Après avoir critiqué pendant plus d’un an le Congrès démocratique national (NDC), parti qu’il a lui-même fondé, l’ancien président ghanéen Jerry Rawlings est finalement rentré dans le rang. La raison de cette attitude ? En novembre, la candidature de sa femme, Nana Konadu, a été invalidée par la commission électorale.
Kumasi, mi-octobre. Toute de blanc vêtue, Nana Konadu Rawlings est radieuse. Le Parti démocratique national (NDP), qu’elle a aidé à créer, vient d’en faire son porte-drapeau pour la présidentielle. Son ancien président de mari, qui l’a encouragée, est à ses côtés. À la tribune du Baba Yara Stadium, Jerry Rawlings prédit au parti au pouvoir une « révolution ». Il vise directement les cadres du Congrès démocratique national (NDC), son ancienne formation, celle-là même qu’il a fondée au début des années 1990. Après un an de conflit ouvert, la rupture paraît consommée.
D’autant que quelques jours avant, Rawlings recevait le candidat de du Nouveau parti patriotique (NPP), Nana Akufo-Addo, dans sa résidence d’Accra. La rencontre provoque l’incompréhension et l’ire des membres du NDC. « Je me demande encore comment il a pu faire ça », confie aujourd’hui un cadre du parti, rappelant qu’après sa victoire en 2000, John Kufuor du NPP avait mené la vie dure à l’ancien président et à ses proches.
Image écornée
Sauf que, début novembre, la commission électorale a invalidé la candidature de Nana Konadu à la présidentielle dont le premier tour a lieu le 7 décembre. Jerry Rawlings est donc rentré dans le rang et a mis fin à ses critiques envers le NDC. S’il reste toujours évasif sur ses intentions de vote, il a plusieurs fois loué les qualités du président par intérim John Dramani Mahama.
Mais la plaie reste ouverte. Son image et son influence au sein du NDC en ont pris un coup, même si nombre de cadres du NDC lui doivent leur ascension et hésitent à le condamner publiquement… Surtout en période électorale : Rawlings mobilise toujours les foules et, en 2008, sa participation active à la campagne a joué dans la victoire du parti.
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