Contribution postée librement par un Koacinaute::
Depuis maintenant 72 Heures, nous remarquons que certaines personnes attachent à leur poignet, à la portière de leur véhicule ou encore au portail d’entrée de leur domicile une banderole en plastic de couleur bleue. Curiosité oblige en ces moments sensibles, je suis allé aux renseignements dans trois endroits différents du District d’Abidjan.
A Port-Bouët, Koumassi et Treichville où j’ai observé le phénomène, j’ai interrogé une dizaine de personnes qui n’ont pas hésité à nous mettre dans le secret des dieux. Il s’agirait d’une marque ou d’un signe d’identification du bord politique de la personne ou du bien brassardé. A la question de savoir l’intérêt d’une telle entreprise, la première personne interrogée à Port-Bouet, après s’être rassurée que j’étais des siens m’a fait cet aveu effroyable. « On nous a dit de faire ça si on ne veut pas mourir. » « Comment ça si je ne veux pas mourir ? » m’étais-je exclamé. C’est alors que, face à mon étonnement, il ajouta : « Des jeunes du quartier abattoir sont venus nous dire que bientôt, ils vont ‘‘gbamougou’’ ; càd. tuer tous les ‘‘boussoumani’’ (non croyants). » Et d’ajouter, « ceux qui auront des brassards bleus en plastic ce jour là seront épargnés. » En fait lorsque le virtuel bourreau se retrouverait devant sa virtuelle victime, il prendrait soins de vérifier l’existence du signe distinctif avant de porter ou non l’estocade.
Pour la quasi totalité des personnes interrogées, la banderole bleue en plastic trouvée aux lieux ci-dessus indiqués est la preuve que vous êtes militant ou sympathisant du Rassemblement des Houphouétistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP), organe politique proche de Dramane Ouattara, Président élu, reconnu par la Communauté Internationale. A l’inverse, si vous n’êtes pas identifié comme tel, alors vous êtes considérés comme appartenant au camp de La Majorité Présidentielle (LMP) proche du Président Laurent Gbagbo. Dans ce cas, la sentence est sans appel, vous subissez le châtiment prévu. La mort. De l’autre côté, les sympathisants du Président Gbagbo réagiraient en s’attaquant systématiquement à tous ceux qui ne présenteraient pas le signe distinctif d’appartenance : la banderole en plastic de couleur bleu.
Intox ou rumeur, il est temps de lancer la sonnette d’alarme à l’endroit non seulement des deux camps, de l’ONUCI et de la Licorne, mais aussi et surtout de toutes les communautés ethniques et religieuses pour éviter à la Côte d’Ivoire un génocide à grande échelle en cours de réalisation. Vivement que les acteurs politiques réagissent et prennent à tous les niveaux des mesures adéquates pour éviter à la Côte d’Ivoire une catastrophe humanitaire. Elle n’a pas besoin d’un génocide. Elle a plutôt besoin de vivre en harmonie avec tous ses fils et toutes ses filles, dans un environnement paisible et sécurisé.
Koacinaute = membre inscrit sur Koaci
By: C. T. Jamieson