« Pourquoi elle dérange » ? Les Inrockuptibles ne croyaient pas si bien dire en consacrant leur « une », fin mars, à la journaliste Audrey Pulvar, photographiée une rose entre les dents. Nommée en juillet à la tête de l’hebdomadaire, la compagne du ministre du redressement productif, Arnaud Montebourg, s’est installée mi-août. Depuis, les démissions s’enchaînent. Dernière en date : celle du directeur de la rédaction, Bernard Zekri, qui négocie les conditions de son départ.
Cet ancien de Canal+ avait été appelé en 2010 par le nouveau propriétaire desInrocks, le banquier d’affaires Matthieu Pigasse (par ailleurs actionnaire du groupe Le Monde) pour superviser la refonte du magazine culturel en hebdomadaire généraliste. « Il a compris qu’il n’y avait plus de place pour lui, explique un journaliste. De façon élégante, il se retire. » Y aurait-il un problème avec la méthode Pulvar ? « Sa vision du pouvoir est qu’il ne se partage pas », résume un proche de M. Pigasse, bon connaisseur du dossier.
Au sein de la rédaction, personne ne dira que la nouvelle patronne ne s’investit qu’à moitié. « Vraie bosseuse », et même « acharnée » pour certains, Mme Pulvar arrive aux aurores, repart tard, multiplie les réunions, contrôle tout. « Elle veut rasseoir le journal sur ses bases légitimes », se réjouit le responsable de la rubrique arts, Jean-Max Colard. Elle a augmenté les pages « culture » et décidé de réintroduire une section « idées ».
Avec le Monde