Abidjan, 13 avr (AIP) – Suspendu depuis janvier sur sa demande du fait de la crise postélectorale, Alassane Ouattara a annoncé mercredi la reprise immédiate de l’exportation du cacao, dont la côte d’Ivoire est le premier producteur mondiale avec 1,3 million de tonnes par an, soit le tiers de la production globale.
Lors d’une conférence de presse tenue à l’hôtel du Golf, le Président de la République a noté que les conditions sont quasiment remplies pour. « J’ai signé une ordonnance hier, le Port est sous contrôle. J’ai nommé un directeur intérimaire du Port, donc tout est en marche pour que le cacao puisse être évacué », a indiqué M. Ouattara.
Le gouvernement Ouattara avait requis en début d’année un embargo sur les exportations de cacao afin de priver son rival, Laurent Gbagbo, de cette manne financière. Cette requête, appuyée par des sanctions de l’Union européenne (UE) sur certaines personnes physiques et morales dont les Ports d’Abidjan et de San Pedro, avait été largement suivie par les multinationales.
Le 07 avril, lors d’un discours prononcé 11 jours après l’offensive des FRCI (pro-Ouattara) contre celles restées fidèles à Gbagbo, accroché au pouvoir, Alassane Ouattara avait demandé la levée des sanctions de l’UE sur les deux Ports ivoiriens. Une demande accordée dès le lendemain par l’UE.
Le Président de la République a également expliqué qu’en plus de la réouverture des Ports, le chemin de fer va être mis en marche jusqu’à Bouaké, afin que le train puisse acheminer « très rapidement » les marchandises à Abidjan.
Concernant la réouverture des banques, M. Ouattara a indiqué qu’elle ne dépend pas uniquement de lui. Il a noté que la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest (BCEAO) doit d’abord reprendre du service, au niveau de la direction nationale, conduite par M. Jean-Baptiste Aman Ayaye. Ce qui sera fait dès la semaine prochaine, avec le réapprovisionnement de la BCEAO en billets qui seront convoyés par avion cargo, afin que les banques commerciales soient alimentées. Celles-ci devraient auparavant faire le point des dégâts subis aussi bien sur le système électronique que sur l’enlèvement des stocks des billets.
Alassane Ouattara rassure que la situation des salaires, des médicaments et autres devraient se régler le plus tôt possible. « Les choses vont aller très vite mais il faut continuer de sécuriser et de renforcer le maintien de l’ordre », a-t-il conclu.
(AIP)