Le Caire- Des dizaines de milliers d’islamistes égyptiens ont manifesté vendredi pour soutenir le président Mohamed Morsi, dans un climat tendu avec l’opposition qui appelle de son côté à une mobilisation massive à la fin du mois pour réclamer le départ du chef de l’Etat.
Les manifestants portant des drapeaux égyptiens et des portraits du chef de l’Etat se sont rassemblés devant une mosquée de Nasr City, un faubourg du Caire, en scandant « Oui à la stabilité, oui à la légitimité » ou « Morsi est le président de tous les Egyptiens ».
Les opposants « ne doivent pas croire que nous sommes une minorité. Nous sommes capables de protéger la légitimité et la charia », affirmait Hamida Bakkout, une infirmière de 43 ans brandissant une banderole avec la photo du président.
« Notre message est que nous sommes nombreux avec le président. Nous n’avons rien à faire de la mobilisation de l’opposition », affirmait Omar Mostafa, 18 ans, venu de la région de Beheira, dans le delta du Nil. De nombreux manifestants de province sont venus au Caire grâce à des bus affrétés pour l’occasion, a constaté un journaliste de l’AFP.
Plusieurs journalistes ont quitté la manifestation face à des supporteurs du président qui ont jeté des bouteilles d’eau et endommagé une partie de leur matériel accusant les médias de « tenter de mettre à mal le projet des islamistes », a rapporté à l’AFP Mahmoud Abou Bakr, un reporter de la BBC attaqué par des membres du cortège.
A quelques rues du rassemblement, devant le ministère de la Défense, des centaines de manifestants hostiles au président Morsi se sont réunis pour demander aux militaires de prendre le pouvoir.
A Alexandrie (nord), des partisans et des adversaires de M. Morsi ont échangé des insultes et se sont brièvement bagarrés devant une mosquée de la ville, ont rapporté des médias gouvernementaux.
Une autre figure de l’opposition, l’ancien chef de l’agence atomique de l’ONU Mohammed ElBaradei, a quant à lui pressé les Egyptiens de soutenir la campagne Tamarod afin de dénoncer un « régime en faillite » qui « tue l’esprit de la révolution ».