Des personnes arrêtées lors des manifestations antigouvernementales à Beni au lendemain d’un massacre de 51 civils dans cette ville de l’est de la République démocratique du Congo ont été relâchées, ont annoncé vendredi les autorités locales, selon l’AFP .
« Nous venons de les relâcher, ils sont désormais libres », a déclaré à l’AFP le maire de Beni, Edmond Masumbuko Nyonyi.
Dans la cour de l’état-major de la police congolaise, un journaliste de l’AFP a vu une soixantaine de ces anciens détenus en train de récupérer leurs pièces d’identité.
Selon la police, 108 personnes, parmi lesquelles quatre mineurs (dont trois adolescentes), étaient incarcérées dans ses locaux.
Elles avaient été arrêtées mercredi au troisième et dernier jour du deuil national décrété par les autorités après le massacre du week-end, lors des manifestations antigouvernementales violemment réprimées par les forces de l’ordre.
Les manifestants dénonçaient l’inaction des autorités face aux violences qui, selon l’ONU, ont causé la mort de plus de 700 personnes depuis octobre 2014. Trois personnes, dont un policier, avaient été tuées lors des manifestations.
Un peu plus tôt vendredi, alors que les commerces restaient, comme la veille, fermés, des manifestants réclamant la libération des personnes arrêtées mercredi avaient envahi les abords de l’état-major de la police, tandis que des taxi-motos klaxonnaient à tue-tête le long de la grande artère de la ville.
M. Masumbuko Nyonyi a refusé de donner les raisons qui ont conduit à la libération de toutes ces personnes.
La ville et le territoire de Beni ont été endeuillés par une série des massacres, et la dernière tuerie d’envergure remonte à la nuit de samedi à dimanche qui a vu 51 civils tués, selon un bilan de la société civile de Beni. Le gouvernement a évalué le total des morts à 42 et l’ONU a fait état « d’au moins 50 civils tués ».
Le gouvernement congolais et la Mission de l’ONU en RDC (Monusco) attribuent ces tueries aux rebelles ougandais des Forces démocratiques alliées (ADF). Une version partiellement remise en cause par des experts qui imputent également une part de responsabilité à des soldats de l’armée régulière.