Au fur et à mesure que les Ivoiriens reçoivent leurs pièces d’identité et que les élections de 2010 se montrent un peu plus certaines, les langues se délient pour fustiger les folles années de l’instabilité politico-social qui ont vu le pays divisé en deux zones dont l’une au sud dirigée par Laurent Gbagbo et l’autre au nord tenue par les hommes de Guillaume Soro. C’est au travers des réseaux sociaux tels Facebook, Tweeter et de Youtube que les messages ont commencé à être distillés. Sur le dernier nommé, il ya par exemple plusieurs montages de la télévision ivoirienne et de certaines chaînes françaises qui démontrent la vanité du combat des rebelles qui pour les auteurs de ces vidéos n’avaient pas besoin de prendre des armes pour faire entendre leurs voix.
Un sentiment de profonde tristesse devant le gâchis inexprimable du potentiel ivoirien que partage la plus grande frange des habitants du pays tel Ben Ismaël, ce journaliste du quotidien L’Intelligent d’Abidjan. Selon M. Ismaël qui dit être lui-même un ressortissant de la région septentrionale, « Ceux qui ont pris les armes se sont servis du prétexte, que la Côte d’Ivoire n’a rien fait pour le développement économique et social de la région du Nord. En clair, ce vilain sentiment de ceux qui ont pris les armes, est une ‘’provocation’’». M. Ismael tient à rétablir la vérité sur les « 10 années du faux principe évoqué par ceux qui ont pris les armes’» car selon lui, « Ceux qui ont fait l’erreur de mainmise sur la région du Nord, et implanter leur ‘’vision’’ de développement par les armes, ont été rattrapés par la vérité. Dans ce contexte, la région du nord ne se porte plus bien. Aujourd’hui, la région du Nord est malade. Et, sa convalescence semble pour le moment difficile. Les auteurs de la rébellion du 19 septembre, qui avaient ‘’l’ambition’’ de faire de la région du Nord, plus que ce que Félix Houphouët-Boigny n’a pas fait, sont maintenant convaincus, qu’ils étaient simplement manipulés, victimes d’un mal caché… »
En termes de développement et d’égalité tels que promis par les rebelles, rien n’a été fait. Ainsi, sous leur règne, le nord de la Côte d’Ivoire s’est encore plus appauvri tandis que les chefs rebelles dont certains pour la plupart illettrés et simples soldats dans l’armée régulière d’alors roulent carrosse quand les hôpitaux et les écoles n’existent pratiquement plus.
Un constat que partage la population dans sa majorité, quel que soit le bord politique. Au bout du fil, l’amertume des Ivoiriens, surtout des ressortissants du nord est aujourd’hui très exacerbée. Et pour ces prochaines élections, ils auraient voulu sanctionné les acteurs politiques mais au final, ce sont les mêmes qui mangent avec les rebelles qui sont les grandes têtes de ce scrutin qui vient comme pour balayer une première vague de frustration longtemps contenue. Et à la vérité, les Ivoiriens attendent que les armes quittent les rues pour se dire les 4 vérités.
Par Daniel Atteby