Nous venons d’apprendre de sources autorisées que lors de la rencontre qui a eu lieu entre le Président français François Hollande et le patron des Sélékas Michel Djotodia à l’aéroport Bangui-M’poko le mardi 10 décembre dernier, la question de son départ a bel et bien été évoquée.
Le Président français lui aurait reproché son manque d’autorité et son incapacité à contrôler ses hommes qui ont commis de graves exactions dont il portera la responsabilité s’il ne se décide pas maintenant et de son propre gré à se retirer du pouvoir dans un bref delai. Faute de quoi, la communauté internationale se verra dans l’obligation de le faire partir de force tout en le traduisant devant la Cour Pénale Internationale (CPI).
Dans sa réponse, Djotodia aurait déclaré que personnellement, il n’avait pas à l’idée de renverser le Président Bozizé avec qui il avait déjà engagé des négociations dans le cadre des accords de paix de Libreville signés sous l’égide du defunt Président Omar Bongo Ondimba.
Selon Djotodia, c’est d’abord le Président Déby qui l’a convaincu de prendre la tête de la Séléka afin de renverser Bozizé pour des raisons personnelles. Qu’ensuite, après les accords de Libreville du 11 janvier 2013, qui n’était qu’un leurre, ce sont les Présidents Déby et Sassou, les Ambassadeurs de France, de l’Union Européenne, du Tchad et du Congo à Bangui qui, au cours d’une réunion tenue à l’Ambassade de France le samedi, 16 mars 2013, l’ont fortement conseillé de repartir à Sibut et faire semblant de se constituer en prisonnier afin déclencher le processus de renversement de monsieur Bozizé suite aux propos tenus par ce dernier devant ses partisans le vendredi 15 mars au stade 20.000 places selon lesquels celui qui veut qu’il quitte le pouvoir devra l’affronter lors des élections de 2016, ce était considéré comme étant une volonté manifeste de tordre le cou aux engagements pris à Libreville. D’ailleurs, il avait fallu un appui fort de l’armée tchadienne conduite par Nourredine Adam pour qu’il puisse parvenir à chasser monsieur Bozizé. Que messieurs Tiangaye et Ziguélé étaient aussi présents à cette réunion.
Djotodia aurait donc menacé que si d’aventure on venait à l’obliger à quitter le pouvoir, alors il balancera tout le monde, y compris la France qui n’était pas étranger au complot visant à renverser Bozizé. Il est allé plus loin en disant que de toutes les manières il sait que quoiqu’il fasse, son destin est déjà scellé. Qu’il est conscient qu’on le sacrifiera tôt ou tard, mais qu’il ne tombera pas seul.
Devant ce qui apparaît clairement comme une menace brandie par Djotodia, le Président François Hollande aurait fait marche en arrière en mettant de l’eau dans son vin et en le conseillant fortement de jouer à l’apaisement surtout vis-à-vis de la population chrétienne, de sacrifier les éléments récalcitrants de la séléka, de tout faire pour rétablir l’autorité de l’Etat de concert avec le Premier Ministre Nicolas Tiangaye et d’accepter que les élections soient organisées avant la fin de l’année 2014. Qu’en tout état de cause, tout sera mis en oeuvre pour que celui qui sera élu Président à l’issue des élections de 2014 soit à même le protéger. en lui offrant une porte de sortie honorable. Mais, qu’en cas de persistance des exactions contre les populations civiles, la France n’hésitera pas de prendre ses responsabilités pour y mettre fin.
Chers compatriotes, nous vous laissons le soin d’en apprécier.
PAR Lévi YAKITE
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