Il y a dix ans, des militaires tentaient un coup d’Etat à Abidjan. S’en est suivi une partition du pays en deux – avec la rébellion des Forces nouvelles au Nord et les forces loyales à Laurent Gbagbo au Sud. Aujourd’hui, les anciens rebelles sont désormais à la tête de l’Assemblée nationale et de l’armée – et Laurent Gbagbo est en prison à La Haye, dans l’attente de savoir s’il sera jugé par la Cour pénale internationale. Aujourd’hui, ses plus proches collaborateurs sont soit emprisonnés en Côte d’Ivoire, soit en exil. Le pouvoir d’Alassane Ouattara accuse certains d’entre eux de vouloir déstabiliser le pays.
Vendredi, la police ghanéenne arrêtait deux Ivoiriens – un militaire et un homme politique – qui tentaient d’acheter des kalachnikovs pour, disent-ils, renverser Alassane Ouattara. Quelques jours plus tôt, c’est Justin Kone Katinan, le porte-parole en exil de Laurent Gbagbo, qui était interpellé à Accra – accusé de financer des opérations de déstabilisation de la Côte d’Ivoire, il attend de savoir s’il sera extradé vers Abidjan.
Chaque semaine ou presque, des proches de l’ex-président ou des hommes qui combattraient en son nom sont arrêtés – que ce soit au Ghana, au Liberia ou encore au Togo. Il se dit d’ailleurs que le procureur militaire ivoirien serait à Lomé, à la poursuite d’officiers de l’ancienne armée.
Les autorités ivoiriennes ont diffusé dans les pays voisins une liste des personnalités les plus recherchées – parmi elles Charles Blé Goudé, ministre de la Jeunesse du dernier gouvernement de Laurent Gbagbo et leader de la galaxie patriotique.
Mais si Abidjan soupçonne de nombreux exilés de vouloir remettre en cause l’autorité d’Alassane Ouattara – la plupart des réfugiés sont de simples civils. Ils sont plus de 60 000 Ivoiriens au Liberia – et un peu moins de 10 000 au Ghana qui affirment ne pas pouvoir rentrer dans leur pays car leurs maisons sont occupées ou leurs champs ont été réquisitionnés.
Ils appartiennent pour beaucoup à des ethnies proches de celle de l’ancien président. Des origines qui les exposent souvent à des représailles.
Source RFI, Titre IvoireDiaspo