La juge Sanji Mmasenono Monageng et la procureure Fatou Bensouda, liées par la Gambie ?
A 24h du jugement en appel du président Ivoirien Laurent Gbagbo, Eventnews Tv s’est intéressé au profil de la juge présidente Sanji Mmasenono Monangeng, celle-là même qui a statué sur la requête en appel de la décision (rejet) de la mise en liberté provisoire de Laurent Gbagbo. En effet, c’est demain vendredi 26 octobre que sera lue publiquement la décision de la chambre d’appel. Comme nous l’écrivions dans nos précédentes publications, l’audience qui se tiendra demain à la Haye (chambre d’appel) de 14h30 à 16h n’est ni une audience de confirmation des charges ni le procès du président Laurent Gbagbo. Cela reste purement et simplement de l’ordre de la procédure. Le dossier du président Laurent Gbagbo ayant été examiné pour la première fois le 13 juillet dernier depuis sa comparution initiale du 5 décembre 2011, il est de l’ordre du normal que la chambre d’appel se prononce (en cas d’appel) avant un deuxième examen du dossier (prévu le 30 octobre). Enfin si le 30 octobre reste une audience ou conférence de mise en état (donc de la routine) comme il est écrit dans le calendrier des audiences (voir site CPI), le 26 octobre devrait conditionner la suite de la procédure, en tout cas, l’audience du 30.
Mais avant, qui est celle qui décidera du maintien en détention ou de la libération du président Laurent Gbagbo ? Car on le sait quelque soit la décision de la chambre préliminaire sur cette question, soit le procureur fait appel soit la Défense le fait. Ce qui signifie que la chambre d’appel dernier recours après la chambre préliminaire et qui a les mêmes compétences qu’une chambre de première instance, donc au-dessus de la chambre préliminaire a un rôle fondamental à jouer dans le dossier.
Entrée en fonctions le 11 mars 2009 pour un mandat de neuf ans en tant que juge, Mme Monageng est la première vice présidente de la Cour depuis le 11 mars 2012 pour un mandat de trois ans avec affectation à la Section des appels.
Il faut rappeler que la juge Monageng, originaire du Botswana est née en 1950. Elle a siégé à la Haute Cour du Royaume du Swaziland, où elle a connu d’affaires pénales et civiles et de questions touchant au droit constitutionnel, avant de s’intéresser à la Cour pénale internationale en tant que membre du groupe d’experts du Commonwealth. Elle a été juge à la Haute Cour de la République de Gambie (le pays de Mme la procureure Fatou Bensouda !!!). Elle a débuté sa carrière juridique en tant que magistrat au Botswana. Ayant fait partie, de 2003 à 2009, de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples créée par l’Union africaine, la juge Monageng dispose d’une vaste expérience des questions liées à la promotion et à la protection des droits de l’homme. Elle a été nommée Présidente de la Commission en novembre 2007. La juge Monageng a également présidé l’un des mécanismes spéciaux mis en place par la Commission, à savoir le Comité de suivi sur la torture ou autres traitements inhumains ou dégradants. Elle est intervenue lors de nombreuses conférences portant sur les droits de l’homme, le droit pénal, le droit humanitaire et de nombreuses autres branches du droit. En 1994, elle a occupé les fonctions d’adjoint au chef du service judiciaire de la Mission d’observation des Nations Unies en Afrique du Sud. Elle est aussi membre fondateur de la Société de droit du Botswana, qu’elle a présidé pendant de nombreuses années. Elle a une grande connaissance, entre autres, des questions relatives aux droits de la femme et des peuples et communautés indigènes, ainsi qu’à la torture et aux droits de l’enfant. Elle est membre de nombreuses organisations internationales, notamment de l’Association internationale des femmes juges, de la Commission internationale des juristes et de la Société internationale pour la réforme du droit pénal. La juge Monageng a siégé au sein de nombreuses instances nationales, régionales et internationale.
Philippe Kouhon (Eventnews Tv)
Source : CPI