L’élection de François Hollande en France a créé beaucoup d’espoir dans plusieurs milieux français et étrangers. Sans doute, de nombreux électeurs lui ont accordé leur suffrage pour chasser Sarkozy, le bourreau des africains et d’autres populations dans le monde, mais surtout parce qu’ils attendaient de lui une autre vision politique, notamment en ce qui concerne les rapports de la France avec les pays en développement.
Mais seulement trois petites semaines après l’élection présidentielle en France, les actions posées et les décisions prises par Hollande amènent la majorité de ses sympathisants socialistes africains à s’interroger, avec un brin d’amertume sur le reste du mandat qui ne fait que commencer. L’analyse des propos de Hollande sur la Syrie et la visite du Président béninois en France commandent quelques réflexions.
S’agissant de la crise syrienne et surtout des tueries massives survenues à Houla, la réaction de Hollande comme celle de la plupart des Chefs d’Etat et de gouvernement des pays développés fut des plus épidermiques : chasser l’ambassadrice de Syrie. Pourquoi imputer, sans avoir mené la moindre enquête, les faits au régime de Bachar El ASSAD qui, depuis le début de cette situation difficile dans ce pays du Moyen Orient, est accusé de toutes les atrocités? Selon les pays occidentaux, El ASSAD est responsable de toutes ces tueries, sans en produire la moindre preuve. Pourtant, les observateurs de l’ONU déployés sur le terrain ont toujours affirmé qu’ils ignoraient l’origine de ces hécatombes.
Il est connu de tous que l’insurrection dans ce pays a été menée par des hordes de criminels qualifiés de rebelles par les médias occidentaux. C’est d’ailleurs à l’instigation des occidentaux que ces hors la loi se sont regroupés pour former l’armée libre (sic) de Syrie comme si les militaires restés fidèles au régime en place l’étaient sous la contrainte ; c’est pourquoi ces pays développés ont pourvu en armes ces rebelles syriens. A bien comprendre, cette guerre faite à El Assad comme celles de Côte d’Ivoire et de Libye est planifiée par les pays occidentaux dont le seul dirigeant africain-américain s’égosillait à qui voulait l’entendre que le problème en Syrie « était de savoir quand le régime de Damas tomberait », montrant ainsi les actions de déstabilisation programmées par les Présidents des soi-disant pays démocrates. Il faut y voir une répétition de la guerre menée par ces pays en Côte d’Ivoire et en Libye.
En effet, Gbagbo a été vilipendé par les médias, les ONG et l’exécutif français qui ont livré à ce Président, un vrai démocrate, une guerre médiatique fondée sur de grossiers mensonges ; il a été présenté comme un dictateur, un criminel, un barbare par les exécutifs français, américain et européens. Il s’est agi en fait de chasser du pouvoir à tout prix ce patriote africain au bénéfice de l’homme des multinationales européennes et américaines.
Ce qui se passe en Syrie est presqu’identique à la crise ivoirienne. La France, qui a soutenu la rébellion du couple Soro-Ouattara en Côte d’Ivoire, soutient encore aujourd’hui « l’armée libre de Syrie ».
Depuis bien des années, El Assad a gouverné ce pays sans qu’on entende parler de crimes ; il a même été reçu en toute pompe à l’Elysée. Et voilà des manifestants qui se mettent à tuer des militaires syriens. A entendre ces diplomates des pays développés, El Assad doit laisser ses soldats être tués par ces manifestants avec des armes à feu sans réagir. N’a-t-il pas le devoir de protéger ses militaires, son peuple comme les Présidents des pays européens et américains ? La Russie et la Chine auraient adhéré aux objectifs de ces impérialistes comme ce fut le cas en Côte d’Ivoire et en Libye que le régime syrien serait tombé depuis. Les arguments fallacieux brandis par la fameuse Communauté Internationale sont toujours les mêmes : tueries massives de civils, utilisation d’armes lourdes, défaut de démocratie. Ces prétextes les autorisent, eux, à massacrer des populations civiles aux mains nues et par milliers.
Dans cette crise syrienne, les occidentaux adoptent un comportement suranné. Aujourd’hui, par certaines de ses délibérations, le conseil de sécurité des nations unies ressemble à la conférence de Berlin où a été décidé le partage immoral de l’Afrique. Il est vrai qu’à une époque reculée, les Rois européens tuaient leurs sujets qui ne partageaient pas la même croyance religieuse (exemple: le massacre des protestants en France).
A présent, les occidentaux tuent impunément, au nom de la démocratie, leur nouvelle religion, des milliers de citoyens d’autres pays. C’est pourquoi Sarkozy s’est permis de dire, parlant de la Libye « nous avons agi pour la défense de nos idées»(sic!) Les occidentaux sont motivés par des intérêts purement mercantiles, essentiellement basés sur le pétrole et sur bien d’autres produits indispensables à leurs économies.
En Syrie, des déserteurs et des rebelles se sont constitués en une armée pour attaquer le pouvoir, mais les médias à la solde des occidentaux font croire que c’est l’armée loyaliste qui rentre dans les quartiers pour tuer les populations qu’elle est censée protéger. Pourtant, avant l’insurrection de tels actes abominables n’ont jamais été posés par l’armée syrienne. D’où viennent subitement ces scènes d’horreur qui endeuillent les populations syriennes?
Les mensonges répétés et grossiers, utilisés précédemment pour salir les régimes ivoirien et libyen, attestent de cette même pratique ignominieuse des pays occidentaux en Syrie.
Tous ces Présidents de pays dits démocrates devraient mener une enquête avant de s’acharner sur un Président élu par son peuple.
Hollande, le nouveau Président, devrait se démarquer de cette façon cavalière des impérialistes occidentaux de s’ingérer dans les affaires des autres pays ; le socialiste Hollande se déclare prêt à envoyer, sous le couvert de l’ONU (comme son prédécesseur en Côte d’Ivoire et en Libye) une armée en Syrie pour imposer une certaine démocratie et un semblant de justice dans ce pays. Ce sont les mêmes objectifs qui ont été brandis pour tuer impunément des civils en Côte d’Ivoire et en Libye et pour imposer à ces peuples un dictateur et des renégats.
L’analyse des propos de Hollande sur la Syrie atteste que le slogan de campagne, le changement c’est maintenant n’est applicable qu’en France mais pas dans les relations internationales.
A continuer ainsi, les pays occidentaux risquent de déclencher une troisième guerre mondiale plus meurtrière que les précédentes et qui ne les épargnera pas non plus. Ah! Bon, le slogan de campagne n’est donc que creux?
Cela s’est aussi vérifié par la discrimination faite au niveau des audiences avec les Chefs d’Etat étrangers.
En effet, le nouveau Président français, pour sans doute le respect des aînés dans la fonction présidentielle, a rendu visite à la Chancelière Merkel en Allemagne. Par contre, en Afrique, au lieu de se déplacer, Hollande a plutôt convoqué à l’Elysée le Roi du Maroc et le Président en exercice de l’Union Africaine, depuis longtemps au pouvoir. Par cet acte, il montre son désir de perpétuer la Françafrique. Le socialiste Hollande continue encore aujourd’hui la politique du nombrilisme entre tuteur et protégés pratiquée depuis des lustres, de façon farouche par les impérialistes occidentaux.
Recevant son hôte béninois, le Président français a qualifié d’exemplaire la démocratie pratiquée dans ce pays d’Afrique Occidentale. A ce sujet, il est bon de rappeler que ces pays africains dont les Présidents sont encensés pour la bonne pratique de la démocratie possèdent très peu de richesses minières et agricoles susceptibles d’attirer la voracité des pays occidentaux. Les multinationales de ces pays ne trouvent aucun motif d’engager des guerres pour s’accaparer quoi que ce soit. Il n’y aura donc aucune intervention militaire dans ces pays africains sous-développés qui ne sont d’ailleurs utiles à la métropole qu’en vue de prolonger son hégémonie au delà de ses frontières avec en prime l’implantation des bases militaires de l’hexagone pour davantage déstabiliser des régimes de dirigeants africains patriotes.
Pourquoi donc Hollande, nouvellement élu, peut-il se déplacer en Allemagne mais convoquer le Président de l’Union Africaine qui représente donc tout un continent à l’Elysée ? Cette pratique française qui avait cours sous les régimes passés continue encore aujourd’hui avec Hollande le Président du « changement, c’est maintenant ». Où est alors le changement tant prôné pendant la campagne présidentielle ? A cette allure, le changement risque d’être, non pas maintenant, mais bien évidemment après…..ce quinquennat.
Les africains, sympathisants de Hollande regretteront de voir très bientôt ce dernier obéir aux instructions des multinationales de son pays; il abandonnera alors les chapitres humanistes de son programme pour accueillir avec faste des Chefs d’Etat imposés dans la violence à des populations africaines par Sarkozy, le terroriste. De même, ces multinationales imposeront à Hollande d’ouvrir ses bras à des Chefs d’Etat fantoches, corrompus, rebelles, tripatouilleurs de constitution, déstabilisateurs des pays voisins, imposés et entretenus par son prédécesseur.
Avec ces prises de position à la va-vite, Hollande montre que rien ne change, du moins en dehors de la France; « le changement, c’est maintenant »…en France, seulement. Il devrait alors s’attendre à la levée de boucliers de certains arabes et de nombreux individus déçus de la gestion de ses relations internationales. Le Président français devrait alors éviter de se comporter comme un Président normal qui s’arrête aux feux tricolores, qui voyage en train et en voiture entre les pays. Sa garde rapprochée devra redoubler de vigilance car ses prises de décisions hâtives lui attireront sans doute le courroux de bon nombre de personnes dans le monde entier.
Les pays occidentaux sont entrain de mettre en place, avec le triomphe de l’injustice, de l’officialisation du terrorisme, le règne très prochain de l’anti christ. Les événements actuels qui se déroulent dans le monde entier, et qui voient le mensonge triompher de la vérité, l’injustice triompher du droit, les innocents en prison, les criminels en liberté et même promus, font penser à l’instauration du nouvel ordre mondial et annoncent le retour imminent du Seigneur Jésus Christ.
Dans tous les cas, si Hollande refuse le changement dans les relations franco-africaines, il aura choisi de ne pas entrer positivement dans l’histoire de ce continent. L’un de ses successeurs qui sera dans l’obligation de donner aux relations France-Afrique une dimension plus juste, plus équitable, plus bénéfique au pays en développement le fera à sa place.
Alors, Hollande, attention au syndrome de la dérive impérialiste car avec ces actions de début de mandat, tes admirateurs regrettent déjà d’avoir placé leur confiance en toi le socialiste, et surpris par ce changement, s’exclament «Hollande, Ah ! Bon».
KOBAZEYRET Laurent