Côte d’Ivoire /Café-Cacao: Les producteurs sensibilisés sur la lutte contre le swollen shoot
Le swollen shoot, aussi appelé le sida du cacao fait rage dans les plantations. En vue de lutter efficacement contre cette maladie, la délégation régionale du Conseil café-cacao d’Agboville a rencontré la semaine dernière, les opérateurs et producteurs des villages Yaffo-Attié, Bécouéfin et Bonahoin dans le département d’Akoupé. Il s’agissait pour cette délégation d’informer et de sensibiliser les producteurs sur la lutte contre le swollen shoot du cacao, ainsi que les mesures d’accompagnement initiées par le Conseil. Pour le délégué régional, Kouadio Kouamé « cette campagne de sensibilisation vise à mieux faire connaître le virus et ses vecteurs, le mode de transmission de la maladie, les plantes hôtes du virus. Il s’agit également de sélectionner des variétés de cacaoyers résistantes, tolérantes au swollen shoot ». Après une telle sensibilisation, la deuxième étape va consister à arracher les pieds de cacaoyers infectés par des équipes et des agents de l’Agence nationale d’appui au développement rural (Anader). Ceux-ci vont ensuite apporter aux producteurs des herbicides, des insecticides, des engrais et semences de cacao «Mercedes» et de café «Turbo» ou «BMN».
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Yamoussoukro – Dans le cadre du programme national de lutte contre la maladie du Swollen shoot, 1.000 ha de cacaoyers infectés dans les localités de Yamoussoukro et Toumodi sont concernés par l’opération d’arrachage, a annoncé la déléguée régionale du Conseil café-cacao (CCC) du Bélier, Mme Josiane Fléan, vendredi, lors de la première réunion annuelle du Comité départemental de suivi des activités de la filière organisée à Yamoussoukro.
Selon Josiane Fléan, une réunion est prévue les 21 et 22 avril prochains avec le corps préfectoral de la région du Bélier pour une meilleure sensibilisation des producteurs concernés, afin qu’ils adhérent à l’opération d’arrachage de parcelles infectées et de replantage de nouveaux vergers.
Elle a rassuré que les paysans concernés bénéficieront de mesures d’accompagnement du Conseil café-cacao.
Les mesures d’accompagnement sont relatives à la mise en place d’équipes d’arrachage, de remise de kits d’arrachage, de tronçonneuses, des équipements de protection individuelle (EPI), des pulvérisateurs, des herbicides et la mise à disposition des planteurs de semences de bananiers, de riz et de maïs pour assurer le minimum de revenus.
Le Conseil café-cacao a engagé plus de huit milliards de FCFA, pour les quatre prochaines années, dans le financement des mesures d’accompagnement de l’arrachage des vergers infectés et de replantation de nouveaux vergers pour juguler le Swollen shoot.
La représentante du CCC dans le Bélier a indiqué qu’au titre des projets diligents de 2015, la délégation régionale ambitionne de relancer de la caféiculture et de susciter une nouvelle classe de planteurs.
« Huit bénéficiaires, dont deux à Yamoussoukro, ont déjà reçu des semences de cacao et recevront, en mai, des plantules de café », a indiqué Mme Josiane Fléan qui a annoncé également la distribution de produits phytosanitaires aux producteurs au mois de juin 2015, en vue d’accroître la quantité et la qualité du cacao produit pour permettre à la Côte d’Ivoire de maintenir son rang de premier producteur mondial.
Le Swollen shoot est une maladie virale contre laquelle il n’existe pas de traitement curatif. La maladie continue de sévir de manière endémique dans les cacaoyers d’Afrique de l’Ouest.
Une enquête réalisée en 2008 a montré que la Côte d’Ivoire est sous la menace de cette maladie avec un taux de prévalence de 11 à 12% des cacao-culteurs qui ont leurs plantations infectées.
(AIP)
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Le SWOLLEN SHOOT ou la maladie du gonflement des rameaux
La cacaoyère ivoirienne en danger : le Swollen shoot progresse. Une maladie se répand rapidement dans la cacaoyère ivoirienne. Il s’agit du « Swollen shoot« , maladie virale décrite pour la première fois au Ghana en 1936.
Cette maladie, largement confinée en Afrique de l’ouest, est considérée comme une maladie virale majeure. Elle a causé des pertes inestimables aux producteurs du Nigeria et du Ghana où plusieurs millions de plants de cacaoyers ont été détruits. Le virus se transmet essentiellement par des cochenilles.
Trois principaux symptômes sont en effet associés au développement de la maladie : le gonflement des rameaux et des racines, le jaunissement des feuilles et la déformation d’organes. Le gonflement des rameaux, à la base, à l’extrémité ou dans l’entre nœud, est le symptôme le plus spectaculaire de la maladie, celui qui justifie le nom de Swollen shoot attribué à cette maladie. Le gonflement des rameaux est fréquent et prononcé sur les gourmands. Les renflements peuvent également apparaître sur les racines.
Gloflement des tiges |
Les symptômes foliaires sont aussi fréquents. Sur les jeunes feuilles, la maladie se manifeste par un éclaircissement le long des nervures. Sur les feuilles adultes, l’on observe un éclaircissement jaunâtre, une décoloration et une panachure. La déformation des feuilles et des cabosses est également observée. Les arbres malades présentent des cabosses de petite taille et de forme arrondie ; ils subissent une forte défoliation et finissent par mourir.
Où sevit le SWOLLEN SHOOT en Côte d’Ivoire?
En Côte d’Ivoire, la maladie a été décrite depuis 1943 dans la zone Est à Sankadiokro (département d’Abengourou) et Kongodia (département d’Agnibilékro). Toutefois, les dégâts et la propagation de la maladie sont restés limités. Un équilibre semble s’être établi entre le virus et le cacaoyer dans cette zone.
En 2003, une prospection a permis de découvrir de nouveaux foyers dans le Centre-Ouest du pays, dans les départements de Sinfra et Bouaflé. Rappelons que les cacaoyères dans ces deux régions couvrent 77 418 hectares.
Dans ces localités, les pertes de production dues à la maladie varient de 40 à 100%. Plusieurs vergers de cacaoyers ont été réduits à l’état de jachère par la maladie, offrant ainsi un paysage agricole de désolation.
NOUVELLE MENACE POUR LA CACAOYERE IVOIRIENNE
Déformation des cabosses |
Ampleurs des dégats
La maladie réduit de façon significative la production et le développement des cabosses ainsi que la qualité des fèves. Dans les localités de Bouaflé et Sinfra où les foyers ont été repérés, plus de 8 600 hectares de cacaoyers ont été détruits et les rendements ont chuté de plus de 66%. Les premières observations ont montré que dans un rayon de 22 mètres autour d’un foyer, les cacaoyers, bien qu’apparemment sains, sont déjà infectés par le virus.
Les partenaires techniques du projet |
- Fonds Interprofessionnel pour la Recherche et le Conseil Agricoles (FIRCA),
- Fonds de Développement et de Promotion des activités des producteurs de Café et de Cacao (FDPCC),
- Centre National de Recherche Agronomique (CNRA),
- Agence Nationale d’Appui au Développement Rural (ANADER),
- Ecole Nationale de Statistiques et d’Economie Appliquée (ENSEA),
- Centre de Cartographie et de Télédétection (BNETD/CCT).
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