(AFP) – La France a demandé au Togo d’envisager l’évacuation sanitaire de l’ex-patron d’Elf Loïk Le Floch-Prigent, incarcéré dans ce pays pour complicité d’escroquerie, si les soins que son état de santé nécessite ne peuvent lui être prodigués à Lomé, selon le Quai d’Orsay.
L’ambassade de France à Lomé a effectué jeudi une démarche en ce sens, a
déclaré vendredi Philippe Lalliot, porte-parole du ministère français des
Affaires étrangères, lors d’un point-presse.
« Nous avons demandé que notre compatriote bénéficie d’une prise en charge
médicale qui corresponde à son état de santé tel qu’il est constaté et que
soit envisagé une évacuation sanitaire si ces soins ne peuvent lui être
administrés sur place à Lomé », a-t-il dit.
« Nous sommes préoccupés et nous effectuons des démarches à un haut niveau
pour sensibiliser les autorités togolaises sur l’état de santé de M. Loïk Le
Floch-Prigent », a ajouté M. Lalliot.
L’avocat de l’ancien patron du géant pétrolier français Elf, Me Patrick
Klugman, s’est inquiété jeudi de l’état de santé « extrême » de son client,
s’appuyant sur l’attestation alarmiste d’un professeur de médecine pour
demander son rapatriement en France.
M. Le Floch-Prigent souffre en particulier de psoriasis et devait subir fin
septembre une intervention chirurgicale en France.
La justice togolaise soupçonne M. Le Floch-Prigent qui se présente
aujourd’hui comme un consultant dans le pétrole, d’être impliqué dans une
affaire d’escroquerie internationale portant sur 48 millions de dollars
(environ 36,5 millions d’euros).
L’ancien patron français, 68 ans, avait été arrêté le 14 septembre à
Abidjan puis transféré le lendemain au Togo, en vertu d’un accord de
coopération policière entre la Côte d’Ivoire et le Togo.
Le ministère français des Affaires étrangères suit, depuis le 14 septembre,
« avec la plus grande attention » sa situation. « Il bénéficie pleinement de la
protection consulaire dans le respect de la procédure judiciaire en cours », a
rappelé Philippe Lalliot.
Le consul et le médecin de l’ambassade de France à Lomé lui rendent visite
à « un rythme très soutenu dans son lieu de détention à Lomé », a-t-il précisé.
Le 26 septembre, la France « a attiré l’attention des autorités du Togo sur
une demande de mise en liberté provisoire formulée par l’avocat de M. Le
Floch-Prigent », a encore souligné le porte-parole.
Cette demande a été rejetée le 27 septembre mais la défense de l’ex-patron
de Elf a fait appel.
AFP