Après la pluie, vient le beau temps, dit l’adage. Cela pourrait bien aller comme un gant aux populations ivoiriennes, vu le comportement qu’ils ont affiché durant cette semaine d’électorale.
Embouteillages et klaxons bruyants de véhicules sur certaines artères principales de la ville d’Abidjan, le boulevard des martyrs à Adjamé-Plateau, le boulevard Latrille à Cocod, ou à l’échangeur de la Riviéra II, gares de taxis et de ‘‘wôrô wôrô’’ bondées de monde, supermarchés et marchés très animés. visiblement, la vie semble avoir repris en ce milieu de semaine dans la capitale économique ivoirienne après un début d’inactivité véritable. « Ça se comprend ! Il faut dire que les gens avaient peur de sortir à cause des élections. Nous-mêmes, on arrêtait de rouler dès 21heures parce qu’on ne savait pas ce qui allait se passer », s’exclame avec un peu d’humour Touré Sanga, chauffeur de ‘‘Gbaka’’ sur la ligne Adjamé-Bingerville. Un regain d’activités qui se ressent sur le commerce de Mme Touré Fanta, restauratrice à Adjamé 22O Logements. Depuis dimanche, c’est ce jeudi matin qu’elle a recommencé à vendre. « J’ai préparé le lundi mais toute la nourriture est restée parce que mes clients ne sont pas venus. Donc pour ne pas perdre, j’ai attendu deux jours pour voir. Comme aujourd’hui les gens sont sortis, moi aussi j’ai repris », explique –t-elle. Cette nouvelle dynamique sociale n’est pas que du domaine du commerce ou du transport, car, elle donne même des idées à certains inconditionnels fêtards comme M. Kouanou Yves et ses amis. Nous les avons trouvés dans un restaurant à Cocody St Jean autour d’un pot. Ces derniers disent avoir vécu ces quelques jours de réserve populaire post électoral comme une éternité. Alors pour rattraper ce temps perdu, Yves dit avoir une idée de génie. « Ce weekend, du vendredi au dimanche, je compte d’abord organiser une belle petite fête en famille et inviter des amis. Après, j’irais à Bassam avec ma femme et mes enfants pour profiter un peu du beau temps », s’explique-t-il avec beaucoup de nostalgie avant d’ajouter que « pour nous qui ne faisons pas de politique, les remue-ménages de ce genre qui paralysent la ville ne nous arrangent pas. Nous on veut faire le show, c’est tout », raconte-t-il.
Comme tétanisés par le déroulement et surtout le dénouement de l’élection présidentielle du 25 octobre dernier, les populations ivoiriennes étaient restées cloitrées chez elles depuis dimanche. Mais avec la proclamation des résultats par la Commission nationale indépendante ce mercredi, le constat est tout autre. Les ivoiriens retrouvent peu à peu une vie normale.
Ange TIEMOKO