Le président béninois Boni Yayi, qui finira son deuxième mandat en 2016, a déclaré samedi ne pas avoir l’intention de briguer un troisième mandat.
« Je n’ai aucune intention de briguer encore un autre mandat en dehors des deux constitutionnels que je terminerai en avril 2016 (. ..) Je l’ai rappelé à maintes reprises, notamment devant dix chefs d’Etat africains venus assister à mon investiture le 6 avril 2011, devant le Pape Benoît XVI en novembre 2011, devant les présidents Nicolas Sarkozy et François Hollande et devant l’ administration Obama, devant le secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-moon », a-t-il indiqué en expliquant les motifs réels de la révision de la Constitution béninoise lors d’une rencontre avec les têtes couronnées et les sages du pays.
« En aucun cas, l’article 42 de la Constitution ne doit être touché, garantissant ainsi l’alternance au pouvoir », a-t-il affirmé avec véhémence.
Selon l’article 42 de la Constitution béninoise, le président de la République est élu pour un mandat de cinq ans renouvelable une seule fois et en aucun cas, nul ne peut exercer plus de deux mandats présidentiels.
Pour le président Boni Yayi, cette disposition constitutionnelle déjà appliquée en 2006, année à laquelle il a été élu pour un premier mandat, le sera encore en 2016.
Le président Boni Yayi a déploré le fait que le climat socio- politique national est vicié depuis un certain temps par la polémique sur le projet de révision de la Constitution du 11 décembre 1990, initié par son gouvernement.
« Sur les réseaux sociaux (facebook, forums de discussion, blogs et sites web) et dans les médias traditionnels, une campagne de désinformation sans précédent, est organisée contre ma modeste personne accusé de vouloir modifier la loi fondamentale du Bénin pour se maintenir au pouvoir, au terme de mon actuel et second mandat qui prend fin le 06 avril 2016″, a-t-il dit.
Selon le président Boni Yayi, le projet de révision de la Constitution, introduit à l’Assemblée nationale, vise à favoriser le développement du pays à travers la réduction de la pauvreté.
« Mon ambition le plus ardent pour ce Bénin est de le voir avant 2016, un pays développé et modernisé, où chacun de ses citoyens pourra vivre heureux », a-t-il affirmé.
Il a expliqué que les trois innovations essentielles introduites dans le nouveau projet de loi portant révision de la loi fondamentale, à savoir la création et la constitutionnalisation de la Cour des Comptes, la constitutionnalisation de la Commission Electorale Nationale Autonome (CENA) et l’imprescriptibilité des crimes économiques, » participent à l’amélioration de la gouvernance au Bénin et sont des préalables à l’élimination de la pauvreté ».
« Elles visent à instaurer la transparence dans la gestion des affaires de la République, à accélérer notre marche vers le progrès et la prospérité et à soigner l’image de marque de notre pays auprès de nos partenaires et des pays de la sous-région », a-t- il souligné.
Du fait de l’inexistence d’une Cour des Comptes au Bénin, certains partenaires ont privé le pays de leur appui budgétaire, a- t-il dit.
« Au demeurant, en dehors de la République soeur du Mali dont la situation se comprend aisément, notre pays le Bénin reste le seul pays à n’avoir pas pris de telles dispositions au sein de l’UEMOA », a-t-il rappelé. Fin