Des détachements de forces de l’ordre composés d’éléments de la gendarmerie, de CCDO et de police sont en se moment déployés dans le quartier d’Anoumabo à partir de l’église catholique jusqu’à sans fil.
Abidjan
Le parti du prof. Mamadou Koulibaly conteste l’élection d’Alassane Dramane Ouattara
LIDER informe l’opinion nationale et internationale que le Pr. Mamadou Koulibaly, candidat à l’élection du président de la République du 25 octobre 2015, a adressé ce jour au Conseil constitutionnel une requête aux fins de contestations du scrutin de dimanche dernier, conformément à l’article 60 de la loi n° 2000-514 du 1er août 2000 portant code électoral, telle que modifiée par les lois n°2012-1130 du 13 décembre 2012, n°2012-1193 du 27 décembre 2012 et n°2015-216 du 02 avril 2015.
La direction de LIDER
Liberté et Démocratie pour la République
Abidjan/ Bavure policière au commissariat ʺsans loi » en Zone 3 : Un détenu froidement abattu
Le commissariat du 4è arrondissement sis en Zone 3, dans la commune de Treichville est resté fidèle à sa triste réputation de « commissariat sans loiʺ. Souleymane Diallo, un ressortissant sénégalais vivant en Côte d’Ivoire qui y était en garde à vue courant août 2015, a été froidement abattu. Un meurtre qui a suscité une vive réaction de la communauté et des représentants diplomatiques sénégalais.
Les faits remontent au 13 août 2015. Souleymane Diallo, jeune sénégalais vivant dans la commune de Treichville, a été accusé de viol. Arrêté et détenu au commissariat du 4è arrondissement, il est froidement abattu, alors qu’il aurait tenté de fuir, selon la police. Après avoir été passé à tabac au cours d’un long interrogatoire dans les locaux dudit commissariat. Informées 5 jours plus tard, soit le 18, les autorités sénégalaises compétentes en l’occurrence, l’ambassadeur et le Consul général à Abidjan, décident de tout mettre en œuvre pour que l’auteur de cet acte ignoble soit arrêté et sévèrement puni conformément aux lois ivoiriennes. Ils prennent alors le dossier en main et prennent attache avec les services du Ministère des Affaires étrangères de Côte d’Ivoire. Les investigations aboutissent à l’arrestation d’un agent de la Brigade anticriminelle, une branche qui partage la même enceinte que le commissariat. « L’on ignore jusqu’à ce jour, l’identité et le grade de l’agent en question », nous a révélé une source proche du Consulat général du Sénégal. Par ailleurs, l’autopsie a démontré que la victime a reçu deux balles, une au bras droit, et la seconde, qui lui a été fatale, dans le dos.
Plus de deux mois après les faits, c’est le lundi 26 octobre que le consul général du Sénégal, Abdoul Karim Bass, a annoncé que l’agent de police qui a abattu le jeune sénégalais a été suspendu de ses fonctions en attendant la fin de l’enquête qui a été ouverte sur le dossier. Une annonce qui vient juste pour soulager la famille éplorée.
En effet, depuis la mort de leur fils aucune information claire et précise n’a été donnée à la famille de la victime. D’ailleurs selon Issa Keita, frère de la victime, la nouvelle de la mort de son frère ne leur a été communiquée que cinq jours après, ce qu’il a qualifié de manque de considération des autorités policières ivoiriennes. La levée et le rapatriement du corps de Souleymane Diallo ont respectivement eu lieu les lundi 26 et mardi 27 octobre. Permettant ainsi à la famille du défunt de faire son deuil dans la dignité. Elle qui espère que le président de la République, Allassane Ouattara, tirera au clair cette affaire qui ne fait point honneur à la police ivoirienne.
Constant DOSSOU
Après la psychose des élections : Les ivoiriens retrouvent peu à peu une vie normale
Après la pluie, vient le beau temps, dit l’adage. Cela pourrait bien aller comme un gant aux populations ivoiriennes, vu le comportement qu’ils ont affiché durant cette semaine d’électorale.
Embouteillages et klaxons bruyants de véhicules sur certaines artères principales de la ville d’Abidjan, le boulevard des martyrs à Adjamé-Plateau, le boulevard Latrille à Cocod, ou à l’échangeur de la Riviéra II, gares de taxis et de ‘‘wôrô wôrô’’ bondées de monde, supermarchés et marchés très animés. visiblement, la vie semble avoir repris en ce milieu de semaine dans la capitale économique ivoirienne après un début d’inactivité véritable. « Ça se comprend ! Il faut dire que les gens avaient peur de sortir à cause des élections. Nous-mêmes, on arrêtait de rouler dès 21heures parce qu’on ne savait pas ce qui allait se passer », s’exclame avec un peu d’humour Touré Sanga, chauffeur de ‘‘Gbaka’’ sur la ligne Adjamé-Bingerville. Un regain d’activités qui se ressent sur le commerce de Mme Touré Fanta, restauratrice à Adjamé 22O Logements. Depuis dimanche, c’est ce jeudi matin qu’elle a recommencé à vendre. « J’ai préparé le lundi mais toute la nourriture est restée parce que mes clients ne sont pas venus. Donc pour ne pas perdre, j’ai attendu deux jours pour voir. Comme aujourd’hui les gens sont sortis, moi aussi j’ai repris », explique –t-elle. Cette nouvelle dynamique sociale n’est pas que du domaine du commerce ou du transport, car, elle donne même des idées à certains inconditionnels fêtards comme M. Kouanou Yves et ses amis. Nous les avons trouvés dans un restaurant à Cocody St Jean autour d’un pot. Ces derniers disent avoir vécu ces quelques jours de réserve populaire post électoral comme une éternité. Alors pour rattraper ce temps perdu, Yves dit avoir une idée de génie. « Ce weekend, du vendredi au dimanche, je compte d’abord organiser une belle petite fête en famille et inviter des amis. Après, j’irais à Bassam avec ma femme et mes enfants pour profiter un peu du beau temps », s’explique-t-il avec beaucoup de nostalgie avant d’ajouter que « pour nous qui ne faisons pas de politique, les remue-ménages de ce genre qui paralysent la ville ne nous arrangent pas. Nous on veut faire le show, c’est tout », raconte-t-il.
Comme tétanisés par le déroulement et surtout le dénouement de l’élection présidentielle du 25 octobre dernier, les populations ivoiriennes étaient restées cloitrées chez elles depuis dimanche. Mais avec la proclamation des résultats par la Commission nationale indépendante ce mercredi, le constat est tout autre. Les ivoiriens retrouvent peu à peu une vie normale.
Ange TIEMOKO
Réélection d’Alassane Ouattara : des chiffres en trompe-l’œil
En Côte d’Ivoire, le président sortant vient d’être réélu avec 83,66 % des voix. Les moins mal intentionnés parlent de « victoire écrasante » et les autres de « score soviétique ». Tous ont tort car derrière le chiffre se cachent les nombres, et ceux-ci expriment bien mieux la réalité.
En effet, il ne s’agit pas d’un plébiscite – loin s’en faut – puisque Alassane Ouattara a obtenu 2 618 229 voix, sur 6 301 189 électeurs inscrits et 3 129 742 suffrages exprimés.
Autant dire que la participation a été modérée (52,86 %), et que beaucoup d’Ivoiriens n’ont pas jugé bon de se déplacer pour apporter leur soutien à Alassane Ouattara. Ni à lui, ni à l’un de ses six opposants, d’ailleurs. Il est vrai que certains de ceux-ci avaient lancé un appel au boycott, bien relayé par les panneaux électoraux officiels – ce qui peut sembler paradoxal dans une démocratie bien comprise – et que nombre d’électeurs y ont répondu favorablement.
Il est également probable que la frange « tiède » des anciens électeurs de Ouattara, ceux qui étaient d’abord anti-Gbagbo, n’ont pas jugé utile de renouveler leur geste de 2010 puisque le risque de son retour n’existait plus. Enfin, au sein même des sympathisants du RDR (Rassemblement des républicains, le parti du président), le fait que l’élection était quasiment gagnée d’avance a pu démobiliser une partie des troupes. Quelques observateurs ont appelé cela « l’évidence Ouattara », un concept à creuser…
Le poids des inconditionnels de Gbagbo
Or, malgré cela, le président sortant a obtenu davantage de voix que lors de son raz de marée du second tour de la présidentielle de novembre 2010 (2 618 229 contre 2 483 164) et beaucoup plus que Laurent Gbagbo lors du même scrutin (2 107 055). Cela devrait à la fois solder le contentieux arithmétique entre les deux camps, et surtout conforter le vainqueur du jour dans l’idée que sa cause, son bilan et son programme bénéficient d’une approbation qui ne s’est pas démentie après cinq années de mandat.
Pour l’opposition, il s’agit certes d’une défaite… qui était annoncée. Le paysage politique ivoirien s’était recomposé au fil du temps, mais les différentes sensibilités n’avaient guère ramé dans le même sens. Ainsi Mamadou Koulibaly, ancien haut responsable du Front populaire ivoirien (le FPI, parti de Laurent Gbagbo), a-t-il rapidement quitté la formation d’obédience « socialiste » pour fonder son propre parti (ultra-libéral), le LIDER (Liberté et démocratie pour la République). Le FPI lui-même s’est gravement fracturé entre les tenants du « Gbagbo ou rien » qui ont prôné le boycott, et ceux qui se sont résolus à revenir dans le jeu politique en présentant Pascal Affi N’Guessan à l’élection présidentielle de 2015.
En obtenant 9,29 % des voix, ce dernier va sans doute se poser quelques questions : doit-il se réjouir d’être arrivé second et d’apparaître ainsi comme le leader de l’opposition républicaine ? Ou bien va-t-il comparer son score de 2015 (290 780 voix) à celui de Gbagbo au 1er tour de 2010 (1 756 504 voix), et constater que les inconditionnels du prisonnier de La Haye sont majoritaires au sein du parti dont il n’assure la présidence que par une décision de justice ?
L’opposition en ordre dispersé
C’est également dans l’opposition que se sont rangés, à la veille du scrutin, les déçus du PDCI, l’ancien parti unique, et notamment ceux qui n’avaient pas accepté l’Appel de Daoukro, par lequel Henri Konan Bédié enjoignait en septembre 2014 ses militants à voter en 2015 pour le candidat unique du RHDP (Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix, alliance du PDCI et du RDR, fondée en 2005). Deux caciques (Charles Konan Banny et Amara Essy) et un « jeune » loup (Kouadio Konan Bertin) ont donc fait dissidence et sont partis au combat de la présidentielle, mais en ordre dispersé. Deux d’entre eux se sont retirés pendant la campagne, à l’instar de Mamadou Koulibaly, en dénonçant par avance une « mascarade électorale », c’est-à-dire en tentant de justifier leur échec annoncé.
De fait, KKB (Kouadio Konan Bertin) n’a obtenu que 3,88 % des suffrages, donnant ainsi la réponse à ceux qui pensaient que Konan Bédié ne « tenait » plus son parti : le PDCI est resté uni, et même fidèle en alliance puisque ses voix se sont – apparemment – aussi massivement reportées sur Ouattara qu’en 2010.
Des résultats à la virgule près
Comme on le voit, la situation n’est pas aussi simple qu’on aurait pu l’imaginer en se contentant des 83,66 % obtenus par Ouattara. Il n’est pas non plus acceptable d’ajouter, pour achever de déprécier l’événement, que l’élection était truquée, car elle était surveillée et contrôlée de très près par plusieurs plateformes d’observation de la société civile, ainsi que par une forme de vérification citoyenne exercée à l’aide des téléphones portables. Celles-ci ont fait remonter par SMS les résultats des 19 849 bureaux de vote tels que chaque électeur avait pu en prendre connaissance en assistant au dépouillement et au comptage. Au final, la CEI (Commission électorale indépendante) a publié des résultats qui correspondaient, à la virgule près, aux remontées parallèles enregistrées ici et là.
La réélection de Ouattara peut donc être actée, sans triomphalisme mais sans être entachée d’irrégularités. Cependant, le plus difficile reste à venir : il va falloir décrisper la classe politique et ramener tous les acteurs dans le jeu. Il va aussi falloir reprendre tous les chantiers en cours, lesquels pour la plupart tournent autour du thème de la réconciliation : réactiver la justice pour juger les responsables des deux camps, prendre à bras-le-corps les dossiers qui fâchent (corruption, retombées sociales de la croissance, réforme du foncier rural) et éloigner, voire supprimer, le spectre de l’ivoirité en modifiant le fameux article 35 de la Constitution qui avait créé les clivages sociétaux et territoriaux que l’on sait.
Derrière des chiffres en trompe-l’œil, il y a des réalités qui, elles, ne trompent pas.
Le Monde
Côte d’Ivoire : transactions autour du Taux de Participation aux présidentielles de 2015
Après les élections présidentielles du dimanche dernier, les Ivoiriens se demandent comment pour 13% de cartes d’électeurs retirées, selon les informations du gouvernement, la veille des élections, on peut magiquement passer au taux de 60% de votants annoncés par le représentant du parti de Ouattara au sein de la Commission Electorale (CEI).
Le soir des élections, l’ex-premier ministre Charles Konan Banny a annoncé sur son compte Twitter : https://twitter.com/BannyKonan/status/658397502400561152
« De toute évidence, cette élection présidentielle d’octobre 2015 enregistre un taux d’abstention record dans l’histoire de la Côte d’ Ivoire ».
Selon l’universitaire ivoirien Gnaka Lagoke, « des tractations ont lieu en ce moment autour du taux de participation.dans l entourage de Hamed Bakayoko et de source crédible, c est autour de 13%.
Les observateurs parlent de 14 % et SORO Guillaume avait avancé, à 22 h soient, 3 heures après la prorogation de la fermeture des bureaux de vote sur sa page Facebook, 15 ,34 %. Alors quoi annoncer ? ».
Devant le tollé qui ne cessait de gonfler, Youssouf Bakayoko, le président de la CEI est monté au créneau, le mardi 27 Octobre pour décliner toute responsabilité quant aux chiffres colportés par le parti de Ouattara.