Gbagbo/Ouattara même combat ? Le matraquage médiatique parle de lui même ; c’est ce dernier qui est placé là par l’occident, « favorisé » pour faciliter le pillage. Ils ont de toute façon leur compte en banque en Suisse ou en France, formatés dans les écoles d’occident mais le plus compromis est encore ce dernier, c’est toujours à lequel laissera piller son pays avec le moins de scrupule. La moitié des réserves de la Côte d’Ivoire sont déversées au trésor français.
Africa, Africa relève toi, là où nous sommes nous n’avons pas d’autre arme à t’indiquer que celle qui coule dans tes veines et qui irrigue ton corps noir comme l’ébène. Ces veines ouvertes qui coulent vers l’occident, maintenant vers la Chine, l’Inde, etc et que tu regardes avec tes yeux d’africain. Nous rêvons de lever une armée internationale mais ce n’est qu’un rêve d’occidental, « d’enfant gâté » dopé à la révolution « humaniste » et à la télé, enfant roi qui ignore encore la Charte du Mandé. Dans cette guerre des idées, des armées juridiques et d’experts, des bureaucrates et lobbies ont étouffé l’expression saine de la base qui est contre la mondialisation ; le gouvernement du peuple par le peuple pour le peuple. L’initiative est déviée et accompagne le système alors que nous luttons contre. N’attendons pas cette chute imminente de cette machine à broyer. Des îlots de résistance se sont déjà constitués et progressent partout sur les cinq continents qui ne dérivent pas. [1]
« La base, c’est s’occuper du vivant et l’accompagner, parce qu’on ne pourra jamais le maitriser comme l’homme a cru qu’il pouvait le faire, on essaye de le comprendre… » (Olivier Clisson)
Faut-il encore te rappeler Thiaroye, Madagascar, Sétif et tous les massacres accumulés depuis 500 ans qui font que l’Afrique est le continent aux mille holocaustes ? Tu chantes « mon pays va mal » car tu chantes toujours ce que tu vis, mais est-ce surtout pour mieux t’accommoder de tes chaînes ?
Et cela a déjà été dit : L’ONU est une enveloppe vide, on met ce qu’on veut à l’intérieur, surtout des gros billets. Des faux universalismes. Comme le FMI, la BM, l’OMC etc, sont des paravents pour institutionnaliser le pillage, l’acculturation, l’uniformisation. La palme de la déviance suprême se partage entre les fondations et les ONG financées par les mêmes banques et multinationales. La technique de propagande a réussi à montrer le « 1% solidaire » et ainsi cache le « 99% d’omnicide ».
« Le développement est un voyage qui compte plus de naufragés que de navigateurs » dit Galéano ; ce voyage mène au précipice comme si la terre était plate, ça c’est peut-être ce que dirait Galilée « avec le recul ».
Côte d’Ivoire, rien que le fait d’avoir gardé ce nom témoigne de l’assujettissement à la marchandisation du monde. Ils l’avaient dit aussi ces anciens, il n’y a pas d’État africain, ce n’est qu’une lubie occidentale comme les frontières découpées au couteau en dépit de la nature humaine africaine pour mieux se partager ce gâteau déjà indigeste tellement il supporte d’affamés en guerre, de déserts et de pollution provoqués et même importés par l’occident, comme les déchets nucléaire par l’intermédiaire de ces africains corrompus et esclavagistes eux aussi. Césaire dénonçait ces noirs qui singent les blancs, ils sont en fait blancs avec une enveloppe noire ; des mutants des transnationales ; des OGM, des clones. Il ne peut pas y avoir de frontières en Afrique parce cela n’est pas africain. Parce qu’une frontière en Afrique équivaudrait à un mur de Berlin en Occident ou un mur de Gaza au Moyen Orient. Une scission contre nature.
Il n’a pas d’État africain, il n’y a que l’État Bouygueivoirien, l’État Arévanigerien, l’État Bolorécamerounais, l’État TotalElfgabonais, etc. Rien d’africain dans tout cela. Une tartufferie de premier ordre. « et le mensonge sort de sa bouche : moi, l’État, je suis le peuple… » c’est du Nietzche (à tes souhaits 2011), un chef blanc qui n’arrête pas de faire le trajet campagne-banlieue…
Après « le pillage traditionnel », maintenant des pans entiers de territoires sont « vendus » aux chiens du marché, États ou multinationales, alors que pas un seul peuple africain n’est en souveraineté alimentaire. Ces crapules non contentes d’avoir imposé le marché carbone marchande déjà la biodiversité. Rien ne peut les arrêter si ce n’est toi l’africain, l’indigène qui sent sa terre malmenée dans ses veines. Traiter cela à l’africaine, tu sais le faire. Et arrache ces cultures qui ne sont pas vivrières, arrache ces plants qui ne sont pas naturels, arrache ces armes qui défigurent ton histoire et ton visage, l’occident compte les points, les machettes ne sont pas loin. Arrache ces industries qui ne te servent en rien, avant que ces bandits ne t’arrachent le cœur, là où nous sommes nous pensons toujours à arracher les têtes qui t’ont sucé le sang, c’est aussi dans « notre culture ». Mais nous pensons seulement et agissons peu car tout ce que nous avons accumulé autour de nous est issus de tes veines et celles de tes frères des autres continents. Accumuler aussi on a l’habitude.
« le mépris économique a largement atteint le niveau du mépris colonial » (Wolfgang Sachs).
Pas besoin de mettre les pieds en Afrique pour comprendre cela comme il n’est pas besoin d’entrer dans un camps de concentration pour comprendre ce que des hommes sont capables de faire à d’autres hommes, aveuglés par la haine, l’ambition, le pouvoir et l’argent. Il y a tellement eu de témoignages. Il n’y a pas que l’écriture comme langage. Mais il suffit de lire ce et ceux qui nous parlent et nous progressons :
« Ce sont les hommes qui n’ont pas su interpréter correctement les paroles des sages » (Paulo Coelho)
Après avoir lu Cheikh Anta Diop , il est certain que nous sommes tous africains.
Parmi les îlots de résistance, jette un œil sur les autres continents à culture orale et matriarcale comme la tienne, par exemple le continent invisible, Raga, mais aussi l’Amérique latine, malgré les vies brisées, quelques pays redressent la tête patiemment mais sûrement, ils emploient souvent les mots Pacha Mama et Buen Vivir, va donc savoir pourquoi car en occident c’est tabou ; un grand chef blanc (neuropsychiatre de son état) a cependant trouvé la raison de ces tabous dans nos têtes de bois blancs : « Mais surtout ce qui m’a frappé, c’est la réaction des professionnels lorsque je leur apportait cette information : ils déniaient !…Lorsqu’un fait échappe à la culture, la pensée sociale doit le rejeter pour garder sa cohérence. Plutôt que de changer la théorie en assimilant le fait nouveau, la pensée sociale élimine le fait pour sauver la théorie … Cette manière de penser, ou plutôt de théoriser, de faire le ménage dans les faits pour nous donner du monde une vision cohérente, stable, pour éviter tout changement qui provoquerait trop d’angoisse et trop de fatigue, explique la possibilité de théories totalitaires qui elles, au moins, donnent des vérités et des certitudes non changeantes. Quand Bruno Bettelheim est rentré des camps nazis et qu’il a voulu témoigner, la plupart des rédacteurs de revues américaines ont refusé ses articles en expliquant que sa douleur avait dû lui faire exagérer les faits… » ( Boris Cyrulnik « La naissance du sens »)
Et au sujet de la poudre à canon que « vous n’auriez pas inventé » et qui vous aurait manqué pour repousser ces hordes barbares prétendument civilisées. Il est fort probable que les africains connaissaient la poudre bien avant tous et que les vieux sages africains réunis dans leur Grand Conseil l’aient balayé d’un revers de main en déclarant : « ceci n’est pas bon pour l’homme ».
Oui Africa et c’est l’Afrique qui a raison.
Quincy le 5 Janvier 2011
Par Peillard Jean-Yves (hns-info.net)