ANTANANARIVO – La Commission électorale nationale indépendante (CENIT) devrait statuer sur un nouveau calendrier pour le report de l’élection à Madagascar, selon le souhait du gouvernement malgache.
Le conseil de Gouvernement a décidé de « saisir la CENIT pour statuer sur le calendrier électoral et de saisir en même temps la Cour électorale spéciale (CES) pour prendre acte de sa décision et lui demander la suite des précédentes requêtes », d’après le communiqué du gouvernement sorti ce mercredi. Cette décision de l’Exécutif fait suite à celle de la CES datant de mardi et constatant l’existence d’un cas de force majeure dans la Grande Ile.
La CES malgache a déclenché mardi le procédure de report de l’élection présidentielle prévue le 24 juillet, en estimant que la suspension de financements et le rejet de trois candidatures par la communauté internationale constituaient « un cas de force majeure ».
La suspension des financements de la part des principaux bailleurs de fonds a été jugée par la CES susceptible de bouleverser l’équilibre du budget électoral et compromet gravement la réalisation du processus électoral, tandis que l’absence de solution concertée sur le cas des trois candidats contestés, l’actuel président de la Transition Andry Rajoelina, Lalao Ravalomanana, l’épouse de l’ancien président en exil Marc Ravalomanana, et l’ancien président Didier Ratsiraka, est une source croissante de conflit politique.
La lettre de la CES en elle-même faisait suite à une requête de l’armée et de la société civile, réunies dans un Conseil pour la Réconciliation Malgache (CRM), lui demandant le report d’un mois de l’élection.
Pour sa part, la CENIT a déjà déclaré dans son dernier communiqué, en date du 24 mai, que si la CES notifie l’existence d’un cas de force majeure, c’est au gouvernement de prendre un décret pour le report de la date du scrutin. La CENIT et les experts internationaux fixent par la suite la date du scrutin de la prochaine élection présidentielle.
Cette élection est censée sortir la Grande Ile d’une crise politique qui mine son économie et appauvrit sa population depuis le renversement en 2009 du président Marc Ravalomanana par Andry Rajoelina, alors maire de la capitale Antananarivo.