Une caravane des artistes musiciens est prévue dans le cadre de la réconciliation. Bonne chose pour ces artistes. Mais qu’en est-il de ces artistes plasticiens qui ont édifié tous ces monuments détruits ? Qu’ont fait ces artistes ? Qu’ont fait ces monuments, ce palais de la culture pour qu’ils soient détruits ou vidés de ses biens ?
Yopougon, Cocody, Plateau, Port Bouët ont reçu la visite des fossoyeurs d’art ; une unité spéciale des FRCI. Est-ce là une action d’une unité spéciale des forces dites républicaines de Côte d’Ivoire ou des Forces de Répression de la Communauté Internationale.
On nous dit qu’il s’agissait de détruire les sources de puissances de GBAGBO et que toutes ces œuvres reposaient sur des sacrifices humains. Combien de cadavres a-t-on trouvé et où sont les ossements de ces pauvres sacrifiés ?
Dans l’esprit de ces porteurs de gris-gris, nous avons avec eux la même échelle de valeur. En tout cas, ils veulent nous imposer la leur. Nous ne sommes pas des habitués aux sacrifices humains comme le sont nos adversaires qui l’ont manifesté depuis 2002 dans leurs zones. On peut s’en prendre aux hommes parce que ceux-ci peuvent faire obstacle à la prise de pouvoir par leur vote mais démolir des monuments qui embellissent l’environnement et qui font partie de notre patrimoine culturel est un acte indigne d’un être humain.
C’est dramatique, impensable, pitoyable de penser effacer ainsi le passage de GBAGBO.
Comme vous avez commencé à démolir les monuments construits sous le régime du Président GBAGBO, continuez, en :
• ramenant nos salaires à leur niveau de 1993, et notamment les salaires à double vitesse des enseignants sous l’ère du 1er ministre ADO ;
• recommençant à emprisonner les journalistes et les hommes politiques ;
• supprimant le vote à bulletin unique, la participation des jeunes de 18 ans aux scrutins;
• supprimant les urnes transparentes ;
• rétablissant les cartes de séjour ;
• détruisant les nombreuses réalisations de Yamoussoukro effectuées sous GBAGBO, la portion d’autoroute construite sous GBAGBO ;
• détruisant tout le réseau d’électrification villageoise sous le régime de GBAGBO ;
• supprimant les indemnités des anciens Présidents de la République, des anciens premiers ministres et présidents d’institution puis les financements des partis politiques.
• supprimant les grades que GBGBO a décerné aux rebelles.
et la liste est loin d’être exhaustive.
Sachez que GBAGBO est dans nos cœurs.
La destruction de monuments ne peut aucunement effacer GBAGBO de nos esprits. Les raisons profondes inavouées de ces actes sont ailleurs.
On entend dire que certaines croyances interdisent l’édification de monuments.
. Que fait-on alors de la laïcité de l’Etat sans cesse martelée par des responsables religieux de notre pays ? Sous d’autres cieux des responsables religieux ont cru bon de détruire des œuvres d’art et d’histoire de leur pays. Les suivre, serait faire le nivellement par le bas en copiant le mauvais exemple.
Nos adversaires doivent comprendre que le coup d’état de la France et la nébuleuse Communauté Internationale, pour les installer au pouvoir, ne fait pas d’eux des vainqueurs mais plutôt des vassaux de l’Empire Français que Sarkozy veut reconstruire.
Cette réconciliation, amis artistes, doit aller aussi de pair avec la restitution des œuvres d’art volées ou détruites, la réparation, la reconstruction, les sanctions des crimes culturels.
Pour aller vite à cette réconciliation, M. le Ministre de la Culture et de la francophonie, posez des actes dignes, reconstruisez ces oeuvres d’art et particulièrement ces éléphants de la route de l’aéroport qui étaient très beaux. Ce n’est pas cher avec la pluie de milliards qui tombe sur notre pays, qui est la concrétisation du soutien indéfectible de la Communauté Internationale aux nouvelles autorités.
L’exemple à suivre est celui de votre parrain Abdoulaye Wade qui a eu l’ingénieuse idée d’édifier à Dakar un monument à coup de milliards de nos francs.
Une contribution de patriotes seniors
Dans l’enfer de l’arrestation du président Gbagbo : Un sachant témoigne
Il a rejoint la résidence de Laurent Gbagbo à Cocody le 3 avril dernier. L’arrivée de cet inconditionnel de Gbagbo dans ce lieu objet de toutes les attentions et de toutes les brimades a coïncidé avec les bombardements français et onusiens. Mais de cette date jusqu’à ce 11 avril 2011, date fatidique, il n’est plus ressorti de cette résidence tant convoitée par les Français et les hommes de Ouattara. Il a donc tout suivi ou presque. Il nous livre son témoignage. Ames sensibles, s’abstenir !
Le Président français Nicolas Sarkozy ayant pris partie pour la rébellion dans la crise post électorale en Côte d’Ivoire, a décidé de mépriser la procédure de recomptage des voix au profit de l’utilisation abusive de la force militaire contre le Président Laurent Gbagbo. Pour faciliter le renversement de ce «félin politique», Sarkozy et son gouvernement ont, sous le parapluie de l’ONU, pris l’option de déclencher une tempête de feu meurtrière contre notre peuple et notamment la résidence du chef de l’Etat ivoirien, le palais présidentiel et certains sites stratégiques d’Abidjan.
A l’effet de fragiliser la garde républicaine en se tenant hors d’atteinte de ses frappes, l’armée française a eu recours aux avions de guerre français, pour accomplir sa forfaiture, au détriment des contribuables français. Oui, cette attaque virulente était motivée par la volonté débridée de M. Sarkozy de rétablir l’hégémonie de la France sur la Côte d’Ivoire et l’Afrique, comme au temps colonial. L’optimisation de ses intérêts l’a conduite à agir en déployant des capacités de nuisance absurdes, pour refuser l’instant d’après d’assumer son coup d’Etat qui a remis le pouvoir à M. Alassane Dramane Ouattara, son ami. Mais que s’est-il passé dans cet exécrable enfer créé par la Force Licorne et l’ONUCI, dans le processus de l’arrestation du chef de l’Etat ivoirien ? Voici, à ce sujet, le témoignage d’un compagnon des instants d’enfer du président Laurent Gbagbo.
«Je me suis joint à l’équipe qui entoure le Président Gbagbo le 1er avril 2011. Ma venue a pratiquement coïncidé avec des frappes en provenance d’hélicoptères français contre la résidence du chef de l’Etat et la destruction de ses portails. Les bombardements s’étendent à la garde républicaine et détruisent toutes les entrées. Ces frappes destructrices se sont poursuivies le 03 avril 2011, avec rage.
Dès le 04 avril à 18heures, l’on constate à l’entrée principale de la résidence, un rassemblement massif de la jeunesse patriotique qui exprime son soutien au chef de l’Etat. Contre toute attente, cette jeunesse aux mains nues subit des frappes d’hélicoptères français, faisant plusieurs centaines de morts et de blessés. Ce même jour, vers 20heures, trois hélicoptères de l’armée française s’engagent dans un nouveau processus de frappes à répétition contre la résidence. Mais ces appareils ont comme par enchantement cessé leur action destructrice dès 21heures. Ce calme plat inattendu se prolongera jusqu’au lendemain matin, autorisant ainsi un semblant de repos aux otages politiques de Sarkozy et de ses rebelles ivoiriens.
Les 05 et 06 avril 2011, la détermination de Sarkozy à poursuivre sa barbarie contre le Président Gbagbo et la Côte d’Ivoire s’exprime par la venue de six (06) hélicoptères de guerre français. Ceux-ci vont pilonner différents sites de la ville d’Abidjan au moyen de rafales et de missiles, à partir de positions qui leur sont avantageuses. La résidence est à cette occasion assidûment pilonnée, à l’effet d’activer la reddition du chef de l’Etat. Dommage !! À cette violence démentielle provenant des hélicoptères français, s’ajoutent des tirs nourris en provenance de la résidence de l’ambassadeur français, juste à quelques pas du domicile du président ivoirien. Cette violence s’est exercée de jour comme de nuit, les bourreaux tirant sur tout ce qui bouge.
Décidément, la volonté meurtrière de Sarkozy gagne en ampleur les 07 et 08 avril 2011. Ici, l’armée française procède au bombardement systématique des chars et véhicules stationnés à l’intérieur de la résidence présidentielle. Elle tire également sur la Garde Républicaine jouxtant la résidence, y fait d’énormes dégâts. En fait, en anéantissant le dispensaire de la résidence qui abrite des malades et des blessés, l’on a compris que l’armée française célébrait son insensibilité, affirmait qu’à la place des cœurs, il n’y avait que des pierres et que les militaires qu’ils sont n’ont vocation qu’à obéir servilement. C’est à l’occasion de ces nombreux tirs et bombardements que le colonel-major Hilaire Babri Gohourou a été grièvement atteint pour ensuite rendre l’âme, car il était impossible de le soigner.
Le samedi 09 avril 2011, les bombardements sur la résidence s’intensifient davantage, et se veulent plus meurtriers et destructeurs, traduisant l’obsession de Sarkozy à se débarrasser d’une personnalité dont le crime est de s’être engagé politiquement à promouvoir la démocratie, défendre la souveraineté des institutions de son pays, et rêver à la dignité africaine. Oui, Sarkozy veut rapidement mettre un terme à cet idéal politique qui rame certainement à contre courant des valeurs que sont : Liberté, Egalité, Fraternité. Il est guidé par cette volonté coloniale et ce rêve hégémonique débridé au point d’agir rapidement pour mettre un pays sous le contrôle de la France, par personnes interposées.
A cet effet, le 10 avril 2011 à 17heures, des missiles sont tirés d’un hélicoptère français sur la résidence. Le Président était alors à table, s’efforçant de manger un peu. C’est alors qu’une détonation assourdissante frappe une des vitres arrières blindées de la résidence. La violence du bombardement contraint alors le Chef et son entourage à descendre au sous-sol jusqu’au lendemain matin. Le lundi 11 avril 2011 jour fatidique, dès 8 heures, les bombardements s’enclenchent à nouveau sur la résidence, sans aucun répit. On aurait dit que l’on traque un fauve intrépide et criminel dont la prise apportera quiétude et apaisement aux chasseurs. Ce fauve humain n’est nul autre que Laurent Gbagbo, un iconoclaste qui ose se dresser dignement contre le maître de l’empire colonial françafricain, Nicolas Sarkozy, homme pétri de culture hongroise et française, mais à la profondeur personnelle assez approximative. Face à ce déferlement de violence inouïe, Laurent Gbagbo s’interroge sur la raison profonde de ces actes absurdes de l’armée française, étant donné qu’il n’y a jamais eu de déclaration de guerre de la France. Cette violence sans nom était-elle vraiment motivée par un banal contentieux électoral, ou était-ce un acte prémédité de Nicolas Sarkozy pour laver un affront et ainsi évacuer un complexe ? Chose singulière, malgré la tempête de feu ininterrompue déclenchée par la force Licorne, le Président Gbagbo n’esquissait aucun signe de panique. Il gardait son calme habituel, arborait un sourire constant et détendait l’atmosphère grâce à son humour légendaire. Il rappelait assez souvent à son entourage sa philosophie du pouvoir et sa vision de la démocratie. Il parlait aussi du processus de construction d’une Afrique digne.
Pendant que ces interrogations se bousculaient dans la tête du Président, l’on signale le déclenchement d’un feu au dehors. Aussitôt après, la fumée passant par les commissures des portes provient de l’une des salles et envahit le sous sol où nous nous trouvons. Dans un habile réflexe, Michel Gbagbo met en marche le grand ventilateur à portée de main, dans l’intention d’évacuer cette fumée. Il déroule en outre la lance à l’effet d’éteindre l’incendie déclarée au dehors. Je réalise alors, fort de l’expérience acquise sous d’autres cieux, qu’il ne s’agit pas d’une fumée banale, mais d’un gaz, pour sa nuisance respiratoire et les picotements qu’elle génère. En effet, la présence persistante du gaz amplifie les difficultés respiratoires à tel point que le chef de l’Etat conseille à tous d’emprunter le tunnel qui conduit à la petite bibliothèque. Mais la porte qui donne accès audit tunnel est fermée et l’on ne dispose pas de la clef pour l’ouvrir. C’est alors que le ministre Désiré Tagro, aidé par d’autres personnes assez fortes, défonce la porte, pour faciliter la montée de tous vers le haut. Alors que nous faisons mouvement vers la petite bibliothèque, le Président Gbagbo instruit Tagro d’annoncer la fin de la guerre aux ennemis, par le moyen d’un drapeau blanc.
En remontant vers la surface, on voit dans les escaliers des militaires français. Le ministre Tagro fait alors mouvement pour leur parler, mais très vite, il retourne, car il essuie des rafales de leur part. Il n’est heureusement pas atteint. L’homme s’écrie alors : «On m’a tiré dessus, peut-être qu’ils vont le tuer ! ». Mais les circonstances l’obligent à surmonter ses angoisses pour s’adresser aux militaires et ainsi mettre fin aux belligérances, par les moyens conventionnels. La première dame met à profit ce temps pour ouvrir la porte de la petite bibliothèque, où toutes les autorités de premier ordre se retrouvent. On y trouvait entre autres personnalités : le Président Laurent Gbagbo et son épouse, M. Yanon Yapo, ministre de la Justice, M. Dakouri Tabley, ex- gouverneur de la Bceao, le ministre Jean Jacques Béchio, madame la ministre Christine Adjobi, madame Géneviève Bro Grébé, Présidente des femmes patriotes. On y trouvait également MM. Abou Drahamane Sangaré, Kuyo Téa Narcisse, Mme Obodou Marceline, secrétaire particulière du chef de l’Etat etc. En fait, il se trouvait dans cette résidence que l’armée française a décidé de pilonner sur ordre de Sarkozy et avec la honteuse complicité de l’ONU, au moins 250 personnes, toutes des morts virtuels.
En effet, après s’être assurés qu’il n’y avait plus de résistance armée à l’intérieur de la cour et dans le bâtiment, l’armée française cède la place à des militaires des forces africaines Ecomog qui font mouvement vers nous, tout excités. Ils nous interrogent alors sur un ton sévère : «Où est le Président Gbagbo ? ». Dans leur élan de colère, ils exécutent deux personnes conduites dans le sous-sol. Cela oblige plusieurs autres personnes à remonter dans le hall. Et dans un sang froid total, la Première Dame ouvre la porte de la petite bibliothèque. Elle sort alors, suivie du ministre Tagro et du Président Laurent Gbagbo qui dit d’une voix calme aux soldats en face : «Ne me tuez pas, allons-y ! ». Ces soldats ordonnent à tout le monde de se déshabiller. L’exécution de cette injonction leur fait pousser des clameurs du vainqueur en disant : «On a arrêté le Président Gbagbo, il s’est rendu».
Malheureusement, l’arrestation du Président va être suivie dans l’espace de la résidence, d’une violence inouïe. En effet, les soldats des FRCI sur les lieux, utiliseront les crosses de leurs fusils pour molester avec rage les cuisses, les genoux et mollets des «ennemis» en présence. Ils utiliseront aussi des armes blanches, des faucilles et bien d’autres objets tranchants pour agresser l’entourage du Président au point où certaines des victimes se meuvent aujourd’hui difficilement. Ainsi, l’on pouvait voir le sang couler des têtes, des fesses, des corps de la plupart des personnes présentes. C’était une vraie orgie meurtrière. Mais nous étions aussi soumis à d’autres actes dégradants, car il nous était exigé de nous mettre nu comme à la naissance d’une part et d’autre part de répéter mécaniquement et avec joie cet hymne à Alassane Ouattara : «Gbagbo est arrêté, Alassane est président ! ». Dans cette grisaille humiliante savamment orchestrée par l’armée française, pour livrer des intelligences respectées à des soldats, la Croix Rouge jouait habilement sa partition en donnant les premiers soins aux blessés graves, pour ensuite les conduire au CHU de Cocody, sous le regard froid des soldats français. Dans le même temps, le Président Gbagbo et certains de ses collaborateurs sont manu militari conduits au Golf Hôtel, Quartier Général de M. Ouattara, pour les exhiber comme des trophées de guerre. Oui, l’ancienne ministre de la Culture du Mali a raison de s’écrier que «l’art de vaincre sans avoir raison est le propre de l’occident», surtout que le profil de Laurent Gbagbo ne répond pas aux critères des gouvernants français».
Au total, l’arrestation du Président Laurent Gbagbo a été orchestrée et exécutée par l’armée française sur ordre de M. Sarkozy et avec la complicité active de l’ONU. Elle a exécuté l’acte en usant à fond sa capacité de nuisance, pour favoriser la reddition du chef de l’Etat ivoirien et sa remise entre les mains des forces rebelles de M. Ouattara. En le faisant, Sarkozy tente de ruiner le charisme mythique de Laurent Gbagbo, acteur politique majeur en Afrique du fait de sa vision dynamique pour son pays et le continent tout entier. Le néocolonialiste Nicolas Sarkozy lance ainsi un ultimatum vibrant à tous ceux qui couvent des velléités indépendantistes et souverainistes au sein de la Françafrique. Il les appelle à une discipline absolue vis-à-vis du gendarme de l’Afrique qu’est la France. Sarkozy montre aussi que cette France, pour assurer sa survie par la forfaiture, monte des rébellions et les utilise contre ceux qu’elle redoute. Cette entreprise honteuse contre le continent se réalise avec la complicité d’acteurs politiques nationaux, et des organisations régionales et sous régionales passives, pour retarder l’essor de l’Afrique. En Côte d’Ivoire, le Président français et son armée ont défriché le champ de la terreur par l’intermédiaire d’une opposition rebelle. Ils ont ainsi favorisé une rupture de grande ampleur politique et sociale au nom de leurs intérêts, en faisant la guerre contre un Etat souverain sous l’excellent prétexte de protéger des civils. Ce voile pudique de protection des civils pour commettre les forfaitures, Sarkozy et son équipe l’utilisent également en Lybie. En agissant ainsi, le supposé réalisme politique de Sarkozy profite-t-il vraiment à la France, ou prépare-t-il cette nation à vivre en temps opportun les lugubres réalités de la transposition de la terreur sur le théâtre français ?
Zabril Koukougnon
POURQUOI FERMER LES UNIVERSITES DE CÖTE D’IVOIRE ?
Le 11 avril 2011, la coalition France, onuci, aidés des rebelles et de mercenaires étrangers, après deux jours de bombardements intensifs, a opéré un coup d’état pour installer Ouattara au pouvoir. Ce dernier au lieu de chercher à sauver les universités, les a plutôt fermées.
Les forces françaises et onusiennes, après avoir convoyé les rebelles à Abidjan, ont contraint. l’université d’ABOBO-ADJAME à ne plus fonctionner. Alors que l’administration de cette institution s’employait à trouver d’autres locaux pour poursuivre les enseignements, c’est l’université de Cocody-Abidjan qui, à son tour, est tombée aux mains des rebelles et leurs parrains internationaux. Ces faits amènent à nous interroger sur l’état des lieux dans nos universités.
L’état des lieux
Nos universités sont dans un état lamentable, indescriptible, et inimaginable.
En effet, ce haut lieu du savoir est aujourd’hui occupé par les rebelles sans foi, ni loi, bardés de gris-gris, vêtus de tenues traditionnelles dozos (chasseurs traditionnels) et de tenues militaires bigarrées soustraites aux forces de l’ordre loyalistes de côte d’ivoire.
La visite des lieux nous a permis aisément de faire les constats suivants :
Tous les locaux de nos universités ont été vidés de tout leur équipement informatique, de tous les appareils de climatisation, du matériel d’enseignement et de recherche et de tout le mobilier.
Par ailleurs, dans les différentes scolarités, tous les registres aussi bien sur support physique que numérique ont été emportés, privant ainsi nos universités d’histoire et de mémoire.
On note aussi que les français et l’ONU qui interdisaient l’usage des armes lourdes de guerre ont fait usage de plusieurs obus sur nos campus dont certains n’ont éclaté, constituant un grave danger pour toute personne présente sur les lieux. Dans les cités universitaires, les forces de Ouattara ont chassé manu militari les étudiants de leurs chambres, tuant certains, dépouillant d’autres du peu de biens acquis si difficilement.
On note aussi que certaines cités universitaires sont occupées illégalement par les forces de Ouattara (FRCI) ; d’autres ont été purement et simplement incendiées.
Aujourd’hui, nos universités sont sous occupation des FRCI qui en interdisent l’accès aux personnels enseignants, technique et administratif pour, disent-ils, assurer la sécurité des lieux et empêcher les vols et pillages. Et pourtant les pillages continuent au point où on en est à constater la disparition des antivols et des fils électriques.
Devant cette situation de désolation, il s’est trouvé des responsables pro-Ouattara qui, dans leur joie machiavélique, ont souhaité voir ces cités universitaires disparaître de leurs communes.
Qui sont donc les acteurs de cette situation dramatique, abominable, insensée, inhumaine et digne d’analphabète ?
Les acteurs
Les observations des différents théâtres d’opération ont montré clairement la participation des acteurs suivants :
– Les concepteurs
Ce sont les armées françaises (licorne) et onuci qui, les premières, ont utilisé leurs forces aériennes pour repérer et pilonner les positions des militaires ivoiriens et aussi pour transporter puis déposer les rebelles derrière les lignes de front des FDS montrant ainsi qu’ils sont les concepteurs des différents plans d’attaque.
C’est donc elles qui ont livré nos universités aux rebelles.
Rappelons que les forces licorne et onusienne ont protégé pendant ces heures chaudes, l’aéroport, le port et d’autres lieux stratégiques qu’ils ont trouvés nécessaire de préserver, garantissant ainsi les intérêts financiers et économiques de la France et de ses partenaires.
Ces forces coalisées n’ont donc pas trouvé nécessaire de protéger nos sites universitaires, hauts lieux du savoir, de formation et de recherche, de valeur inestimable.
Au plan humain les universités hébergeaient plus de 50 milles étudiants qui, aujourd’hui, pour certains ont été tués et pour les plus chanceux chassés manu militari.
Au mépris des vies humaines et des droits de l’homme, la France a privilégié ses intérêts économiques et politiques.
La France et l’onuci ont conçu leurs stratégies de guerre en collaboration avec le RDR en premier puis avec les autres membres du RHDP.
– Les exécutants
Outre les forces sus-mentionnées, ce sont les rebelles, milices de Ouattara, pompeusement appelées forces nouvelles sous l’instigation de la France à Marcoussis (France), les supplétifs constitués de prisonniers libérés par les rebelles, les coxers (apprentis de mini cars de transports urbains), les travailleurs du secteur informel ( mécaniciens, tailleurs, cireurs, vigiles, gérants de cabine, maçons, plombiers, et autres petits ouvriers) généralement composés d’ analphabètes provenant pour la majorité de la sous-région.
Se sont joints à ce groupe les militaires-traitres membres de l’armée loyaliste (FDS).
Ces derniers et les rebelles avec leurs supplétifs ont formé les forces pompeusement baptisées républicaines qui n’ont de républicain que la lettre R du Rassemblement (Regroupement) Des Républicains (Rebelles).
S’ajoutent à ceux-là, des mercenaires que certains pays de la CEDEAO ont mis à la disposition de la nébuleuse communauté internationale sous l’instigation de la France de Sarkozy.
Alors que le devoir des hommes politiques est de protéger leurs citoyens et leurs biens, des maires du RHDP se sont joints à ce concert macabre et funeste en demandant que leurs communes n’hébergent plus les cités universitaires.
Qu’est-ce qui a bien pu motiver les actions exposées ci-dessus ?
Les motivations
Le désir aveugle de la France d’installer Ouattara au pouvoir l’a amenée à faire fi des précautions élémentaires pour sécuriser les universités.
Il s’agit pour le pouvoir actuel de bâillonner la FESCI, fer de lance de la contestation démocratique en milieu estudiantin et scolaire, d’empêcher les syndicats des enseignants et chercheurs de Côte d’Ivoire notamment le Synarès, pionnier de la lutte démocratique dans notre pays, de prendre position sur cette grave situation dans nos universités.
Ainsi, le pouvoir actuel voudrait briser le binôme enseignants-étudiants.
Celui qui est aujourd’hui installé au pouvoir par la France a montré du temps où il était premier ministre, peu d’intérêt pour la formation de l’élite de ce pays. On en veut pour preuves :
• La suppression des cars de transport d’étudiants
• La suppression des internats des lycées et collèges
• La diminution des salaires des enseignants en 1991
• L’étiolement du nombre de bénéficiaires des bourses d’étude
C’est pourquoi il a délibérément fait ou laissé piller, saccager, détruire les universités pour en justifier la fermeture.
Cette situation ne saurait légitimer une fermeture des universités quand on sait que l’Ecole Normale Supérieure qui a subi les mêmes dommages fonctionne.
Une autre raison pour le pouvoir actuel de fermer les universités est de faire payer aux étudiants leur soutien sans faille au régime du Président GBAGBO.
Il s’agit aussi pour M. Ouattara de trouver dans les cités universitaires des lieux d’hébergement aux éléments de sa milice hétéroclite. Les faits l’attestent par l’occupation actuelle des chambres de nos étudiants.
Enfin, peut être que le pouvoir actuel ne voudrait pas collaborer avec les élus des Universités dont l’ancien premier ministre AKE N’GBO.
En conclusion, au contraire du régime GBAGBO, qui, face à la rébellion, a jugé indispensable de délocaliser, en zone gouvernementale, les universités des zones rebelles, pour permettre aux étudiants de continuer de poursuivre leur formation, malgré une situation financière difficile (financement de la guerre à lui imposée par la France), Monsieur Ouattara n’a trouvé comme solution que de faire casser, piller, incendier et de fermer sine die les universités.
Qu’attendent les parents d’élèves, les organisations de droits de l’Homme, la convention de la société civile, l’UNESCO pour mettre fin à cette grave injustice ?
Le silence de ces organisations fait d’elles indiscutablement des complices.
Elles devraient au contraire prendre attache avec les pouvoirs publiques et les syndicats des enseignants du supérieur pour demander aux enseignants de faire le sacrifice de reprendre les enseignements, dans les meilleurs délais, en dépit de la situation désastreuse des universités.
Vivement que nos universités rouvrent pour dispenser le savoir à notre jeunesse, l’avenir de notre pays.
Une contribution de patriotes seniors
COTE D’IVOIRE: BOYCOTTER LES PROCHAINES ELECTIONS
Notre loi fondamentale prévoit des consultations électorales tous les 5 ans pour renouveler les institutions de l’état ou les équipes qui les animent.
A ce titre, le FPI, parti du président Laurent Gbagbo, père de la démocratie dans notre pays, ne peut que se féliciter de l’organisation des élections.
Ces élections sont nécessaires pour créer et maintenir les conditions d’un développement durable, pour renforcer la paix par la sécurité, la liberté de circulation des biens et des personnes, ainsi que la libre expression.
Mais pour les élections prochaines, trois entités menacent gravement leur crédibilité.
Il s’agit de la commission électorale indépendante (CEI), la rébellion et du personnage de Monsieur Ouattara.
. La Commission Electorale Indépendante (C.E.I)
Au regard du déroulement de la proclamation des résultats de l’élection présidentielle de 2010 et de la gestion du contentieux électoral, voici nos propositions :
-Le président de la CEI doit être relevé de ses fonctions pour :
* avoir annoncé, sans la présence des autres membres de la commission, hors délai, dans le QG du candidat Ouattara Alassane, un résultat manifestement entaché de graves fraudes dans les zones du centre et nord de la Côte d’Ivoire.
* s’être mis aux ordres de la France, des USA et de l’ONU.
Conscients que sa position partisane de militant du RHDP l’a amené à agir comme tel, nous proposons que soit candidate à ce poste toute personne d’origine ivoirienne non marquée politiquement, c’est-à-dire sans étiquette politique.
-La composition
*Ne doivent plus faire partie de cette commission, les représentants des rebelles en l’occurrence MPCI, MPIGO, MJP et consorts.
* Le président GBAGBO, sous l’exigence de l’opposition politico-rebelle de Ouattara avait accepté de confier les 2/3 des membres à cette opposition. Il faut que cela soit appliqué à l’opposition actuelle et qu’il en soit de même pour les CEI locales.
-L’expérience de la présidentielle passée a montré que:
*Le listing électoral était truffé largement de non ivoiriens, donc de personnes non habilitées à participer au vote :
A preuve, il y a eu à la base de nombreux faux témoignages lors des audiences foraines marquées en zones rebelles par la complicité des militants du RDR qui suscitaient l’inscription des étrangers sur nos listes électorales et par aussi la violence en zone gouvernementale des partisans de Ouattara. De plus, les nombreuses réclamations, par centaines de milliers, présentées par le FPI, n’ont fait l’objet d’aucune analyse.
Avec un tel listing, faut-il aller aux élections ?
Pour répondre par l’affirmative, il faut, entre autres conditions, apurer ce listing de toutes les anomalies.
*Les représentants des candidats dans les bureaux de vote.
Lors de l’élection présidentielle de 2010, en zone gouvernementale, tous les représentants des candidats non seulement avaient libre accès aux bureaux de vote mais aussi ont travaillé librement, sans aucune contrainte, jusqu’à la proclamation des résultats.
Au contraire, en zones occupées par la rébellion, les représentants du candidat-Président LAURENT GBAGBO, pour la grande majorité, n’ont pu avoir accès aux bureaux de vote. Les autres qui ont tenté d’accomplir leur mission ont fait l’objet de brimades, d’exactions allant jusqu’aux viols et aux tueries de la part des rebelles devenus aujourd’hui FRCI (Forces républicaines de Côte d’Ivoire) avec la complicité des forces armées de France et de l’ONU encore présentes sur le territoire ivoirien et donc susceptibles de tronquer à nouveau les élections.
Quelle garantie avons-nous d’aller à des élections crédibles quand on sait que les soi-disants forces impartiales françaises et onusiennes, concepteurs et auteurs du conflit actuel sont toujours susceptibles de continuer leur basse besogne.
Il apparait donc que sans le désarmement des FRCI, la constitution d’une nouvelle armée nationale, le départ des forces françaises (licorne et 43e Bima) et de l’ONU, aucune élection ne peut se dérouler dans des conditions acceptables.
*Les Procès Verbaux
La majorité des PV des zones rebelles présentaient de nombreuses anomalies :
– PV non signés par les représentants du Président GBAGBO
– PV aux signatures falsifiées
– Suffrages exprimés largement supérieurs aux nombre d’inscrits dans la majorité des bureaux de vote.
– Nombre considérable de votants non inscrits
– Calculs des totaux ne respectant aucune règle arithmétique.
Malgré ces anomalies, ces PV ont été acceptés par les responsables locaux de la CEI, le président Youssouf Bakayoko, la France, les .USA, l’ONU, l’UEMOA, la CEDEAO, l’UA et l’UE. Avec ces mêmes organisations et cette même CEI, comment des élections crédibles et transparentes pourraient-elles se dérouler en Cote d’Ivoire ?
*Les rapports des observateurs
Alors que les observateurs africains dénonçaient les graves irrégularités en zones rebelles, les européens, par contre, parlaient d’élections globalement satisfaisantes.
Pourtant, ces observateurs ont dû interrompre leur mission par suite d’exactions sur leurs personnes et ont été rapatriés d’urgence en zone gouvernementale à leur demande. On comprend aisément que la vérité n’est pas du côté des européens et que ces soi-disant observateurs ne sont que des envoyés de Sarkozy pour couvrir et justifier cette forfaiture.
Rappelons que la CEDEAO qui a été prompte à condamner les résultats du conseil constitutionnel de Côte d’Ivoire n’a pas daigné publier le rapport de ses observateurs.
Les conditions de l’élection présidentielle de 2010 sont à ce jour encore les mêmes. Pire, le schéma des fraudes massives des zones rebelles qui a donné les résultats que nous connaissons s’étendra surement sur toute l’étendue du territoire national avec les milices de Ouattara et leurs parrains.
Dans ces conditions, le camp de GBAGBO court inéluctablement vers une défaite programmée, légitimant ainsi le pouvoir dictatorial de Ouattara octroyé parla France dans la violence.
C’est pourquoi, il nous semble opportun d’exiger le départ non négociable des forces françaises et onusiennes ; à tout le moins le remplacement de ces dernières par des contingents Sud-Africains, angolais, gambiens, iraniens, etc.
*Le personnage de Ouattara
La question essentielle que l’on se pose est de savoir si Ouattara peut permettre l’organisation d’élections libres et transparentes en Côte d’Ivoire.
En 1993, à la mort d’Houphouët, c’est sous la contrainte de l’armée de Cote d’ivoire qu’il a dû céder le pouvoir à Bédié, constitutionnellement indiqué.
Plus tard, il a déclaré que les lois de son pays( ?) ne lui permettaient pas d’être candidat.
Ensuite, le même Ouattara déclarait être empêché de se présenter parce qu’étant musulman du nord, jouant ainsi dangereusement sur la fibre tribale et religieuse. De plus sans qu’il y ait eu modification des lois, il fait acte de candidature, bravant ainsi les lois et contredisant alors ses propres déclarations.
Encore, le même Ouattara dit qu’il «frapperait ce pouvoir moribond» que détenait Bédié, son allié d’aujourd’hui ; ce qui fut fait le 24/12/1999.
Par la suite, dans une de ces tournées politiques au nord, il déclarait d’une part qu’il « n’attendrait pas cinq ans pour prendre le pouvoir » et d’autre part qu’il rendrait ingouvernable ce pays.
Il est donc l’initiateur des coups d’état répétitifs et de la rébellion en 2002.
A preuve, le nommé Koné Zakaria, chef de guerre de la rébellion, devenu FRCI, déclarait que celui pour qui, ils ont pris les armes et qui les soutenait financièrement n’était autre que Alassane Dramane Ouattara.
Ces faits relatés plu haut attestent, sans ambages, que l’homme a exploité la violence comme instrument de conquête du pouvoir quand on sait de surcroit que l’un de ces chefs de guerre Ibrahim Coulibaly dit IB, après l’avoir installé au pouvoir, n’a eu comme récompense que son assassinat. Ces faits attestent aussi de l’usage quotidien qu’il fait du mensonge pour atteindre son but ultime : le pouvoir.
De tout ce qui précède, pour Ouattara, ce qui compte, c’est le pouvoir à tout prix.
Les nombreuses tueries qui ont eu lieu sur toute l’étendue du territoire du fait des rebelles devenus FRCI sont les témoignages du caractère violent de l’homme.
Que peut-on donc attendre de cet homme qui, au mépris des lois a fait montre d’exactions, de viols, de mensonge, de fraudes massives pour s’installer au pouvoir par la violence armée menée pour lui par l’armée française et l’onuci ?
Maintenant qu’il est l’acteur principal, peut-on lui faire confiance pour des élections libres et transparentes ?
Cela nous conforte dans l’idée que le camp GBAGBO soit majoritaire dans la nouvelle commission chargée des élections comme l’était le camp de Ouattara dans l’ancienne CEI.
Comme les faits démontrent que l’homme Ouattara est violent et barbare, contrairement aux habitudes des régimes précédents, cherchons à savoir si ce régime-ci peut-être qualifié de démocratique.
Le coup d’état, les tueries massives, les emprisonnements extrajudiciaires, les arrestations arbitraires, les exécutions sommaires, les enlèvements, les violences perpétrées contre les partisans de GBAGBO, la suspension et le musèlement de la presse proche de GBAGBO, les enlèvements, les arrestations et les emprisonnements des journalistes proches de GBAGBO, la destruction des équipements des entreprises de presse proches du président renversé ,la l’occupation illégale des locaux de la presse d’opposition, l’occupation des domiciles des cadres CNRD, les pillages organisés par les FRCI, le gel des avoirs des personnes proches de l’ancien régime et beaucoup d’autres actes de ce genre attestent éloquemment de la nature autocratique de ce régime hautement sanguinaire.
En outre, l’Assemblée Nationale, organe de la pratique de la démocratie par excellence, après l’allégeance faite par son président au nouveau pouvoir a invité monsieur Ouattara à l’hémicycle ; ce dernier n’a pas daigné se présenter devant les parlementaires.
C’est pourquoi, à notre point de vue, le nouveau pouvoir n’a aucune considération pour le peuple dont l’assemblée nationale est l’émanation.
Rappelons que du fait du rejet de sa candidature aux dernières législatives, Ouattara a empêché toute autre candidature de son parti montrant ainsi son égoïsme et son mépris total pour l’institution. La pratique autocratique de ce monsieur a été déjà prouvée par la nomination, au mépris des lois, d’un nouveau président du conseil économique et social ; une personnalité non membre de cette institution.
Il apparaît donc que la nouvelle assemblée issue d’une parodie d’élection ne sera qu’une simple caisse de résonnance ; Autant donc ne pas participer aux élections pour cautionner une telle dictature.
Notons au passage que les milices de Ouattara ont chassé manu militari les déplacés de leurs zones d’accueil causant des décès et des traumatismes sans compter les tueries massives d’étudiants des citées universitaires, l’occupation illégale et les incendies des logements d’étudiants dans la plupart des communes gérées par le RHDP. La fermeture injustifiée des universités prouve que Ouattara ne veut pas de l‘intelligentsia et donc de la contradiction.
De telles actions traduisent suffisamment que ce régime ne saurait être démocratique, républicain.
En résumé, participer aux élections équivaut à:
-Accepter qu’il n’y a pas eu de coup d’état de la France pour installer Ouattara.
– retrancher du nombre de participants au vote nos militants qui vivent la peur aux ventres, cloitrés chez eux et nos responsables en exil.
– revenir au pire moment du parti unique concernant la gestion des élections, autrement dit c’est une formalité pour Ouattara de choisir ses députés.
– Obéir à la France et à l’ONU qui ont été les auteurs du coup d’état et qui aujourd’hui font pression sur le camp GBAGBO pour entrer dans un gouvernement d’union et pour aller aux élections.
-accepter les faux résultats de la présidentielle de 2010, déjà arrêtés par la France avant la tenue des élections (voir documentaire Françafrique, 2ème partie) ;
– aussi accepter dès maintenant les résultats assurément tronqués des prochaines élections.
– enfin accepter l’inscription illégale de près d’’un million d’étrangers sur le listing électoral faussant ainsi le jeu démocratique.
Pour finir comme proposition, nous souhaiterions vivement que les responsables CNRD travaillent directement avec la base par l’organisation de meetings, de rassemblements et autres rencontres politiques et syndicales en vue de réanimer la flamme militante, de recruter de nouveaux militants pour élargir nos bases et de préparer notre victoire aux prochaines élections qui devront être libres, transparentes et démocratiques.
Une contribution de patriotes seniors
La justice des vainqueurs ou le procès de Nuremberg à la sauce Ouattara
Depuis l’irruption de M. Ouattara à la tête de la Côte d’Ivoire dans les circonstances que tout le monde sait, les notions de justice, de bonne gouvernance, de « pas de réconciliation sans justice » ont enrichi le lexique politique, chacun ayant son idée de la question. A l’occasion de la récente visite que la Fédération Internationale des droits de l’Homme (Fidh) a rendue au président Ouattara, un membre de cette délégation a soutenu qu’une justice des vainqueurs ne règlera la crise ivoirienne que de façon superficielle.
Au lendemain de la seconde guerre mondiale, l’armée d’Hitler a été contrainte à la capitulation devant les troupes alliées. S’en est suivi, dans la ville de Nuremberg, un procès qui s’est tenu dans des conditions honteuses, aux antipodes des droits de la défense ; mais qui pouvait protester ?
Autre époque, autre lieu, mais même méthode. Le président Ouattara, grisé par sa victoire militaire, ou plutôt celle de son tuteur, la France, fait feu de tout bois, affirmant urbi et orbi réconciliation, d’accord, mais justice, d’abord. Mais de quelle justice s’agit-il ? Cette justice du Président Ouattara consiste à détenir, sous le sceau d’une mesure administrative appelée assignation à résidence, le couple Gbagbo et leurs proches, tous les dignitaires politiques et militaires, ainsi que les hauts fonctionnaires qui ont collaboré avec «le régime illégitime de Gbagbo», pour utiliser la rhétorique du clan Ouattara. Mais ce dernier a essuyé un véritable camouflet, lorsque la responsable de la délégation susvisée de la Fidh a indiqué à la presse que les prisonniers de M. Ouattara avaient « un statut flou », ce qui, en langage diplomatique, signifie qu’ils sont arbitrairement, et donc illégalement détenus. Et pour cause. L’assignation à résidence, objet d’un texte adopté par le législateur ivoirien au lendemain de l’indépendance, avait pour principal, sinon unique objet, de mettre les opposants du président Houphouët au pas sous un habillage juridique. Issu du droit français, c’est une mesure qui permet au pouvoir exécutif de s’affranchir du pouvoir judiciaire, en ce qu’elle permet, par voie réglementaire, de restreindre les libertés fondamentales d’un citoyen, à savoir, entre autres, la liberté d’expression, la liberté d’aller et de venir. C’est pourquoi, plus aucun pays démocratique, notamment la France, n’a maintenu cette notion dans son ordre juridique, du moins à l’endroit de ses ressortissants. En effet, aujourd’hui, dans les Etats de droit, l’assignation à résidence ne s’applique et ne peut s’appliquer qu’aux étrangers, à l’endroit desquels une mesure d’éloignement a été prise et qui ne peut être, pour diverses raisons, exécutée immédiatement (par exemple reconduite à la frontière ou expulsion).
Avec l’avènement de M. Ouattara, ce vieux texte sur l’assignation à résidence, tombé en désuétude, du moins en ce qui concerne les nationaux, a été exhumé pour les besoins de la cause, avec à la manœuvre un nouveau Procureur de la République, censé faire oublier son prédécesseur, le trop zélé Procureur Tchimou (dixit l’ex-opposition). M. Simplice Kouadio, le tout nouveau Procureur de la République près le tribunal de Première instance d’Abidjan Plateau, magistrat hors hiérarchie est un magistrat du parquet… indépendant. La preuve, il fait ressusciter un vieux texte ou s’en rend complice, et, ainsi, des personnalités ayant un domicile sont assignées à résidence dans des cabanes ou des cachots, cohabitent avec des reptiles selon leurs avocats, ce qui bien entendu est contraire à l’esprit du texte, puisqu’elles auraient pu rester chez elles ; mais il faut bien humilier toutes ces gens et leur rappeler que les fromages de la République ont de nouveaux rongeurs, sans compter que leurs résidences respectives sont soit occupées par les soldats de M. Ouattara, soit ont été tout simplement pillées. Depuis plus de deux mois, ces personnalités, avec à leur tête le président Gbagbo, sont détenues dans des conditions à côté desquelles la maison d’arrêt et de correction d’Abidjan fait figure d’hôtel cinq étoiles. Même les bandits de grand chemin ont un meilleur traitement : pas de télévision, pas de téléphone ni de journaux, interdiction de recevoir de la visite, et bien entendu communiquer avec leurs avocats est un luxe. Les droits de la défense, c’est pour les autres. Rappelons que toute assignation à domicile peut faire l’objet d’un recours en annulation pour excès de pouvoir devant la chambre administrative de la cour suprême ; mais dans le nouvel Etat de droit qu’est devenue la Côte d’Ivoire, le rêve est permis…
Comble de l’hérésie juridique, ce magistrat indépendant, de surcroît hors hiérarchie, ordonne le gel des avoirs de 245 personnalités, et n’éprouve aucune gêne à faire référence, dans le visa de ses actes, à des décisions de…l’Union européenne, comme si ces décisions faisaient partie intégrante de l’ordonnancement juridique ivoirien, ce qui bien sûr, n’est pas le cas ; et si, par extraordinaire, ce magistrat est interpellé sur cette alchimie juridique, il y a à parier qu’il répondra, sans sourciller, que les décisions de l’Union européenne ont la même valeur que des traités, et que, dès lors, elles sont supérieures à la Constitution, et conséquemment, applicables en Côte d’Ivoire. Le droit n’est-il pas un instrument au service du pouvoir politique, comme on l’apprend aux étudiants des facultés de droit et de sciences politiques? Mais que le procureur Kouadio se rassure, il n’est pas à blâmer puisqu’il n’y est pour rien, car comme son prédécesseur, il est aux ordres, et cela de façon tout à fait légale ; en effet, les magistrats du parquet, à la différence de leurs collègues du siège( on appelle magistrats du siège ceux qui rendent les décisions de justice) ne sont pas indépendants : ils sont soumis à l’autorité de leur hiérarchie, à savoir le pouvoir exécutif, dont le président de la République est le détenteur exclusif, conformément à la constitution. Le procureur Kouadio prend tout simplement ses instructions auprès soit du ministre de la Justice, soit directement auprès du Président Ouattara, de la même façon que son prédécesseur Tchimou obéissait au Président Gbagbo. Mais si monsieur le procureur avait bien lu les décisions de l’Union européenne dont il se prévaut, il se serait aperçu que, tout compte fait, lesdites décisions ne manquent pas d’humanité, puisque le gel des avoirs n’a pas un caractère absolu, en ce qu’il autorise les transactions indispensables à la subsistance des mis en cause et de leur famille. Ici, les 245 personnes dont les avoirs sont gelés ne peuvent effectuer aucune transaction sur leurs comptes bancaires ; cela signifie qu’elles ne peuvent plus se nourrir, ni se soigner, ni accomplir leurs obligations à l’endroit de leur progéniture, ce qui est tout simplement non seulement illégal, mais aussi inhumain et, par voie de conséquence, contraire à toutes les règles de l’Etat de droit, leitmotiv théorique du président Ouattara. Le procureur de la République n’a même pas osé protester quand son commanditaire lui a demandé de sanctionner également certains de ses collègues magistrats, puisque quelques-uns d’entre eux figurent sur la liste noire. Diantre, qu’est devenue la sacro-sainte solidarité tant redoutée qui caractérise cette corporation? Bien entendu, toutes ces mesures peuvent faire l’objet de recours en vue de leur annulation. Mais quel téméraire osera prendre une telle initiative ? Et quel juge inconscient annulera de telles mesures, au risque, dans le meilleur des cas, d’aller au bagne à Bouna, et, dans le pire des cas, de voir surgir chez lui une horde de soudards, armes aux poings ?
Cette justice des vainqueurs, dont la quintessence est d’embastiller et d’humilier les adversaires d’hier est bien nauséabonde et est nécessairement un facteur dirimant à la réconciliation nationale. Sinon, comment comprendre que les avoirs des chefs de guerre Ouattara Issiaka, alias Wattao ou Losseni Fofana dit Loss, nommément cités par un récent rapport des nations unies, comme bénéficiaires de recettes « fiscales » annuelles de 2.754 millions de FCFA en ce qui concerne le premier et de 2.700 millions de FCFA en ce qui concerne le deuxième, illégalement perçues en zones CNO (centre, nord et ouest), ne soient pas gelés ? Comment comprendre que Fofié Kouakou, sanctionné par l’Onu pour avoir causé la mort de dizaines de personnes à Korhogo en les enfermant dans des conteneurs ne soit pas poursuivi ? Et tous ces meurtres, assassinats, viols, pillages, destruction de biens, commis par la rébellion entre septembre 2002 et mai 2011 ? C’est cela, le procès de Nuremberg ou la justice à deux vitesses : Laurent Gbagbo, sa famille, ses amis, ses partisans, les agents de l’Etat et opérateurs économiques plus ou moins proches de lui sont les bourreaux de la Côte d’Ivoire. Les autres, à savoir les assassins de Boga Doudou et des gendarmes de Bouaké, les combattants qui ont massacré récemment plus de mille personnes, en majorité des Guéré à Duékoué et tué 148 personnes à Abidjan, selon les chiffres d’Amnesty International et de HRW, ceux qui continuent d’endeuiller les familles à travers tout le pays, arrachent au quotidien des voitures, occupent illégalement des domiciles, sont des anges et doivent être décorés pour service rendu à la Nation…
Et pendant ce temps, que font les organisations nationales de défense des droits de l’homme ? Que deviennent les syndicats d’enseignants, d’ordinaire si prompts à quitter le terrain corporatif pour vilipender les tenants du pouvoir ? Que dire du Conseil de l’Ordre des avocats qui ne s’émeut même pas lorsque les combattants du Président Ouattara enlèvent un des leurs ou enferment un autre dans un conteneur ? Qui osera dénoncer l’assassinat odieux de cet huissier de justice à Soubré ? Certainement pas la Chambre des Huissiers de Justice à laquelle le malheureux appartenait, et encore moins le Procureur Général de Daloa dont dépend Soubré et on peut les comprendre, car aujourd’hui, force n’est plus à la loi, mais aux armes…
Xavier Kobenan
AFFERY: DEUX JEUNES AKYÉ VIENNENT D’ÊTRE ABATTUS PAR LES SOLDATS DE OUATTARA!
Les évènements se sont déroulés hier dans la ville d’ Affery.
Les populations de cette ville, dans le département d’Akoupé, étaient encore sous le choc lorsque nous les rencontrions, après la mort de deux des leurs (deux jeunes akyé), abattus à bout portant par des éléments des forces pro-ouattara.
Selon les témoignages recueillis sur place, tout est parti d’une banale altercation entre un jeune Akyé et une femme malinké (dioula), plus précisément Yorouba sur la place du marché local. L’origine de cette altercation serait due à une mésentente entre cette femme Yorouba et une femme Akyé suite à une petite bousculade qui serait intervenue entre ces deux femmes non loin du maquis « La station ».
Ce qui est certain, l’altercation entre le jeune Akyé et la femme Yorouba va très vite se transformer en une violence verbale, obligeant un autre jeune à intervenir pour calmer les esprits. La femme ne l’entendra pas du tout de cette oreille. Très vite, elle fera appelle à trois éléments des Frci, qui arrivent dare dare sur les lieux pour, selon eux, défendre leur soeur.
Sans aucune explication, ces hors la loi d’Alassane Ouattara tirent à balles réelles entre les jambes du jeune Akyé qui se disputait avec la dame malinké et tentent de l’emmener de force. Ce qu’il va refuser tout naturellement. Il s’en suit une vive altercation entre des jeunes akyé venus en renfort pour soutenir leur frère et les éléments des forces pro-ouattara qui très vite se transforme en un combat de rue. Un FRCI est tout de suite mis à terre par un jeune du village. Un autre qui suivait la lutte tire sans hésiter à bout portant sur le jeune homme qui meurt sur le champ. Les jeunes du village réussissent, toutefois, à désarmer deux FRCI, le troisième réussira à s’échapper. Ces armes ont été remises au sous préfet d’Afféry. La scène s’est passée devant l’atelier d’un célèbre photographe très connu dans la ville.
Le troisième en fuite part alerter les éléments du Chef Silué qui contrôle la zone. C’est une quinzaine d’éléments, tous des jeunes malinké très excités, qui seront dépêchés. Une fois à Affery, ils ouvrent le feu sur tout ce qui bouge. Même le corps du jeune Assamoi tué à bout portant et laissé près de la route essuie encore des tires. Un autre jeune se prénommant Serges, prend aussi une balle et tombe. Des jeunes sont arrêtés et jusqu’a présent ils ne sont pas encore libérés et on ignore leur lieu de captivité. La ville toute entière était déserte hier, car les FRCI maîtres des lieux patrouillaient dans toute la ville en tirant comme des fous visiblement excités par cette « expédition punitive ». L’ONUci d’Adzopé informé au moment des faits a refusé d’intervenir pour protéger les civils sous prétexte que ce sont les jeunes qui ont provoqué les FRCI.
Ce matin, les FRCI ont érigé des barrages sur les routes qui mènent dans les champs. Ils exigent 2000 frs cfa à chaque passant avant d’aller au champ. Ceux qui n’ont pas cette somme sont passés à tabac. Ceux qui ont 1000 frs payent le reliquat par 60 pompes, selon un témoin.
C’est véritablement le règne de l’arbitraire dans cette région de la Côte d’Ivoire.
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