Des Maliens ont manifesté lundi à Bamako pour demander le retour à l’ordre constitutionnel dans leur pays, quelques jours après le coup d’État mené par des militaires pour renverser le président malien Amadou Toumani Touré. Parallèlement, les putschistes ont annoncé qu’ils rouvraient partiellement le principal aéroport du pays.
Environ un millier de personnes, dont des membres de mouvements de jeunesse et de partis politiques, se sont rassemblées dans le centre de la capitale malienne.
«Les militaires au front — Le pouvoir au peuple», «Retour à l’ordre constitutionnel», pouvait-on lire notamment sur des banderoles brandies par des manifestants. Des jeunes menaçaient de se rendre jusqu’aux sièges de la télévision et de la radio publiques, qui sont sous le contrôle de la junte.
Le porte-parole de la junte, le lieutenant Amadou Konaré, a averti les manifestants qu’ils devaient faire preuve de prudence ce lundi, journée marquant le 21e anniversaire du précédent coup d’État dans ce pays qui compte 15,4 millions d’habitants. Il a également déclaré à la télévision publique que l’aéroport rouvrirait partiellement entre 8h et 1h du matin.
«L’espace aérien malien est ouvert seulement pour le transport civil à partir d’aujourd’hui», a-t-il affirmé, sans donner davantage de détails.
Des soldats mutins, avec à leur tête le capitaine Amadou Sanogo, ont encerclé le palais présidentiel mercredi et ont pris le pouvoir dans la nuit. Depuis, le président Amadou Toumani Touré, âgé de 63 ans, n’est pas réapparu en public.
Le Conseil de sécurité de l’ONU a condamné lundi le putsch, appelant les soldats mutins à « cesser toute violence et rentrer dans leurs casernes », et à permettre à leur pays d’organiser les élections prévues fin avril.
Le président Touré, connu sous ses initiales d’ATT, était lui-même arrivé au pouvoir une première fois via un coup d’État, en 1991, avant de devenir l’un des rares putschistes à remettre le pouvoir aux civils de son propre chef. Une décennie plus tard, il remportait l’élection démocratique, en 2002.
À 63 ans, il devait céder les commandes le mois prochain après deux mandats de cinq ans. Une douzaine de candidats étaient en lice pour le scrutin du 29 avril, qui est désormais compromis.
Publié par Associated Press le lundi 26 mars 2012