Le commissariat du 4è arrondissement sis en Zone 3, dans la commune de Treichville est resté fidèle à sa triste réputation de « commissariat sans loiʺ. Souleymane Diallo, un ressortissant sénégalais vivant en Côte d’Ivoire qui y était en garde à vue courant août 2015, a été froidement abattu. Un meurtre qui a suscité une vive réaction de la communauté et des représentants diplomatiques sénégalais.
Les faits remontent au 13 août 2015. Souleymane Diallo, jeune sénégalais vivant dans la commune de Treichville, a été accusé de viol. Arrêté et détenu au commissariat du 4è arrondissement, il est froidement abattu, alors qu’il aurait tenté de fuir, selon la police. Après avoir été passé à tabac au cours d’un long interrogatoire dans les locaux dudit commissariat. Informées 5 jours plus tard, soit le 18, les autorités sénégalaises compétentes en l’occurrence, l’ambassadeur et le Consul général à Abidjan, décident de tout mettre en œuvre pour que l’auteur de cet acte ignoble soit arrêté et sévèrement puni conformément aux lois ivoiriennes. Ils prennent alors le dossier en main et prennent attache avec les services du Ministère des Affaires étrangères de Côte d’Ivoire. Les investigations aboutissent à l’arrestation d’un agent de la Brigade anticriminelle, une branche qui partage la même enceinte que le commissariat. « L’on ignore jusqu’à ce jour, l’identité et le grade de l’agent en question », nous a révélé une source proche du Consulat général du Sénégal. Par ailleurs, l’autopsie a démontré que la victime a reçu deux balles, une au bras droit, et la seconde, qui lui a été fatale, dans le dos.
Plus de deux mois après les faits, c’est le lundi 26 octobre que le consul général du Sénégal, Abdoul Karim Bass, a annoncé que l’agent de police qui a abattu le jeune sénégalais a été suspendu de ses fonctions en attendant la fin de l’enquête qui a été ouverte sur le dossier. Une annonce qui vient juste pour soulager la famille éplorée.
En effet, depuis la mort de leur fils aucune information claire et précise n’a été donnée à la famille de la victime. D’ailleurs selon Issa Keita, frère de la victime, la nouvelle de la mort de son frère ne leur a été communiquée que cinq jours après, ce qu’il a qualifié de manque de considération des autorités policières ivoiriennes. La levée et le rapatriement du corps de Souleymane Diallo ont respectivement eu lieu les lundi 26 et mardi 27 octobre. Permettant ainsi à la famille du défunt de faire son deuil dans la dignité. Elle qui espère que le président de la République, Allassane Ouattara, tirera au clair cette affaire qui ne fait point honneur à la police ivoirienne.
Constant DOSSOU