, évoquant des « tentations génocidaires » nourries par cette rhétorique déshumanisante, et appelle à ce que les responsables de ces violences répondent de leurs actes devant l’Histoire et la Justice. Des démarches en ce sens auraient déjà été entamées.
Dans un message empreint de gravité et de détermination, le CCRC adresse ses condoléances aux familles endeuillées, exprime sa solidarité envers les détenus politiques, et félicite les résistants pour leur courage. Il réaffirme son engagement total à poursuivre la lutte contre ce qu’il qualifie de « quatrième mandat anticonstitutionnel » et appelle à une mobilisation citoyenne pour « la libération véritable de la Côte d’Ivoire des influences prédatrices internes et extérieures ».
Ce communiqué marque une nouvelle escalade dans la confrontation entre le pouvoir en place et les forces de la société civile, dans un contexte politique de plus en plus tendu. Alors que le pays tente de panser ses plaies, la question de la légitimité du pouvoir et du respect des libertés fondamentales reste au cœur du débat national.
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