L’élection présidentielle du 28 novembre 2010 sensée être la porte de sortie de crise de la Côte d’Ivoire a accouché d’un pouvoir bicéphale. Désormais c’est un vrai bras de fer qui se joue entre Gbagbo Laurent et Alassane Ouattara, les deux finalistes de cette élection, pour la conservation du pouvoir. Alassane Ouattara donné vainqueur par la CEI et Gbagbo Laurent donné vainqueur par le Conseil Constitutionnel défendent chacun le titre de président de la république de Côte d’Ivoire. Il en résulte que dans ce bras de fer, la Côte d’ivoire qui travaillait à son unité s’en éloigne de plus en plus avec ses deux présidents, ses deux gouvernements et ses deux armées. Va-t-on vers une partition définitive de cette Côte d’Ivoire qui fut sur le point de l’être à la suite du coup d’état manqué de Soro et ses hommes?
Cette victoire nette, à la suite de l’élection présidentielle de 2010, recherchée par Gbagbo Laurent, manquée dès le premier tour de l’élection, non annoncée par la CEI dès le premier coup, à l’issue du deuxième tour de l’élection doit laisser un gout amer à Gbagbo Laurent qui a fait de grandes concessions pour diriger le pays avec l’opposition et les rebelles de Soro Guillaume. Si Gbagbo Laurent doit quitter sa place, au regard des résultats de la CEI, aurait-il suffisamment de marge de manœuvre pour avoir suffisamment de contrôle sur les élections législative à venir ? J’en doute puisque la CEI est dirigée par l’opposition alors que la victoire qu’elle annonce est celle d’un opposant au régime de Gbagbo Laurent.
Le Conseil Constitutionnel qui n’a pas suivi la CEI annonce un résultat contraire faisant de Gbagbo Laurent le vainqueur et le président de la république de Côte d’Ivoire au détriment d’Alassane Ouattara reconnu internationalement. Cette situation, à la base du pouvoir bicéphale que connait la Côte d’Ivoire, risque d’embraser la Côte d’ivoire ainsi que l’a fait savoir Soro Guillaume. Mais, serait-ce la solution ?
On pourrait penser que les deux armées, celle de la Côte d’Ivoire du sud et celle de la Côte d’Ivoire du Nord chercherait à en découdre pour résoudre le problème posé. De mon point de vue, cette solution ne ferait qu’empirer la situation et la Côte d’Ivoire ne ferait que s’éloigner des acquis qu’elle a fait. Au stade où nous sommes, rien n’est encore perdu et la Côte d’Ivoire gagnerait énormément à ne pas s’y aventurer. Soldats, « j’ai mes frères là bas, ne tirez-pas ! » Le TPI vous surveille.
Le peuple de Côte d’Ivoire est très fatigué. C’est pour cette raison que, croyant en cette élection comme la porte de sortie de crise la Côte d’Ivoire, il est sorti nombreux voter. C’est pourquoi je lui conseille de ne pas suivre les va-t-en guerre comme des moutons de Panurge. Les politiciens qui ont crées cette crise ont eux même le pouvoir de le résoudre. Il faut leur laisser leur responsabilité. Pour une fois, les députés qui ont longuement profité des dix années de crise doivent se mettre au travail pour que la Côte d’Ivoire puisse retrouver sa paix. C’est pour cela aussi qu’ils sont payés. C’est le plus beau cadeau qu’ils peuvent faire aux fils et aux filles du pays avant la prochaine élection législative. Lors du dernier débat, Gbagbo et Alassane nous ont dit qu’ils s’appelaient et qu’ils se parlaient. Qu’est-ce qui prouve qu’ils ne le feront pas d’ici peu ? Pourquoi des innocents iraient-ils mourir pour rien ? Il y a déjà eu de trop nombreuses victimes de guerre dans en Côte d’Ivoire.
Du temps où Gbagbo avait le soutien de la communauté internationale. Il pouvait représenter la Côte d’ivoire sur le plan international. Aujourd’hui, ce sont les actes d’Alassane qui y seront suivis d’effets. C’est du moins ce que disent l’Union Africaine, la CEDEAO, l’Organisation des Nations Unis, l’Union Européenne et les grands états d’Amériques pour ne citer que ceux là. Ces répercussions auront bientôt leurs effets sur le plan national. Il suffira de délocaliser les bureaux des ministres pour résoudre le problème des ministères qui veulent occuper des bureaux pour résoudre ce problème sans heurt. Gbagbo devrait en tenir compte et savoir céder la présidence, bien public appartenant au peuple de Côte d’Ivoire. La majorité des présidents du monde savent qui appeler en tant qu’actuel président de la république de Côte d’Ivoire. Gbagbo devrait aussi tenir compte qu’à lui tout seul, il pèse plus ou moins près de la moitié des votes de la Côte d’Ivoire et chercher à travailler aux prochaines élections. J’espère qu’il y réfléchit.
Et si dans sa posture, Gbagbo ne faisait que rendre aux autres ceux qu’ils lui ont faits ? Soro et les autres comprendraient mieux. Et si Gbagbo voulait se faire écouter de ses vis-à- vis comme il les a écoutés de Marcoussis à Ouaga ? Ses opposants savent très bien : Ouattara, Soro, Bédié …. Regarder Barack Obama avec madame Clinton au travail. Et pourtant, c’était des adversaires, lors des primaires, dans leur propre camp. Gbagbo, Ouattara, ivoiriennes et ivoiriens, je vous les donne en exemples afin que vous fassiez de même dans votre propre pays.
Je reste convaincu qu’après tout, toute cette situation ne se résoudra vraiment que par le dialogue, ce dialogue dont feu Houphouët-Boigny disait qu’il est l’arme des forts. Que les bonnes volontés s’y mettent sincèrement.
M. Godfred Hiamey
Enseignant et auteur de livres pour enfants : Dovito et la Petite fourmi et Dovito and the Little Ant.
Site Web: http://dovitoandthelittleant.com