Le Caire – Le ministre du Tourisme égytien a démissionné après la nommination d’un ex-djihadiste à la tête de la région de Louxor par Mohamed Morsi. Cette désignation, très largement contestée, est perçue comme un obstacle à la relance du tourisme.
La nomination par le président égyptien Mohamed Morsi de plusieurs gouverneurs islamistes, dont un fondamentaliste salafiste pour la région touristique de Louxor, a entraîné la démission du ministre du Tourisme et provoqué manifestations et dans le nord du pays. Ces nominations controversées alourdissent un contexte déjà tendu par des appels à des manifestations de masse contre Mohamed Morsi le 30 juin, premier anniversaire de son investiture.
Hicham Zazou a indiqué qu’il ne pouvait pas « continuer à exercer les fonctions de ministre du Tourisme », après la nomination à Louxor d’Adel al-Khayyat, ex-djihadiste, responsable du Parti de la construction et du développement, la branche politique du groupe islamiste radical Gamaa Islamiya.
Un obstacle à la relance du tourisme. Sa nomination a provoqué la colère dans le secteur touristique, très rentable avant la révolte de 2011 ayant conduit à la chute de Hosni Moubarak, mais qui a depuis grandement pâti de l’instabilité sur le plan sécuritaire et politique.
Des employés du secteur touristique de Louxor ont menacé de bloquer l’accès aux temples pharaoniques et d’autres sites antiques dont la région regorge faisant valoir que la nomination risquait de ruiner les espoirs de reprise de cette activité.
Le Premier ministre Hicham Qandil a fait savoir qu’il avait refusé la démission de Hicham Zazou et lui avait demandé de rester à son poste le temps de réexaminer la situation. Mais, selon une porte-parole du chef du gouvernement, le ministre a insisté sur le fait qu’il cesserait de travailler « aussi longtemps que le nouveau gouverneur resterait à son poste, portant grandement préjudice au tourisme en Egypte et tout particulièrement à Louxor ».