De violents combats opposaient jeudi soir des milices rivales à Tripoli où des coups de feu et des explosions étaient entendus dans le sud de la ville, selon des correspondants de l’AFP.
Des armes lourdes ont été déployées, et des chars et des pick-up ont pris position dans certains quartiers du sud de la capitale libyenne, sous la coupe d’une mosaïque de milices de diverses obédiences.
Des médias libyens ont fait état d’au moins 7 morts mais il n’était pas possible dans l’immédiat d’obtenir le bilan des victimes de source indépendante.
Des combats quasi-quotidiens opposent ces groupes armés qui se livrent, depuis la chute du dirigeant de Mouammar Kadhafi en 2011, à une lutte d’influence empêchant les gouvernements successifs de rétablir l’ordre dans le pays, en l’absence d’une armée ou d’une police régulières.
Livrée au chaos, la Libye est dotée depuis le 30 mars d’un gouvernement d’union nationale (GNA) censé restaurer l’autorité centrale et lutter contre les jihadistes du groupe Etat islamique (EI).
Soutenu par l’ONU, les Etats-Unis et les Européens, cet exécutif d’union installé dans la capitale devait remplacer les deux « gouvernements » qui se disputaient le pouvoir en Libye depuis près de deux ans, l’un basé dans l’Est et l’autre à Tripoli.
Mais le GNA a échoué à asseoir son autorité, malgré le soutien de quelques milices. D’autres groupes armés lui sont hostiles et soutiennent l’ex-gouvernement de Tripoli de Khalifa Ghweil.
A la mi-octobre, ce dernier qui a toujours refusé de céder son poste, avait affirmé dans un communiqué que son « gouvernement de salut national » avait repris ses fonctions après avoir pris le contrôle, sans combat, du bâtiment du Conseil d’Etat libyen à Tripoli.
M. Ghweil qui occupe toujours le bâtiment, bénéficie de l’appui de quelques milices, dont des islamistes, de la coalition Fajr Libya qui s’était emparée de la capitale Tripoli durant l’été 2014.
Les combats ont éclaté jeudi dans l’après-midi autour des locaux occupés par M. Ghweil près de l’Hôtel Rixos, avant de s’étendre dans d’autres quartiers du sud de la capitale.
Les causes des affrontements n’ont pas été clairement établies.
Outre les motivations politiques, des rivalités opposent groupes salafistes et autres milices islamistes anti-GNA et loyales au mufti controversé Sadek al-Ghariani, qui dirige Dar al-Ifta, la plus haute autorité religieuse du pays.
La tension entre les deux camps est montée d’un cran depuis l’annonce le 21 novembre du meurtre de Cheikh Nader al-Omrani, membre de Dar al-Ifta.
Les salafistes ont été accusés par leur rivaux d’être derrière l’enlèvement puis l’exécution du Cheikh al-Omrani, ce qu’ils sont démenti.
AFP