Les artistes ressortissants du « v » Baoulé ont décidé de donner leur voix au candidat Laurent Gbagbo. Il s’agit entre autres de Allah Thérèse, la Tigresse Sidonie, Tonton Etienno, Savane Allah, Tiane. Ils ont pris l’engagement de se rendre dans les différentes localités baoulé pour véhiculer un message à leurs parents. Ce message selon le président de cette association, Amani Johnny, est de mettre tout en œuvre pour qu’au deuxième tour de ces élections, le candidat Laurent Gbagbo sorte vainqueur : « le candidat Laurent Gbagbo est notre candidat, nous devrons lui donner plus de voix, nous les Baoulé pour qu’au soir du 28 novembre 2010, il soit réélu ». La marraine de cette cérémonie Simone Ehivet Gbagbo, Première Dame de Côte d’Ivoire a exhorté ses filleuls Baoulé à investir tout le centre du pays afin de faire comprendre aux parents que le destin de la Côte d’Ivoire est entre leurs mains. « Dieu a voulu que le Président défunt Félix Houphouët-Boigny soit appelé le père de la nation. Houphouët Boigny n’était pas Agni, ni Attié, ni Ebrié, mais il était Baoulé. Alors mes chers frères et sœurs Baoulé, encore aujourd’hui, la Côte d’Ivoire vous regarde, l’histoire vous regarde. Le père de la nation d’où il est, vous regarde. C’est à vous de décider à qui vous voulez donner la Côte d’Ivoire d’Houphouët Boigny» a-t-elle déclaré en Baoulé. Elle a aussi remercié tous les artistes pour cette initiative noble qu’ils viennent de prendre. «Je vous remercie pour ce premier et grand geste que vous venez de faire. Ne vous arrêtez pas car le combat n’est pas encore terminé. C’est à vous de décider du réel successeur du président Houphouët Boigny. Puisque vous les artistes, avez décidé d’être les portes-flambeaux de Laurent Gbagbo auprès de vos parents, allez-y et faites leur comprendre, dites leur la vérité, dites leur de donner la Côte d’Ivoire d’Houphouët à son vrai successeur, le Président Laurent Gbagbo », a souligné la première Dame. Les artistes ressortissants du « v » Baoulé ont collecté la somme de deux millions de FCFA qu’ils ont remis à la première dame pour la campagne du candidat Laurent Gbagbo. Simone Gbagbo a aussi remis la somme de cinq millions de FCFA aux artistes baoulé afin qu’ils puissent démarrer leurs activités pour la campagne. Une œuvre discographique a été réalisée par la Tigresse Sidonie, Amani Johnny et Konan Ebongué pour la campagne du Candidat Laurent Gbagbo au centre de la Côte d’Ivoire.
Foot international: Résultats des matches amicaux du mercredi 17 novembre
L’Argentine a battu le Brésil (1-0) grâce à un but de Lionel Messi.
Pologne 3 – 1 Côte d’Ivoire.
Portugal 4-0 Espagne
Angleterre 1-2 France.
Irlande du Nord 1 – 1 Maroc.
Suède 0 – 0 Allemagne.
Pays-Bas 1 – 0 Turquie.
Autriche 1 – 2 Grèce.
Afrique du Sud 0 – 1 Etats-Unis.
Roumanie 1 – 1 Italie.
Suisse 2 – 2 Ukraine.
Danemark 0 – 0 Rép. tchèque
Egypte 3 – 0 Australie.
Bulgarie 0 – 1 Serbie.
Hongrie 2 – 0 Lituanie.
Face à face Gbagbo-Ouattara très attendu
Tout le monde en parle, les commentaires vont bon train aussi dans les rues d’Abidjan et partout dans le pays, qui du président sortant, Laurent Ggagbo, et de l’ancien premier-ministre Alassane Ouattara, son challenger électoral au 2ème tour du scrutin présidentiel, du 28 novembre, parviendra-t-il à convaincre lors du show télévisé qui les réunira sur un même plateau ?
Bien malin qui trouvera la réponse exacte à cette question, mais les passionnés des débats houleux imaginent déjà les deux concurrents se débattre comme de beaux diables, voire ruer dans les brancards ou voler dans les plumes de l’un et l’autre là où le Conseil National de la Communication Audiovisuelle, initiateur du projet, espère « des échanges courtois ».
La date du face-à-face reste au secret quoi que les candidats soient informés, selon le CNCA, des règles du jeu, et cette inconnue du jour-j qui met du piment à la polémique d’avant empoignades entre les partisans des deux principaux leaders révélés de l’échiquier politique ivoirien.
Le plateau de vérité est prévu pour durer 2 h30 chrono « maximum » avec un temps (?) de parole « bien défini », mais attention « ce n’est pas un pugilat » prévient le Conseil, fustigeant d’ores et déjà la haine que se vouent par sms et autres messages hostiles interposés les supporters, fanatiques, desdites personnalités.
Si le projet prenait forme, ce qui est fort probable puisque les 14 candidats ont eu droit à 90 minutes chacun de temps d’antenne avant le 1er tour du scrutin, et que le régulateur de la presse audiovisuelle est déterminé à garantir l’accès équitable aux médias d’Etat, l’évènement en perspective sera le tout premier de l’histoire des élections en Côte d’Ivoire.
Laurent Gbagbo, l’enseignant-chercheur, historien et syndicaliste rompu à la chose politique face à Alassane Ouattara, le banquier, économiste et financier de renommée internationale, c’est forcément un cocktail détonnant que les Ivoiriens ne voudront absolument pas se laisser compter pour rien au monde.
par Seraphin KOUASSI, à Abidjan, © AfriSCOOP
Voir aussi:
http://www.ivoirediaspo.net/index.php/1839/face-a-face-gbagbo-ouattara-le-jeudi-25-novembre-avant-le-deuxieme-tour-de-la-presidentielle.html
Le pays baoulé au coeur du combat électoral ivoirien
PACOBO, Côte d’Ivoire – Le « pays baoulé », région du centre de la Côte d’Ivoire dont le candidat à la présidence a été éliminé en octobre, est devenu le terrain d’affrontement clé en vue du second tour de scrutin entre Laurent Gbagbo et le challenger Alassane Ouattara.
On ne saurait prédire vers qui se portera le vote des Baoulés, mais l’ex-président Henri Konan Bédié – leur champion politique arrivé troisième au premier tour le 31 octobre – a donné pour consigne de voter pour Ouattara le 28 novembre, ce qui peut donner un avantage au candidat nordiste.
« Qu’est-ce que Gbagbo a jamais fait pour nous ? », s’écrie un jeune Baoulé au chômage discutant politique avec d’autres.
« Qu’est-ce que Ouattara peut faire que Gbagbo n’a pas fait ? », fuse une réponse tout aussi véhémente.
Les Ivoiriens appellent de leurs voeux, comme les puissances étrangères, l’avènement d’un vainqueur indiscutable, capable de réunifier un pays contrôlé pour moitié par des rebelles depuis la tentative de coup d’Etat qui a visé Gbagbo en 2002. Beaucoup redoutent un retour à la violence en cas de résultat contesté.
L’HOMME DU NORD CONVOITE LE CENTRE
A l’issue du premier tour, Gbagbo a obtenu 38% des voix et Ouattara 32%. Le second l’a emporté confortablement dans le Nord contrôlé par les rebelles, d’où il est originaire. Gbagbo est arrivé en tête dans le sud, l’est et l’ouest du pays.
Bédié, à qui sont revenues de nombreuses voix du centre, a fini en troisième position avec un score de 25%, de quoi faire pencher la balance dans un sens ou dans l’autre.
L’ancien président s’est aussitôt transformé en faiseur de roi. Ouattara et lui ont réaffirmé l’alliance de leurs partis au lendemain des résultats du premier tour, puis Bédié a appelé publiquement ses électeurs à reporter leurs voix sur Ouattara.
Les deux hommes ont consolidé cette alliance lundi lors d’un rassemblement à Yamoussoukro, ville natale du premier président de la Côte d’Ivoire indépendante, Félix Houphouët-Boigny.
Celui-ci fut l’instigateur d’un « âge d’or » marqué par une croissance fondée sur l’agriculture et où ont été construits gratte-ciel et autoroutes, période que les Baoulés, comme bon nombre d’Ivoiriens, se rappellent avec nostalgie.
Pascal Affi N’Guessan, directeur de campagne de Gbagbo, a repoussé l’accord Bédié-Ouattara en le jugeant dénué de soutien populaire.
Mais beaucoup de Baoulés expriment l’intention de s’y rallier. Sur 40 personnes interrogées par Reuters dans deux villages en un jour et dans la capitale cette semaine, seules sept ont dit qu’elles voteraient pour Gbagbo, les autres se présentant comme des partisans de Bédié prêts à voter Ouattara.
En se tournant vers les Baoulés, Ouattara se réfère abondamment aux années Houphouët-Boigny et insiste sur le fait que la guerre, le délabrement des infrastructures et la pauvreté ont terni les dix années de présidence de Gbagbo.
HANDICAPS
« A chaque fois que je rentre dans notre belle ville, je pense à notre père, le président Félix Houphouët-Boigny, comme un fils pense à son père (…) il a été un modèle pour moi », a déclaré Ouattara à des partisans à Yamoussoukro. « Nous allons reconstruire notre pays, qui a été totalement détruit. »
Gbagbo, adversaire d’Houphouët-Boigny qui l’emprisonna une fois, ne peut faire sien ce discours qui trouve un écho chez des Baoulés en proie à la pauvreté et souvent au désespoir.
« Pendant les 10 ans on a souffert, on ne travaille plus », confie Yao N’Da, mécanicien de 45 ans, au village de Pacoby, où boutiques et manguiers côtoient des maisons de brique habitées par des planteurs de cacao. « Si M. Alassane Ouattara devient président, on va découvrir (…) un nouveau changement. »
Malgré son pacte avec Bédié, Ouattara a un handicap à surmonter pour élargir son assise populaire: ses racines nordistes. La guerre a en effet élargi le fossé entre les communautés commerçantes à majorité musulmane du Nord et celles du Sud, à dominante agricole et chrétienne.
Gbagbo impute les problèmes du pays à la rébellion et à Ouattara. « Les gens qui disent que les Ivoiriens sont devenus plus pauvres, il faut leur dire que c’est parce que vous (les rebelles) nous avez fait la guerre. On n’a jamais vu de pays en guerre prospérer », a-t-il déclaré la semaine dernière.
Les rivalités ethniques peuvent avoir un impact puissant sur la politique africaine, comme l’illustre l’élection présidentielle de cette semaine en Guinée, où le candidat des Peuls, le principal groupe ethnique, a été battu parce que d’autres communautés ne lui faisaient pas confiance.
L’appartenance de Laurent Gbagbo à l’ethnie bété peut aussi le desservir en raison des querelles souvent violentes qui l’ont opposée à la diaspora baoulé dans l’Ouest.
« Dès la naissance, les Baoulés détestent les Bétés », déclare Koffi Komenan, militant baoulé du parti de Gbagbo âgé de 58 ans. « Gbagbo est un Bété, alors même s’il fait quelque chose de bien, les Baoulés ne le reconnaîtront pas. »
par Tim Cocks
(Reuters)
Côte d’Ivoire: séance d’évaluation de l’Onu pour le premier tour
Point de presse du Représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU en Côte d’Ivoire.
Hamadoun Touré (Porte-parole de l’ONUCI): Mesdames, messieurs les ambassadeurs, messieurs les journalistes, je vous souhaite la bienvenue à ce point de presse qui va marquer un autre temps fort du processus électoral. Il s’agira de l’évaluation par le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour la Côte d’Ivoire, Y.J. Choi, des résultats définitifs annoncés par le Conseil Constitutionnel. Vous vous souvenez que le 24 septembre, il avait certifié la liste électorale définitive publiée par le Commission Electorale Indépendante. Aujourd’hui il va se prononcer sur les résultats définitifs tels que proclamés par le conseil constitutionnel. Monsieur Choi, vous avez la parole pour faire votre présentation et prendre les questions des journalistes. Nos autres confrères qui sont en bas vont prendre le train en marche. Merci monsieur Choi, vous avez la parole.
Y.J. Choi : Merci Hamadoun. Bonjour messieurs et mesdames les journalistes, messieurs et mesdames les ambassadeurs, chers amis et collègues. Merci d’être venus. Le Conseil de sécurité des Nations unies, dans sa Résolution 1765 (2007) m’a confié le mandat de « certifier que toutes les étapes du processus électoral fourniront toutes les garanties nécessaires pour la tenue d’élections présidentielle et législatives ouvertes, libres, justes et transparentes conformément aux normes internationales ».
A cet effet, j’ai développé, en consultation avec les parties prenantes, les « cinq critères-cadres pour la certification » qui ont par la suite été consignés au paragraphe 32 du 16e Rapport du Secrétaire Général des Nations Unies sur l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI) (S/2008/250). Ces critères définissent un large cadre de référence qui me permet de déterminer si : « (a) un environnement sécurisé a prévalu au cours du processus électoral et permis la pleine participation de la population et des candidats à ce processus ; (b) le processus électoral est inclusif ; (c) tous les candidats ont un accès équitable aux Médias d’Etat et si ces derniers sont restés impartiaux ; (d) les listes électorales sont crédibles et acceptées par toutes les parties ; et (e) les résultats des élections sont déterminés à l’issue d’un processus transparent et accepté par tous ou contesté de manière pacifique par les voies appropriées. »
En ce qui concerne la liste électorale définitive, je l’ai, comme prévu, certifiée le 24 septembre 2010, au cours d’une conférence de presse tenue au siège de l’Onuci.
S’agissant de la certification des résultats de l’élection, j’ai attentivement suivi et évalué le déroulement des différentes étapes, y compris l’établissement de la liste des candidats à l’élection présidentielle, l’accès équitable de tous les candidats aux Médias d’Etat, la distribution des cartes d’identité et cartes d’électeur, la campagne électorale du 15 au 29 octobre 2010, le scrutin du 31 octobre 2010, le dépouillement du scrutin, la proclamation des résultats provisoires par la Commission Electorale Indépendante (CEI), dans la nuit du 03 au 04 novembre et la proclamation des résultats définitifs par le Conseil Constitutionnel, le 06 novembre 2010.
Je voudrais d’abord souligner que, malgré des incidents isolés, notamment des actes d’intimidation et d’obstruction à la liberté de mouvement dans certaines régions, le premier tour de l’élection présidentielle a eu lieu dans un environnement globalement pacifique et sécurisé, assuré par les Forces de Sécurité ivoiriennes et le Centre de Commandement Intégré, avec ses brigades mixtes, appuyées par les Forces impartiales de l’ONUCI et de la Licorne.
Les candidatures à l’élection présidentielle ont été enregistrées du 26 août 2009 au 16 octobre 2009. Le processus était ouvert, dans la mesure où toutes les personnes remplissant les conditions définies aussi bien par la loi électorale que par les accords politiques ont pu déposer leur candidature. Par sa Décision n° CI-2009-EP/028/19-11/CC/SG du 19 Novembre 2009, le Conseil Constitutionnel a publié la liste définitive des candidats. Quatorze des vingt candidatures enregistrées par la CEI ont été confirmées; les six autres ne remplissaient pas les conditions requises par la loi.
Concernant les Médias d’Etat, contrairement à la période précédant la campagne électorale où la couverture des activités politiques des différents candidats par la Radiodiffusion Télévision Ivoirienne (RTI) était déséquilibrée, les médias du service public, durant la campagne électorale et sous la supervision des organes de régulation, ont en général garanti un accès égal aux différents candidats en compétition. Par ailleurs, conformément aux recommandations du Conseil National de la Communication Audiovisuelle (CNCA), les télévisions et stations de radio émettant au nord ont, d’une manière générale, synchronisé leurs programmes avec la RTI pendant toute la durée de la campagne électorale. De même, le quotidien gouvernemental Fraternité Matin, sous la supervision du Conseil National de la Presse (CNP), a offert un espace égal à tous les candidats. Par ailleurs, il est à noter que la plupart des principaux partis politiques disposent de leurs propres journaux affiliés qui ont joui d’une totale liberté de presse avant, pendant et après l’ élection.
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La distribution des cartes d’identité et des cartes d’électeur a commencé le 6 octobre 2010, dans certaines régions. Au 17 octobre, grâce à l’assistance de l’ONUCI et des agences onusiennes en ressources humaines et en moyens de transport par voie aérienne, terrestre et maritime, plus de 11,5 millions de cartes d’identité et cartes d’électeur ont été acheminées sur plus de 10.000 lieux de vote pour leur distribution. En vue de faciliter le retrait de ces cartes par la population, le Gouvernement a prorogé le délai de distribution et déclaré le 29 octobre jour férié. A l’ouverture des bureaux de vote le 31 octobre, la plupart des électeurs avaient déjà reçu leurs cartes. Par ailleurs, la CEI a pris des dispositions pour que les cartes non distribuées puissent être retirées dans les bureaux de vote le jour de l’élection. La distribution des cartes d’identité et d’électeur a eu lieu dans un environnement apaisé et sans incidents majeurs.
Les deux semaines de campagne électorale, du 15 au 29 octobre, ont suscité de la passion et des émotions cependant maîtrisées grâce au comportement modéré et au respect mutuel dont les Ivoiriens ont fait preuve. Dans l’ensemble, la campagne électorale s’est déroulée dans une atmosphère remarquablement apaisée et démocratique, en dépit de quelques incidents mineurs et isolés.
La journée historique du 31 octobre a été marquée aussi bien par l’enthousiasme de la population que par le respect des droits de l’homme et des principes démocratiques. Seuls quelques incidents sporadiques ont été enregistrés, mais sans influence significative sur le résultat du scrutin. En fait, le premier tour de l’élection présidentielle a constitué un tournant historique dans le processus de paix en Côte d’Ivoire, d’autant que le taux de participation des électeurs a dépassé le seuil des 83% dans un environnement ouvert et libre. Le peuple ivoirien s’est montré à la hauteur de l’événement et a démontré son engagement en faveur du processus de paix et sa détermination à restaurer une paix et une stabilité durables en Côte d’Ivoire.
Le dépouillement du scrutin dans les 19.854 lieux de vote s’est en général déroulé dans le calme. Le processus de décompte des voix s’est également déroulé de manière pacifique, aussi bien dans les commissions électorales locales, au niveau des 326 sous-préfectures / communes, 70 départements et 19 régions qu’à la CEI centrale, à Abidjan. Quelques perturbations isolées et des incidents mineurs ont été signalés ; mais ils ne peuvent en aucun cas affecter les résultats d’ensemble de l’élection.
La proclamation des résultats provisoires par la CEI est intervenue dans la nuit du 3 au 4 novembre 2010. Dans l’attente de cette proclamation, les candidats et la classe politique ivoirienne ont fait preuve d’une patience et d’un respect des principes démocratiques dignes de l’action historique accomplie par le peuple ivoirien, le 31 octobre 2010. Contrairement aux spéculations, les candidats et les partis politiques se sont abstenus d’annoncer eux-mêmes les résultats, fidèles en cela à leur engagement. Le peuple ivoirien et ses leaders ont dépassé toutes les attentes, en ce qui concerne le premier tour de l’élection présidentielle.
Le comportement responsable de la population et des candidats était d’autant plus remarquable que les résultats partiels officiels du premier tour n’ont été communiqués qu’à partir du 2 novembre au soir. Cette situation a provoqué, à travers le pays, une montée des tensions et donné lieu à des spéculations qui se sont estompées avec la proclamation des résultats provisoires par la CEI.
À cet égard, au cours de la conférence de presse que j’ai tenue le 4 novembre 2010, j’ai invité la CEI à œuvrer à la réduction du temps d’attente des résultats, pour les échéances à venir, en vue d’éviter les spéculations et les tensions suscitées par la non publication rapide de résultats. L’ONUCI a réitéré sa disponibilité à fournir tout son appui à la CEI, à cet effet.
Le 6 novembre 2010, le Conseil Constitutionnel a proclamé les résultats définitifs du premier tour de l’élection présidentielle tenue le 31 octobre 2010, validant les résultats provisoires proclamés par la CEI comme mentionné au paragraphe 13.
Suite à la proclamation des résultats de l’élection, des allégations d’irrégularités ont été exprimées sur la base de trois sortes de divergences: la première concerne le nombre réel de bureaux de vote annoncé par la CEI. Avant l’élection, ce nombre était de 20.073 bureaux de vote, mais il est passé à 19.854 après l’élection ; La deuxième divergence concerne le nombre d’électeurs inscrits sur la liste électorale publiée par la CEI. Ce nombre était de 5.725.720 avant l’élection, mais est passé à 5.784.490 après l’élection; quant à la troisième divergence, elle porte sur la différence entre le nombre des électeurs inscrits et le nombre des votants, celui-ci dépassant le premier d’une petite marge dans un grand nombre des 19.854 procès verbaux
A ma demande, la CEI a donné les explications et clarifications suivantes au sujet de ces divergences : la première divergence relative au nombre de bureaux de vote est en partie due à la fusion de bureaux de vote dans quelques bâtiments publics, l’invalidation des résultats ou l’annulation de bureaux de vote dans certains pays étrangers ; la seconde divergence concernant le nombre d’électeurs est due au fait qu’un certain nombre d’agents de la fonction publique , des membres des forces de sécurité et des agents électoraux étaient autorisés par la CEI à voter dans les lieux où ils étaient en mission et non dans les bureaux de vote où ils étaient initialement inscrits. Le nombre de 58.770 électeurs concernés aurait dû être soustrait du nombre total d’électeurs inscrits publié par la CEI après l’élection; la troisième divergence constatée sur les procès-verbaux découle de la deuxième, observée dans plusieurs bureaux de vote.
Après une analyse et un examen minutieux, j’arrive à la conclusion que les explications fournies par la CEI sont valables et que les divergences constatées sont des erreurs involontaires sans incidence sur le décompte réel, encore moins sur les résultats d’ensemble. Je voudrais souligner que de telles erreurs ne doivent en aucun cas déprécier le travail excellent et exemplaire accompli par les commissaires électoraux et les représentants des candidats. Il convient de mentionner que plusieurs d’entre eux ont travaillé dans des conditions difficiles, y compris en procédant au dépouillement et en remplissant les procès-verbaux à la lueur de lampes fournies par la communauté internationale.
Au total, après une évaluation approfondie des résultats définitifs du premier tour de l’élection présidentielle du 31 octobre 2010, je suis arrivé à la conclusion que l’ensemble du processus menant à la proclamation des résultats définitifs était pacifique et démocratique, que les résultats ainsi proclamés ont été déterminés à travers un processus équitable et transparent, et que les anomalies et autres irrégularités mineures ainsi que les erreurs mentionnées tantôt ne sont pas de nature à affecter de manière significative les résultats de l’élection dans leur ensemble. En conséquence, sur la base des cinq critères-cadres pour la certification et en vertu du mandat qui m’a été confié par le Conseil de Sécurité, je certifie, par la présente, les résultats définitifs du premier tour de l’élection présidentielle tenue le 31 octobre 2010.
20. Il est à noter que, conformément à la décision du Conseil Constitutionnel du 6 novembre 2010, les candidats Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara, qui ont recueilli le plus grand nombre de voix au premier tour de scrutin, ont été qualifiés pour le second tour prévu pour le 28 novembre 2010, avec une semaine de campagne électorale qui commencera le 20 novembre 2010.
Fort des avancées réalisées jusqu’ici, je demeure convaincu que la Côte d’Ivoire, avec l’appui de la communauté internationale, peut relever les défis à venir. Le peuple ivoirien, qui a souffert et attendu si longtemps et qui s’est remarquablement montré à la hauteur de la situation le 31 octobre 2010, peut rééditer cet exploit. J’invite toutes les parties prenantes à rester engagées pour la tenue d’un deuxième tour ouvert, libre, juste, et transparent en vue de mettre définitivement fin à la crise ivoirienne.
Hamadoun Touré : Merci. Les journalistes n’applaudissent pas. C’est la déontologie. Alors on ouvre la séance de questions et réponses. Je vous prie de vous identifier en indiquant votre nom et l’organe de presse que vous représentez ici en vous invitant également à fermer vos portables. Je sais que vous êtes des personnes très occupées mais je vous prie de bien vouloir fermer vos portables. Le texte est disponible aussi bien en français qu’en anglais. Les questions aussi pourraient être posées dans l’une ou l’autre langue. Merci.
François Konan (Le Nouveau Réveil) : Merci. Excellence, je suis François Konan du journal Le Nouveau Réveil. A propos des irrégularités, vous n’avez pas, sauf inattention de ma part, vous n’avez pas parlé des plaintes de certains candidats, notamment celui du PDCI et celui de l’UDPCI qui ont estimé que leurs voix, je prends leurs termes, « on été volées » et ce qui aurait justifié leur échec au premier tour. Alors dans vos propos, je n’ai pas semblé entendre cet aspect des choses dans la certification des résultats que vous venez de faire. Deuxième chose, c’est qu’au niveau de l’inadéquation entre le nombre d’inscrits et le nombre de votants, je n’ai pas bien perçu l’explication que la CEI vous aurait donnée pour justifier cette majoration des voix après les élections. Je voudrais avoir un peu d’éclaircissement sur ce point là aussi.
Y.J. Choi : Merci. Vous avez soulevé deux questions très importantes. Tout d’abord, les pétitions qui ont été présentées au Conseil Constitutionnel. Il y a deux volets : le fond et la forme. La forme, je vous invite à réfléchir vous-mêmes puisque les provisions de la loi électorale sont très claires. Elles disent que les pétitions doivent être envoyées au conseil trois jours après le scrutin. Mais il ya aussi l’interprétation par les pétitionnaires, selon lesquels tant qu’on n’a pas les résultats, comment peut-on pétitionner ; donc, selon eux, les trois jours doivent être après la proclamation des résultats. Et je vous rappelle qu’il s’agit d’une discussion entre les ivoiriens. Je vous fais confiance et je soutiens votre décision. Quant au fond, nous avons effectivement rencontré les juristes de plusieurs pétitionnaires. Nous avons discuté à fond toutes les questions concernant les affaires substantives. Les trois anomalies que je vous ai citées, sont précisément les questions soulevées par les pétitionnaires y compris votre deuxième question, la différence entre le nombre d’inscrits et le nombre de votants. Normalement le nombre de votants ne doit jamais dépasser le nombre d’inscrits. Vous avez tout à fait raison. Mais si vous examinez les procès verbaux, dans nombre de cas, le nombre de votants effectivement dépasse le nombre d’inscrits. L’explication, c’était que les agents électoraux et les militaires qui étaient présents aux bureaux de vote étaient autorisés à voter là où ils se trouvaient en service plutôt que dans les bureaux de vote où ils s’étaient inscrits originellement. Le problème, c’est que la CEI, les 3 et 4 novembre quand elle a proclamé les résultats provisoires, je crois qu’elle a commis une petite erreur involontaire. C’est-à-dire les 58000 personnes qui ont été autorisées à voter ailleurs que là où elles s’étaient inscrites, ont toutes été ajoutées à la liste électorale définitive, donc ce qui a donné l’impression de l’existence de deux listes électorales définitives. Mais c’est un malentendu. Il n’y a qu’une seule liste électorale définitive qui est valable qui est à 5.774.720 qui est valable. L’erreur, la petite erreur, c’est que la commission a ajouté 58.000 personnes qui ont voté ailleurs. Il ne fallait pas ajouter ces électeurs car ils étaient soustraits automatiquement des endroits où ils étaient inscrits. Voilà l’explication qui me semblait très valable et très claire.
Jérôme N’Dri, Le Mandat : Je suis Jérôme N’Dri du quotidien Le Mandat. Ma première préoccupation, vous avez cité les critères cadres pour certifier le résultat. Et dans ces critères, il ya la couverture médiatique. Vous avez parlé de la RTI qui globalement a fait sont travail. Alors qu’il y a un rapport de Reporters sans Frontières, récemment, qui disait que la RTI a favorisé le candidat Laurent Gbagbo dans la couverture médiatique. Quel est votre commentaire sur ce rapport de RSF. Ma deuxième préoccupation, hier vous êtes sorti de l’audience avec la président Bédié et le Président vous aurait remis des photos de certaines situations qui se sont passées après les élections dans la zone forestière, précisément la communauté Baoulé qui a été brimée dans ces zones là. Vous, en tant que communauté internationale, quel est votre regard sur ces éléments là qui sont importants pour la suite du processus ? Merci.
Y.J. Choi : Merci. Première question concernant les medias d’Etat. J’ai bien dit dans ma déclaration qu’il y avait déséquilibre quant à l’accés équitable à consentir aux candidats avant la campagne. C’est un défaut qu’on doit corriger. Je suis bien d’accord. Mais je dis aussi avec la campagne, l’accès équitable était assuré. Donc il y a des volets encore à améliorer. Des volets qui étaient quand même satisfaisants. Donc je ne vois pas de contradiction entre ma déclaration et le point que vous avez soulevé qui est focalisé sur le premier volet, l’accès inéquitable avant la campagne. Deuxièmement, ce qui s’est passé dans l’ouest du pays, j’ai effectivement reçu les photos de la part du Président Bédié hier. Nous allons les étudier. Mais il faut noter que nous avons remarqué trois endroits sensibles avant les élections. Nous allons refaire d’ailleurs la même chose pour le second tour dans l’Ouest, Abidjan, Bouaké et Korhogo au nord. Nous avons augmenté les patrouilles sensiblement bien avant le scrutin. On va refaire la même chose. Aussi, en plus de ces patrouilles accrues, nous avons envisagé avec les ambassadeurs, la communauté internationale à Abidjan, de faire une tournée avant le scrutin, même deux tournées pour assurer la population que nous sommes là pour vous appuyer. Dans l’ouest et à Abidjan et au nord. Nous avons envisagé cinq axes de tournée. Premier et deuxième, ils vont visiter la commission locale pour les encourager et aussi pour voir quels points encore sont à améliorer. Donc je partage votre souci mais en même temps je vous assure que nous sommes prêts à relever le défi en coopération avec vous.
Soro Pascal (Fraternité Matin) : Vous avez parlé d’incidents qui sont isolés. Comme l’élection continue avec le deuxième tour, est-ce que vous pouvez nous dire au moins deux ou trois incidents qui seraient réguliers et que la Côte d’Ivoire devrait corriger pour améliorer le deuxième tour. Ma deuxième préoccupation porte sur la sécurité ou la sécurisation de l’élection. Récemment, sinon il y a deux jours, les généraux des quatre forces présentes en Côte d’Ivoire ont estimé qu’il fallait revoir à la hausse le nombre d’éléments chargés de la sécurisation. Est-ce que vous pouvez nous dire un mot sur cette question précise de la sécurité surtout au nord et à l’ouest ? Merci.
Y.J. Choi : Les irrégularités, les anomalies, nous les avons constatées, c’est évident. Il y avait des destructions d’affiches, vous avez constaté vous-mêmes. Il ne faut pas le répéter au second tour. Il y avait aussi des problèmes concernant la livraison des procès verbaux ou la voiture des UNOPS [Bureau des Nations Unies pour les Projets] accompagnée par la CEI ou une voiture de l’ONU. Moi-même j’ai eu l’occasion de le vérifier à 2h du matin à Abobo. Ce n’était pas de la violence ni le fait d’actes organisées. Mais c’était tout simplement pour s’assurer que les PV étaient bien dans les mains qui pourraient certainement garantir leur bon acheminement. L’autre fois c’était un des vice-présidents de la commission qui était assiégé par la jeunesse. Il ne pouvait pas s’en sortir avec les procès verbaux qui étaient un peu urgents. Nous-mêmes nous étions sur place. Leur action était motivée par le non-paiement des salaires des agents électoraux, ce qui a été d’ailleurs réglé avant même notre arrivée, par la généreuse contribution de l’Union Européenne. Donc ce sont des cas ici et là. Mais je ne vois pas vraiment la raison de les généraliser pour les présenter comme un problème. C’était un cas vraiment isolé. Dans la majorité absolue, les ivoiriens, les agents électoraux et les représentants des candidats ont été partout. Même au centre de tabulation à Abidjan. Les vice-présidents représentaient les différents candidats. Donc dans la majorité, j’aimerais réitérer encore une fois que la transparence et l’ordre étaient présents dans la plupart des cas. Donc je vous suggère d’avoir une idée globalement positive de ce qui s’est passé au premier tour de scrutin. Concernant la sécurité, depuis la signature de l’Accord de Ouagadougou de mars 2007, nous avons une structure assez compliquée. Il ya trois éléments. Tout d’abord, il y a les forces de sécurité ivoiriennes, ensuite il y a le Centre de Commandement Intégré (CCI) ainsi que la brigade mixte, ensuite nous avons les forces impartiales, ONUCI et la Licorne. A première vue, cette configuration n’est pas de nature à garantir la sécurité pleinement. Mais notre expérience a montré que cette configuration était assez efficace. Depuis mars 2007, nous avons fait beaucoup d’opérations sensibles telles que les audiences foraines, l’opération d’identification et de recensement des populations, l’établissement de la liste provisoire, le contentieux et les élections du 31 octobre 2010. Mais tout s’est très bien passé grâce à ces structures de sécurité. Donc je suis confiant que cette même configuration tripartite réussira à fournir une sécurisation apaisée pour le second tour de l’élection présidentielle.
Tim Cooks (Agence Reuters) : Comment pouvez-vous être certain que le retard entre la fermeture des bureaux et l’annonce des résultats n’a pas été propice aux manipulations de ces résultats ?
Y.J. Choi : Comme je vous l’ai indiqué dans ma déclaration, c’est un sujet de préoccupation pour le second tour. Il ne faut pas répéter cette longue attente qui a donné lieu à des spéculations. Cela dit, à l’ONUCI, nous avons employé trois méthodes différentes pour vérifier les résultats. Toutes ont confirmé les mêmes résultats. Je crois qu’il n’y avait pas de manipulation organisée ni de tentatives de fraudes organisées puisque les trois méthodes que nous avons employées ont donné les mêmes résultats.
F K (Nouveau Réveil) : Je voudrais revenir sur la campagne électorale qui a eu lieu. Est-ce que la communauté internationale peut intervenir sur le discours des différents candidats dans la certification des résultats ? On se rend compte que les discours empreints de xénophobie reviennent dans le paysage politique ivoirien. N’avez-vous pas peur que cela puisse fragiliser la position de la communauté internationale ?
Y.J. Choi : Je partage votre position mais je dois avouer que notre rôle à nous communauté internationale est beaucoup plus compliqué. Depuis l’accord politique de Ouagadougou, il y a une répartition des responsabilités assez claire. Les ivoiriens se sont approprié le processus. C’est vous qui organisez les élections. C’est vous qui nous demandez d’attendre pour régler les différends entre vous. Si vous n’arrivez pas à régler les problèmes entre vous, il y a la facilitation qui est l’arbitre régional. Le président [Blaise] Compaoré [du Burkina Faso] comme vous le savez était l’arbitre et le facilitateur. Il a fait une contribution remarquable jusqu’à maintenant. Notre certification ne vient qu’après votre négociation entre ivoiriens et l’arbitrage du facilitateur. Si rien ne marche après ces procédures, la certification entre en jeu pour voir si le problème affecte les résultats de l’élection. Nous ne sommes pas sensés intervenir directement en remplaçant les ivoiriens ou la facilitation. Mais nous travaillons avec les ivoiriens, avec le représentant spécial de la facilitation pour faire les contributions nécessaires.
Hamadoun Touré : Merci. Apparemment je ne vois pas de mains levées. Merci M. Choi. Merci mesdames et messieurs de votre présence. Nous nous rencontrerons certainement pour une autre séance d’évaluation au second tour. Merci.
SOURCE Mission of UN in Côte d’Ivoire
Gnamien Yao appelle à un vote massif pour Gbagbo
Gnamien Yao, directeur national de campagne adjoint du candidat Laurent Gbagbo chargé des Ivoiriens de l’Etranger, a animé mercredi dans la salle Jean Delafosse de l’Hôtel du District une conférence organisée par le Mouvement pour la réhabilitation du débat démocratique au sein du Pdci-Rda (Mrdd). Cette conférence avait pour thème : Voter Gbagbo pour sauver la Côte d’Ivoire.
Le conférencier a tenu à préciser que «la Côte d’Ivoire est une république qui a librement opté pour la démocratie comme mode de désignation de son chef. Ce faisant, les critères de choix du leader ne doivent aucunement reposer sur la richesse monétaire, l’appartenance ethnique, l’appartenance religieuse ou l’appartenance régionale. Les seuls critères qui vaillent en pareilles circonstances s’appellent Vertus qui sont le courage, le patriotisme, l’amour du pays, le sens de la responsabilité, le mérite… ». Il a poursuivi pour dire qu’en intégrant cette donnée, depuis 1946, l’histoire politique et des élections en Côte d’Ivoire nous enseigne qu’«en démocratie, l’électorat d’un parti n’est jamais fixé une fois pour toute ». Gnamien Yao en a profité pour faire la distinction entre la majorité électorale qui n’est pas la majorité identitaire et sociologique, puis l’électorat qui est l’ensemble des Ivoiriennes et Ivoiriens en âge de voter, prêts individuellement à accorder leur suffrage à un projet de société qui prend en compte les intérêts de la collectivité et/ou chacun. En clair, dans une démocratie, rappelle l’ambassadeur Gnamien Yao : « Majorité et minorité doivent rester des groupes aux frontières indéterminées et variables que les individus peuvent franchir facilement et librement dans un sens comme dans l’autre. Il est très dangereux de laisser croire que la loi de la majorité signifie que le groupe ethnique, linguistique ou religieux le plus nombreux est celui qui a le droit de faire la loi à tout moment et en tout temps ».
Le Dnca-ie de Laurent Gbagbo à propos du second tour de la présidentielle a relevé que « l’élection du 28 novembre 2010 constitue un vrai référendum sur l’existence de la Côte d’Ivoire en tant que nation souveraine. Il est à souhaiter qu’elle prenne l’allure du plébiscite de Laurent Gbagbo contre les menaces extérieures et tous ceux qui leur sont favorables, afin que vive à jamais le sursaut national annonciateur des nouvelles frontières de la majorité électorale, gage de la paix pour nos enfants et petits- enfants ».
Puis il a indiqué aux électeurs ivoiriens ce qu’ils doivent faire : « La vérité, c’est que dans la manifestation de notre attachement à la paix, nous devons reconnaître librement, en nous-mêmes celui ou celle qui a le profil du métier de chef de l’Etat et le soutenir sans calcul, sans réserve et sans état d’âme. Pour l’heure, celui qui obéit à ce critère, s’appelle Laurent Gbagbo. La vérité, c’est que la Côte d’Ivoire est née dans l’élection à plusieurs candidats. A cette époque déjà, les Ivoiriens n’ont éprouvé aucune difficulté à se ranger derrière celui d’entre eux qui présentait le meilleur projet pour leur bien-être ; c’est-à-dire Félix Houphouët-Boigny. La vérité c’est que l’histoire de notre pays est faite de situations où l’on peut être d’idéologies différentes et accepter de construire ensemble ».
Pour que les Ivoiriens et notamment les militants du Pdci comprennent bien les enjeux du second tour de la présidentielle, il a rappelé un extrait du discours que Félix Houphouët-Boigny a prononcé le 6 octobre 1951, au Stade Géo-André : «Je saisis l’occasion pour saluer Dignan Bailly, un ami retrouvé, qui tout en restant socialiste, vient de jeter avec moi les bases d’une étroite collaboration, mettant ainsi fin à une querelle stérile qui n’a que trop duré au préjudice des masses que nous représentons… Demeurez, si vous le voulez, dans vos nouveaux partis… Mais ce qui compte le plus à nos yeux, c’est l’union de tous les hommes de bonne volonté, par-dessus nos partis politiques et dans l’intérêt supérieur de la Côte d’Ivoire… ».
Franck A. Zagbayou
zagbayou@fratmat.info