Samedi dernier, on apprend par Télé Loisirs (ou son frère) que le président ivoirien Laurent Gbagbo a convaincu Michel Denisot de venir l’interviewer à Abidjan. Première interrogation : les amis de Sarkoque sont objectivement les canalplusiens ne vont voir QUE Gbagbo et la Moitié de Carla accepte ça ? Car il n’est alors pas question d’un doublé avec Ouattara derrière…
Dimanche. Info du jour. Le projet c’est de réaliser l’interview le dimanche et la diffuser lundi soir. Sauf que le lundi, rien. Et pas des masses d’explication. À la place de Gbagbo, l’écureuil du NPA, Besancenot, celui qui garde ses bonnes idées dans ses joues et parle des sans-papiers quand il faudrait parler des travailleurs. Interrogé par le soporifique Ali Badou. Une pénitence.
Mardi. La même. No Gbagbo. À défaut d’information, on conjecture (mais sans l’écrire). Sûrement que finalement Sarko a réclamé à Denisot que soit également interviewé ADO. Ne serait-ce que pour corriger la pénible impression laissée par sa dernière prestation surFrance 24, face à un Sylvain Attal étonnamment pugnace, reposant ses questions comme un vrai journaliste qui veut une réponse, martelant la face d’Ado à coups de crochets interrogatifs : si vous faites pas la guerre, vous faites quoi, là ? Entretien qui par son diffuseur, France 24, rongée de l’intérieur par la tragédie Christine Ockrent, accusée d’espionnage (mais pour le compte de qui ? Pour elle, comme ça, parce qu’elle est despote et veut tout savoir sur qui couche avec qui dans son entreprise ?), prend un caractère officiel. Question du jour : Canal + sera-t-il plus sympa avec Gbagbo que France 24 avec Ado ?
Au centre Denisot
Mercredi. Diffusion de l’interview. Montée, semble-t-il, mais pas grossièrement. Gbagbo est pas mal sans plus, d’un point de vue français (dans la diaspora, on l’a trouvé pas assez offensif et vindicatif). Pas mauvais du tout, d’un point de vue (pan)africain. Temps fort unanimement relevé : Ouattara veut ressembler aux occidentaux, pas Gbagbo. L’intro de Jean-Michel Apathie fut comme lui : dispensable, globalement stupide et normalement condescendante. Denisot, encore plus nul que d’habitude (ne serait-il « bon » qu’à servir les plats ?). Pendant 10 minutes, il a répété Commission électorale internationale au lieu d’indépendante. Ça semble rien, mais ça dit tant. Premières effluves de rumeur…
Jeudi. Ado serait venu à Paname !!! Le 8 janvier, se faire soigner. Dans les mails et textos qui volent plus ou moins bas : le numéro du vol, le numéro de la bagnole prise à Villacoublay, l’identité de ceux qui avec lui auraient voyagé… Madame, bien sûr. Mais aussi Bédié. Lui non plus pas en grande forme. Sur le plan médiatique, on en est désormais à : Ouattara aussi se fait interviewer par Denisot et c’est diffusé ce jour. On explique que l’interview a été non seulement enregistrée (alors que Denisot répètera tout le long du Grand journal qu’on est en direct…), mais réalisée en duplex… Grand étonnement ! Si Denisot était à Abidjan, pourquoi n’avoir pas, d’un coup d’hélico, comme tout le monde médiatique occidental, poussé jusqu’à l’hôtel du Golf ? Pour des raisons de sécurité. Lesquelles ? Quelles raisons de sécurité s’appliqueraient à Canal + et pas à France 24 ou à Paris Match ? Diffusion de l’interview d’Ado. Moins mauvais que sur France 24. Mais pas beaucoup plus. Hésitant. Figé. Denisot, même cause, même inconséquence professionnelle. Sauf que là, c’est plus une rumeur, c’est le sujet de moult articles ivoiriens (qui valent bien comme source les journaux pro-Ado) : Ouattara serait venu à Paris… Ce serait même parce qu’il n’était pas encore rentré que Denisot n’a pas pu réaliser l’entretien à Abidjan. D’autant que la raison invoquée par Denisot, des questions de sécurité, cadre mal avec des photos récemment parues, le montrant dans un des lieux branchés d’Abidjan… loin des turpitudes d’un reporter de guerre.
Denisot seul, ou à peu près, doit savoir pourquoi l’interview a été réalisée en duplex…

    
    
    
    
    
    
    
    
The so-called electoral crisis in Ivory Coast hardly has any African Press, any African perspective, to present it.
Firstly, how not to develop an African perspective. Much of what Zimbabwe has got on the situation in Ivory Coast has to come from Agence France Press (AFP) and Reuters, reaching us largely through Zimpapers. With what we have gone through from 2000 until 2008 – no less than four Ivory Coast-like electoral situations – I fail to understand why we think media systems of meddlesome ex-colonial powers can give us clean news on situations similar to what the BBC and the entire British media distorted here. Western power is mediated and mediased and western media networks are partners in imperial conquest. They have always been imbedded, always armed with the reflex of an occupying power. We who used to tell the rest of Africa not to be misled by the British and American media surely cannot ourselves rely on French media for reportage on events happening in an ex-French colony that has chosen to free itself?
How does the UN, itself the failed supervisor of the whole process, rise above the same process in judgment? Indeed hurry to favour one result against the other, and do so against its loudly proclaimed failure to demilitarize the North in order to create even conditions for a national poll? Who failed Ivory Coast, Gbagbo, or the UN? Who deserves to leave Ivory Coast, Gbagbo or the effete UN? What deserves to come in, a fair ballot or a full invading battalion. Congo in the early 1960s showed us how the UN can in fact be used to suppress and even assassinate legitimate interests of a people. Congo in Africa’s 1960s showed us how meddlesome colonial powers can piggy-bag their sinister designs on a UN operation. Today, Ivory Coast shows Africa yet again how the UN is no insurance against electoral rigging, indeed against a destabilizing electoral process.









