Dans la crise que vit la cote d’Ivoire j’aimerais me faire l’interprète des sentiments des Ivoiriens. Je n’ose pas parler de la « communauté internationale » car elle a depuis les années 2000, bien avant les élections une attitude claire et constante. Elle ne veut pas de Gbagbo comme président de la Cote d’Ivoire un point c’est tout. Comme une charrue tirée par la France, La communauté internationale considère Gbagbo comme un élément perturbateur d’un schéma de gestion du monde mis en place depuis les conférences de Yalta. Dans ce schéma, en plus de disposer de matières premières qui enrichissent les caisses du Trésor Français, et financent les campagnes des personnalités politiques françaises, la Cote d’Ivoire est une plateforme de surveillance et de domination des pays ouest Africains. Or Gbagbo est bien connu des hommes politiques français. En tant que universitaire et militants de l’International Socialiste il a souvent pris place dans les réunions en France. Ses amis comme le Prof. Mamadou Coulibaly sont également bien connus pour leur idées libérales. De même ceux qui, comme les Etats Unis, ne le connaissaient Gbagbo avant sont accession a la présidence, ont appris à le connaitre. Son allocution à la tribune de l’ONU et ses amitiés avec certaines personnalités politiques d’Amérique Latine ont permis de cerner l’homme et ses idées. Aussi les hommes politiques de ladite communauté internationale ne veulent pas de Gbagbo comme président en Cote d’Ivoire un point c’est tout.
Je voudrais donc jeter un regard sur les sentiments des Ivoiriens de tous bords. Existe-t-il deux ou trois opinions en Cote d’Ivoire ? La division est nette entre ceux qui pensent que Gbagbo a gagné les élections et ceux qui pensent qu’il ne les a pas gagné.
Les partisans de la victoire de Gbagbo se fondent sur les résultats des urnes dépouillées des résultats litigieux. Il reste alors des résultats acceptés de toutes les institutions y compris la CEI (elle qui au soir du 1er Décembre a pu se mettre d’accord sur ces résultats incontestables), résultats qui donnent Gbagbo vainqueur avec 51% des voix.
De l’autre cote les partisans de Ouattara, ils refusent qu’on parle de fraude, ils revendiquent les résultats bruts sorties des urnes quelque soient les conditions dans lesquelles ces résultats on été obtenues et qui donnent Ouattara vainqueur a 54%. D’ailleurs clament t-il les violences il y en a eu un peu partout.
Mais entre ces deux extrêmes se trouvent ceux la qui au nom de la démocratie adoptent une attitude d’équilibristes. Ils reconnaissent que Ouattara n’a pu gagner, car sa victoire est entachée de fraudes et de toutes les pratiques anti-démocratiques imaginables. Mais également ils refusent de suivre le verdict de la cours constitutionnelle car disent-ils qu’au titre de l’article 64 la cours constitutionnelle ne peut que édicter de la reprise des élections, et non invalider des voies suites aux recours en annulation. Laissons ce débat aux juristes. Mais le constat est que ces personnes que l’on pourrait qualifier de prudentes et de réfléchies, semblent en l’état actuel des choses préférer que le fauteuil échoit a Ouattara.
Qu’est ce qui fonde la décision de cette troisième frange de la population? Ces Ivoiriens Sont-ils vraiment prêt a se regarder dans les yeux pour dire qu’ils préfèrent un président élu par la fraude et le holdup up électoral a un président déclaré vainqueur après constat de fraudes de son adversaire ? En définitive ce sont des individus qui veulent se donner bonne conscience en demandant une reprise des élections tout en sachant que avec la prise en otage du pays par les rebelles une telle décision n’a pas de sens. Ce n’est donc pas par justice et démocratie qu’ils refusent que Gbagbo soit déclaré vainqueur. Il s’agit en définitive de personnes ayant vote contre Gbagbo qui cherchent à dédouaner leur conscience en se cachant derrière un prétendu abus d’autorité de la Cours Constitutionnelle.
A la veille du verdict de l’UA, il existe donc en Cote d’Ivoire deux opinions claires. Il serait malsain que des individus se disent arbitres et viennent troubler l’ordre avec des mots d’ordre et des opinions illisibles. Il reste à espérer que si on n’a pu s’entendre pour respecter les lois de la démocratie qu’on ait assez de bon sens pour accepter les règles de la médiation. Ne vaut-il pas mieux un président qu’on n’a pas vote que pas de pays du tout?
By: Siaka Coulibaly