Il y a un temps pour pleurer et un temps pour rire… Il y a un temps pour faire la guerre et un temps pour faire la paix… comme le dirait le Roi Salomon dans l’Ecclésiaste 3.
En effet, depuis près de 19 ans maintenant, le vent de la guerre qui a soufflé sur la Côte d’Ivoire par la faute des seigneurs de la guerre et leurs suppos, n’a fait que ravager ce beau pays de tout ce qui constituait pour lui autrefois ses points d’attractions – bien-être social, sécurité, paix… La vie quotidienne des Ivoiriens ces dernières années, n’est que « la mort » dans toute ses atrocité. L’homme est égorgé comme un simple poulet, s’il n’est jeté dans le feu pour en sortir braisé comme du poisson ou alors calciné comme du charbon ; La femme enceinte est éventrée. L’enfant est découpé en petits morceaux …
Dès l’hors, le tissu social qui a été sérieusement déchiré dès les premières heures de la guerre en 2002 ou même avant, n’a fait que se dégrader de plus en plus. Les uns et les autres ont juste chanté la paix pour se donner du temps afin de pouvoir faire la vraie guerre… Malgré les nombreux accords directs comme indirects, la Côte d’Ivoire s’est retrouvée surarmée de tout côté avec pour objectif vrai, faire la guerre. Malgré les grandes flammes de paix allumées par-ci, par-là, ce n’est qu’une pluie de guerre qui a demeuré menaçante sur les Ivoiriens jusqu’à ce qu’elle les inonde à la suite des « élections made in Côte d’Ivoire ». Et ce fut la mort, la mort et la mort… Les pleurs, la peur, la tristesse, la désolation… Au nom du pouvoir par quelques individus et pour quelques individus ou si vous voulez, la « clan-cratie »… Le pouvoir par le peuple et pour le peuple est resté aux oubliettes. Hélas, et mille fois hélas!
Les survivants quant à eux doivent survivre et apprendre à revivre. Mais comment le faire dans l’insécurité totale, le chômage, la flambée des prix, la cherté du coup de la vie, les renvoies pour ceux qui avaient du boulot, les arrestations arbitraires, les emprisonnements sans jugements, le népotisme, le nombrilisme et le clanisme… ?
Quelle SOLUTION pour cette équation tragique dont la Côte d’Ivoire n’a jamais eue besoin ?
Et bien, comme pour emprunter tout escalier, il faut commencer par la première marche alors, nous allons essayer de « commencer par le commencement »… De l’histoire ressente, nous retenons qu’après une guerre causée soit par l’apartheid, soit par l’imposture ou soit par l’impérialisme ou encore par des malentendus internes, la solution passe d’abord et avant tout par la réconciliation. La réconciliation est belle et bien le début de toute solution après la guerre. Voilà pourquoi de prime à bord, nous avons besoin de réconciliation en Côte d’Ivoire. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle une commission Dialogue-Vérité-Réconciliation a été mise sur pied et placée sous les commande du Président Konan Banny. Je ne parlerai pas au nom des ivoiriens puisque je ne suis pas mandatée pour le faire, mais je peux me permettre de dire que les Ivoiriens détestent la guerre! Les Ivoiriens aiment la vie et aiment vivre dans la paix, la joie, l’harmonie, la fraternité, l’hospitalité, le respect du prochain et l’acceptation mutuelle.
Si on se fie à cela, on peut dire que malgré la guerre et son corolaire de frustrations, d’indignation, les Ivoiriens vont se réconcilier parce qu’ils en ont besoin. Et Ce n’est pas faux ! Tôt ou tard, les Ivoiriens vont se réconcilier dans une réconciliation vraie. La question est de savoir :
- quand est-ce que cette réconciliation se fera ?
- comment elle se fera ?
- la Commission Dialogue-Vérité-Réconciliation telle qu’elle tourne sur elle-même aujourd’hui sous les regards interrogateurs des ivoiriens peut-elle les réconcilier ?
- l’objectif est-il de faire une réconciliation de façade pour satisfaire les occidentaux et attendre de faire la vraie réconciliation plus tard?
- une vraie réconciliation peut-elle se faire dans les conditions actuelles ?
- le Président Banny et sa commission veulent-ils réussir leur mission ou alors pour eux, peu importe les résultats ?
- Y a-t-il des gens qui auraient intérêts à ce que Banny et son équipe ne réussissent pas cette mission si noble qu’est la réconciliation entre des parties en conflit?
J’ai encore assez de questions à me poser, mais je vais me contenter de ces quelques unes cette fois-ci.
La réconciliation en effet est divine! Elle n’est pas une invention des humains et ne saurait se faire sur des valeurs autres que divines! Pour faire référence à la bible, le Seigneur Jésus a lui-même dit : « pardonnez et vous serez pardonnés. » C’est dire qu’il y a un temps pour pardonner et être pardonné… Le pardon – et donc la réconciliation – est très important pour l’équilibre même de l’homme et donc de la société; surtout quand elle sort d’une guerre. Mais il y a un préalable.
La réconciliation demande un sacrifice qui transcende la nature humaine. Elle demande un sens d’humilité, c’est dire qu’elle ne peut se faire dans une philosophie d’orgueil du genre : « comme j’ai gagné la guerre, alors c’est à moi qu’on doit demander pardon… » ou alors « comme j’ai perdu la guerre, jamais je ne peux accepter cela et c’est à moi qu’il faut demander pardon » La réconciliation demande que chacun pardonne et se fasse pardonner.
La réconciliation si divine, est lumière, donc vérité. Elle ne peut se faire dans les ténèbres et le mensonge. D’ailleurs, le nom donné à la commission ivoirienne le mentionne clairement.
Dialogue-Vérité-Réconciliation…
A- Dialogue:
Les parties en conflit doivent pouvoir dialoguer… SVP, créez les conditions pour que le dialogue puisse être possible! Croyez-moi, à ce niveau-ci de ce texte, j’ai des larmes aux yeux, tellement Nanan Houphouët me manque! Qu’avons-nous appris avec ce grand homme qui malgré ce qu’on pourrait lui reprocher, a réussi à faire en sorte que pendant plusieurs décennies, plus de 100 groupes ethniques (les Ivoiriens et ceux que les Ivoiriens ont reçus par hospitalité) puissent vivre ENSEMBLE, dans une paix relative, dans l’harmonie sociale et dans la joie!
L’Attié ou le Gouro se retrouvait à Dimbokro ou à Bondoukou, le Bété ou le Baoulé se retrouvait à Bouna ou à Bangolo, l’Abron ou le Wê se retrouvait à Bouaké ou à San-Pedro sans se soucier… Les conditions étaient réunies pour que nous nous retrouvions dans les mêmes écoles, les mêmes services, les mêmes marchés… en toute quiétude et en toute sécurité.
Nous avons toujours su vivre ensemble! Mais et surtout parce que Nanan Houphouët savait nous parler! Son propos était rassembleur et NON diviseur ! Des propos pour s’accepter et non pour se mépriser. Des propos qui apaisaient et non qui scandalisaient ou qui révoltaient. Des propos qui incitaient au dialogue et non au monologue ou à la guerre… SVP, mettez autour de la même table les leaders (Bedié-Gbagbo-Alassane) qui doivent dialoguer si jamais le dialogue vous tient à cœur comme points essentiels pour aboutir à cette réconciliation. Surtout, que ce dialogue soit sincère! SVP, évitez le monologue qui ne saurait produire une quelconque réconciliation…
B- Vérité :
Vérité! Vous avez dit vérité??? La quelle? La vôtre? Celle de vos adversaires ? Ou alors la vérité, la vraie? La vérité est le point clé de votre mission, pas parce que vous la détenez, mais parce que vous devrez œuvrer pour qu’elle éclate. Voilà l’essentiel de votre mission! La vérité! Ce n’est pas par hasard, j’ose le croire, que vous avez mis le mot vérité au milieu de ces trois mots (Dialogue-Vérité-Réconciliation). Le dialogue a pour but la recherche de la vérité. Seule la vérité peut apporter un soulagement aux cœurs blessés. C’est seulement si les cœurs blessés sont soulagés qu’il peut avoir de pardon; sinon si le pardon, il en était sans vérité, il demeurerait un pardon de façade. C’est la vérité qu’il faut et non une stratégie pour cacher le soleil avec la main.
Certains veulent qu’on se retrouve pour chanter et danser afin de créer un climat propice à la réconciliation. Par le chant et la danse!?! Hummmmmm !
La danse est un langage universel – celui des émotions – certes, mais trop danser n’est pas forcement constructif! La danse pourrait être une solution dans des cas précis mais ne saurait être la solution à TOUT ! Comment peut-on songer à la danse comme solution à un problème si sérieux qui a conduit à la mort de plusieurs milliers de personnes ? N’y a-t-il pas un temps pour s’amuser et un temps pour réfléchir ? Nos aïeux ont dansé et se sont retrouvés enchainés loin de leur terres, dans un esclavage dont beaucoup de génération traînent les séquelles aux Etats-Unis et ailleurs aujourd’hui! Il faut aller les voir en Amérique du nord comme du sud pour comprendre quelque chose. Nos ancêtres ont trop dansé et se sont retrouvés dans une colonisation que seul le colon maîtrise. Comme résultats partiel, nous nous sommes retrouvés avec des frontières à caractère bidon à nos pays qui ne créent que des conflits bidon. Le colon qui, dans sa nature sait qu’il faut diviser pour régner, a choisi de regrouper des ethnies culturellement différentes ; sachant pertinemment que cela entraînerait des conflits qui n’en finiraient pas. Depuis longtemps, nous dansons et demeurons enchainés, bien dans la tête… Nos pieds et nos bras semblent libres, ce qui nous permet de danser, mais ce dont nous avons besoin aujourd’hui, c’est de chercher à couper les chaines de l’esclavage, de la colonisation, de l’impérialisme et de la spiritualité qui sont encore solides dans nos TÊTE (beaucoup d’entre nous demeure esclave dans la tête) et portés comme un carcan à nos cous.
La guerre en Côte d’ivoire est bien l’effet de la Françafrique, où alors les conséquences des chaines qui lient nos têtes et nos cous. La réconciliation à la suite d’une telle guerre ne peut se faire qu’en faisant la lumière sur cette triste réalité Françafricaine, impérialiste et déshonorante! Faire ressortir la vérité vraie, qui conduirait à une réconciliation vraie! Quand on va finir, nous allons danser dans l’allégresse pour célébrer notre joie, tous ensembles. D’aucun veulent qu’on commence par danser comme on a toujours su le faire afin de produire les mêmes résultats dignes de l’histoire des Africains? Fort heureusement, tout près de nous, les Sud-Africains ont fait une belle exception qui peut nous servir de référence. Les Zoulou savent bien danser mais ce n’est pas ce qu’ils ont utilisé pour se réconcilier. Arrêtons la plaisanterie dans une situation si sérieuse que, si on y prend garde peut conduire la Côte d’Ivoire dans un génocide qui ne dirait pas son nom!
C- Réconciliation :
Un adage Baoulé dit que « Ce n’est pas parce que le crapaud ne mord pas qu’il faut le placer dans sa culotte. » Si jamais vous choisissez de le placer dans votre culotte, certes, il ne vous mordra pas ; mais il va vous falloir un peu plus de place dans cette culotte pour pouvoir le gérer ensemble avec vos attributs. Si vous comptez le placer dans votre culotte et vouloir vous comporter comme si vous n’êtes qu’avec vos attributs, alors hummm, vous vous blaguez vous-même! Puisque le voisin sait que vous n’êtes ni à l’aise, ni serein! Et le crapaud, même sans vous mordre, va bien se remuer, se gonfler, se dégonfler… Ce qui, on ne peut en douter, va bien vous déranger… C’est juste un adage Baoulé que j’ai voulu partager par simple nostalgie des racines.
Ceci étant, la réconciliation est plus que nécessaire en Côte d’Ivoire aujourd’hui ! Il y va de l’harmonie, de la paix et du développement de ce pays. On entend des propos ANTI-RECONCILIATION par-ci par-là tel que : « malgré ceci le pays avance sans eux ou malgré cela le pays avance sans eux… mais, y a-t-il vraiment un pays qui avance dans le bon sens sans l’assentiment de tous ses enfants ? Hummmm!
La question n’est pas de savoir si le pays avance ou pas. La question qui se pose est bien dans quelle direction le pays avance? Dans la direction de la paix et le développement ou celle de la vraie guerre qui déstabilise?
La parole étant vie et vérité… Avec la parole on peut tout arranger comme on peut tout détruire. Nous en avons fait usage de part et d’autre pour détruire notre pays, il est temps qu’on s’en serve pour le reconstruire. Nous devions en user pour désarmer les cœurs et les esprits. Evidemment, la parole doit être conforme à nos agissements. Les propos apaisants ne doivent pas être accompagné de la violence à tort ou à raison. Nous devons au préalable corriger nos agissements portés sur la violence. Car les propos si apaisants soient-ils, s’ils ne sont pas accompagnés d’un comportement respectueux de l’homme, ils ne peuvent porter.
NB :
- Si la vérité est mensonge, la réconciliation sera mensonge !
- Si jamais, la vérité est truquée, la réconciliation sera truquée et ça risque de nous coûter plus cher qu’on ne l’imagine.
- Si la vérité est divine, la réconciliation doit être divine…
« C’est comment-comment », tous devons rechercher la paix, faire la paix et vivre en paix, même dans nos divergences et nos combats respectifs… La paix est notre droit et notre devoir!
A bon entendeur, recevez ici avec un sens patriotique et républicain, mon clin d’œil sur la réconciliation dont la Côte d’ivoire a vivement besoin, malgré tout…
On est ensemble, ou alors apprenons à être ensemble, puisque nous sommes ensemble!
Soyez richement béni !
Dieu bénisse, délivre et restaure la Côte d’Ivoire et l’Afrique.
Merci Père pour cette inspiration! Qui suis-je pour m’adresser à ton peuple, si ce n’est ta volonté? A toi le Gloire dans tout ce que nous faisons qui t’honore!
Copenhague, 1er Juin 2012
Rosalie Kouamé «Roska»
Présidente Fondatrice – Fondation Roska
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Blog: http://roskanews.africaview.net