Après un 11 novembre passé en France, même hospitalisé, puisque les concierges en faction ont assuré qu’après un séjour bref à l’hôpital militaire de Toulon, Ouattara se serait reposé 24 heures dans une clinique en Suisse, au bord du lac : peut-être même a-t-il pris le temps de jeter du pain aux canards et autres cygnes qui se prélassent sur la Riviéra suisse…
Le voilà de retour, avec une forme presque olympique, puisqu’il a immédiatement présidé un Conseil des ministres. D’autres concierges ivoiriennes indiscrètes prenant le relais, ont observé deux médecins français descendant de l’avion avec semble-t-il tout un arsenal médical, pour offrir au parâtre de la nation ces soins qu’aucun Ivoirien même dans ses rêves ne peut espérer recevoir. C’est probablement pour cela que le tapis rouge n’a pas été déroulé, afin que le personnel débarquant tout ce matériel médical – un véritable mini-hôpital de campagne ! – ne se prenne pas les pieds dedans.
Une fois reboosté, la pile rechargée, il va passer quelques jours au pays avant de partir pour de nouvelles aventures, emportant avec lui son hôpital français volant.
Déjà on nous annonce une Saint-Nicolas à Paris, à l’occasion d’un Sommet de l’Elysée pour la sécurité et la paix en Afrique les 6 et 7 décembre prochains, 42 chefs d’états et premiers ministres auraient déjà répondu présent à la convocation du Grand Chef Hollande, dont la hotte de saint-Nicolas attend certainement d’être garnie par les cadeaux africains de tous les petits enfants noirs, tellement riches. Seul le président angolais Eduardo dos Santos s’est désolidarisé de ses collègues, répondant « niet » au locataire de l’Elysée.
Et comme le kérosène coûte cher pour tout le monde, sauf pour le dirigeant ivoirien qui se promène constamment dans les airs, Paris compte bien lors de ce séjour en France de tous ces préfets collabos, « rentabiliser son raout africain » comme l’écrit la lettre du Continent du 13 novembre.
Le 4 décembre déjà, le Médef international sponsorisera une conférence économique à Bercy : gageons que l’Economiste-phare de l’Afrique et résident accidentellement en Côte d’Ivoire…- y jouera un rôle prépondérant de représentant de commerce en tous genres, bradant les derniers stocks disponibles. Le lendemain, le ministre Pascal Canfin distribuera les « AWARDS ». Huit cent dossiers concourent pour tenter de décrocher la lune: un soutien financier de l’Agence française de développement. Ouattara espère bien glaner quelques Euros à injecter dans son économie pour transfuser son « argent qui travaille sans circuler ».
L’après-midi sera plus ludique: Nicolas Hulot, l’animateur, écologiste et « envoyé spécial » de François Hollande , chargé de la protection de la planète animera curieusement avec le ministre de l’écologie et de l’énergie et du développement durable Philippe Martin une conférence sur la menace d’extinction des éléphants. Etrange tandem, quand on nous rapporte que des éléments de la Licorne et l’Onuci participent au trafic illégal de l’ivoire…
En attendant la venue de la délégation, Charles Providence Gomis, l’ambassadeur procède à la restructuration du personnel de sa chancellerie parisienne. Comprenez qu’une centaine d’employés seront remerciés, mais ils pourront donc bénéficier d’un vol retour dans l’avion présidentiel, avec en prime le sourire de dame Dominique, les veinards! Les festivités de la Saint-Nicolas terminées, ils débarqueront en Côte d’Ivoire et découvriront entre deux apparitions de Délestron, une ville débordante de lumière, accueillante sous sa pluie de milliards de…guirlandes lumineuses.
Bref,tout va bien : un agenda normal dans une Côte d’Ivoire normalisée, avec un président presque jeune et dynamique, aux commandes de l’astronef-ivoire, un engin virtuel entre ciel et chaos.
Shlomit Abel, 15 novembre 2014