LIBREVILLE – Le ministre gabonais du Pétrole, Etienne Ngoubou, est revenu dimanche sur le différend judiciaire qui oppose l’Etat gabonais à la société pétrolière Addax Petroleum, après le retrait d’un permis d’exploitation, dans un entretien avec l’AFP en marge du NY Forum Africa.
« Nous avons pris la décision de retirer de manière définitive le champ d’Obangue (sud-ouest) à la société Addax Pétroleum (…) qui n’avait pas respecté ses obligations contractuelles » le 10 décembre, après plusieurs mois de négociations infructueuses, a déclaré le ministre.
Addax Petroleum, société présente au Gabon depuis 1996, a été rachetée en 2009 par le géant chinois Sinopec, et exploite cinq gisements d’hydrocarbures dans ce petit pays d’Afrique centrale sous forme de contrats d’exploitation et de partage avec l’Etat.
M. Ngoubou reproche notamment à la filiale de Sinopec sa « mauvaise gestion », des « cas de corruption », « beaucoup de défauts sur le respect de l’environnement » et d’avoir « exporté des volumes de pétrole sans (les) fiscaliser ». A la suite de ce retrait, affirme le ministre, « ils ont pris la décision unilatérale de fermer le champ sans nous en informer » et « porté l’affaire devant la cour arbitrale de la Chambre internationale de commerce de Paris ».
Le gisement a depuis été transféré à la société nationale Gabon Oil Company (GOC). Le ministre a par ailleurs menacé Addax de lui retirer un deuxième permis sur le champ de Tsiengui (sud-ouest), « exploité dans les même conditions que le champ d’Obangue ». « Si dans 15 mois ils ne font pas d’efforts nous serons obligés de leur retirer ce permis », a-t-il affirmé.
Interrogé sur le risque de faire fuir les investisseurs étrangers à la suite de ce retrait de permis, M. Ngoubou a assuré que le Gabon « respecte les contrats que nous avons signés (…) avec Addax il y avait eu trop de dérapages ».
Le Gabon est le 4e producteur subsaharien de pétrole produisant entre 220.000 et 240.000 barils par jour. Officiellement, ses recettes assurent à l’Etat 60% de son budget. Les principaux exploitants sont l’anglo-néerlandais Shell et le Français Total, qui représentent environ la moitié de la production gabonaise.