Abjan – L’appel à la rue lancé par le camp d’Alassane Ouattara pour prendre jeudi et vendredi télévision publique et siège du gouvernement à Abidjan, actuellement contrôlés par les partisans de son rival Laurent Gbagbo, faisait craindre de violents affrontements à Abidjan.
Dans le quartier d’Abobo, qui a voté à une écrasante majorité pour Alassane Ouattara, un journaliste de l’AFP a constaté un déploiement très visible des forces de l’ordre (policiers, gendarmes et militaires), présentes devant la mairie et aux principaux carrefours.
Sur le marché, un homme muni d’un mégaphone lit les journaux à une soixantaine de personnes en malinké, une des langues parlées dans le nord de la Côte d’Ivoire, fief d’Alassane Ouattara, déclaré vainqueur par la Commission électorale et reconnu par presque toute la communauté internationale.
Un habitant du quartier, Bakary Koné, 50 ans, prévoit que jeudi et vendredi, « la mobilisation va être totale. On avait décidé d’aller dormir à la RTI (radio télévision publique) ce soir mais nous attendons le mot d’ordre » de Guillamue Soro. « Ou bien on se décourage et Gbagbo reste là pour toujours, ou on se mobilise pour le faire partir ».
Devant la RTI, aucun renfort particulier n’avait été envoyé mercredi, a constaté l’AFP, mais la route qui passe devant les locaux, gardés par des gendarmes, reste comme à l’habitude fermée à la circulation routière. La RTI, média essentiel du pouvoir à Abidjan, est actuellement totalement sous la coupe du camp de Laurent Gbagbo, proclamé vainqueur de la présidentielle du 28 novembre par le Conseil constitutionnel.