Maputo – Entré en période électorale, le Mozambique connaît des tensions singulièrement vives et parfois meurtrières entre le Frelimo au pouvoir et l’opposition, les négociations politiques n’ayant pas abouti jusqu’à présent.
Des élections municipales sont prévues en novembre, avant la présidentielle de Novembre 2014 que le Frelimo, qui écrase la vie politique et économique, a peu de chances de perdre et que le principal parti d’opposition, la Renamo, menace de boycotter. Depuis huit mois, l’affrontement politique entre les deux anciens protagonistes de la guerre civile va au-delà d’une simple confrontation verbale.
En Avril, des violences ont éclaté dans la province centrale de Sofala entre la Renamo et les forces de l’ordre, faisant 5 morts parmi les policiers. Trois civils ont aussi perdu la vie dans l’attaque par des inconnus en uniformes d’un camion-citerne et d’un autocar, un incident attribué par le pouvoir à la Renamo, qui a nié.
Vendredi dernier, la Renamo a affirmé qu’elle avait blessé 17 membres d’une unité rapide d’intervention de la police dans des heurts aux abords de son QG, installé dans un maquis du massif du Gorongosa (province de Sofala, centre) non loin d’une ancienne base utilisée par la Renamo durant la guerre civile.
« La situation peut dégénérer à tout moment, vu la présence massive d’agents de cette force d’intervention dans la région », a commenté un porte-parole de la Renamo, Fernando Mazanga, joint par l’AFP. « Le moindre malentendu pourrait tourner à la bataille ». La version gouvernementale de cet incident évoque la maladresse d’un policier et un coup de feu tiré par inadvertance alors qu’il tentait de désarmer un ancien rebelle.
La Renamo a crû à une attaque visant la personne d’Afonso Dhlakama, le président de la Renamo, retranché dans ce coin de brousse depuis Octobre et menaçant de reprendre les armes.