Coup d’Etat au Burkina-Faso : Un défi lancé à la France
Pour un banal contentieux électoral, la France s’est donnée la liberté de s’inviter de façon brutale et anachronique en bombardant la république de Côte d’Ivoire, sous le fallacieux prétexte de restaurer la démocratie, alors que des voies pacifiques et non des moindres existaient pour une sortie de crise sans effusion de sang.
Aujourd’hui, au Burkina-Faso, le peuple, après avoir balayé Blaise Compaoré et mis en place des instruments pour une transition qui devait déboucher sur les premières élections présidentielles démocratiques depuis l’indépendance en 1960, vient d’être poignardé contre toute attente par un coup d’Etat lâche.
Rien n’explique ce silence coupable d’une France, prompte à défendre des valeurs démocratiques, devant des énergumènes, qui par cet acte rétrograde, mettent un coup d’arrêt à une transition globalement bien conduite et qui arrivait à expiration dans moins d’un mois avec l’organisation de la présidentielle dans ce pays.
Manifestement, parmi les candidats sur le starting block présidentiel, ne figurait aucun préféré de la France. Il est à noter que le CDP, parti de Blaise Compaoré n’était exclu du jeu politique comme tentent de le faire croire certaines opinions partisanes. En effet, il s’agissait pour ce groupement politique de faire une saine lecture de la nouvelle loi électorale burkinabé en positionnant un des leurs non compromis dans la réforme constitutionnelle controversée.
Pourquoi ce silence des autorités françaises et ces réactions verbales timorées quand on se souvient de leurs agitations dans le cas voisin de Côte d’Ivoire ?
Cet activisme était-il motivé par la défense des valeurs ou celle de leurs intérêts égoïstes et mercantiles ?
Sinon, comment comprendre que des troupes françaises encerclent l’état du Burkina-Faso, depuis la Côte d’Ivoire en passant par le Mali et laissent prospérer des voyous dans ce pays à l’approche des élections sensées mettre fin à la transition avec la mise en place d’autorités légales et légitimes?
L’idée maitresse, c’est la perpétuation de la FRANCAFRIQUE dont Blaise Compaoré et désormais Gilbert Diendéré sont les ardents défenseurs.
Nous mettons au défi cette France des valeurs d’agir de la même façon et dans les mêmes circonstances qu’en Côte d’Ivoire en rétablissant immédiatement les autorités injustement déchues.
Toute autre attitude serait la preuve d’une caution totale à cette autre forfaiture en Afrique francophone. La preuve déjà sue consacrerait le visage hideux d’un Etat esclavagiste et prédateur.