Réponse de Kruz Castillo, un Ivoirien du Nord, à l’appel des pro Ouattara du Nord

Mon cher Diarrassouba, ce n’est pas faux que certains Ivoiriens mal cultivés nous prennent parfois pour des Ivoiriens de seconde zone ou même pour des étrangers. Mais personnellement j’ai au moins autant de culture qu’eux pour leur donner la réplique qu’ils méritent. Donc, je n’ai vraiment pas de problème avec cela. Mais regarde bien l’histoire de notre pays.

Nous avons vécu ici en bonne intelligence avec nos frères de la CEDEAO, du reste de l’Afrique et du monde. Tant qu’il n’était pas question de carte de séjour, on ne faisait vraiment pas de différence. Mais dès que cette dernière a été introduite, des problèmes financiers se sont posés à ces étrangers qui vivaient ici sur notre sol. Le ressortissant de la CEDEAO devait payer 15 000 f/an par personne âgée de 16 ans et plus. Et les autres étrangers devaient payer 50 000 f/an par personne. L’Ivoirien natif du nord a des similitudes culturelles, religieuses, patronymiques avec les étrangers issus de la CEDEAO.

Imaginez un individu, marié à 4 épouses et qui a au moins 6 gosses de plus de 16 ans. C’est une fortune à payer chaque année. Ne pouvant pas faire face à ces charges, nombre d’entre eux ont commencé à dealer avec nos parents pour devenir Ivoiriens sans y mettre les formes légales. Evidemment, des complicités ont été vite découvertes. Et la police a commencé à être plus incisive et tranchante avec les contrôles du nordiste. Cela n’est pas allé sans effets délétères pour nombre d’entre nous. L’ivoirité de Bédié est venu exacerber tous nos malheurs. Il ya donc comme un déterminisme entre la carte de séjour de DAO (Dramane Alassane Ouattara, NDLR), l’ivoirité de Bédié et les malheurs du nordiste.

S’agissant des projets de développement que DAO aurait pour le nord, le bon sens commande de reconnaître qu’il n’en est pas l’initiateur. En effet, dès la prise de pouvoir de GBAGBO, il a lui même lancé les travaux de goudronnage des axes Boundiali-Odienné et Boundiali-Tengrela. Un lycée de jeunes filles était prévu pour Odienné. Quand brusquement DAO l’a perturbé avec sa guerre. Gbagbo aurait eu les coudées franches, que depuis 7 ans au moins nous serions à la phase d’exploitation de ces projets.

Dans la Cote d’Ivoire actuelle dite en chantier selon DAO (mon œil), il n’y a aucun projet en cours dont DAO est le concepteur. Tous les projets en cours avaient déjà été étudiés par Gbagbo et leur financement obtenus. Pour moi, il est intellectuellement malhonnête de chasser quelqu’un par les armes et s’accaparer ses projets. DAO n’est pas plus bosseur que Gbagbo, le père du budget sécurisé !

C’est pourquoi, répondant à votre requête de vous rejoindre, je dirai clairement que je ne serai jamais ADOrateur ! Moi ADOrateur ? C’est une combinaison impossible !